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Anne-Marie Carrière (traductrice) (Traducteur)
EAN : 9782264050458
300 pages
10-18 (19/08/2010)
2.9/5   10 notes
Résumé :
Ludo est un " fils d'Heliopolis ", une des nombreuses favelas de Sâo Paulo où il aurait dû continuer à pousser parmi les mauvaises herbes s'il n'avait été adopté enfant par Ze Carnicelli, une opulente fortune du pays. Ludo est aujourd'hui un homme nanti, éduqué. Ludo est surtout un homme en déséquilibre, qui ne sait plus très bien qui il est. S'il ne se reconnaît pas dans les yeux des favelados qu'il croise dans les rues, il ne s'est jamais non plus épanoui dans le ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Fils d'Heliopolis

Le flux migratoire géant des paysans vers les conurbations brésiliennes a créé les favelas. Rien de nouveau si ce n'est qu'aujourd'hui les richissimes nantis sont bien obligés de prendre en compte ces populations captives certes mais organisées et douées d'une conscience sociale.

La richesse et l'opulence ne viennent pas d'esprits créateurs : on fait du commerce, on s'enrichit en vendant des Burgers ou de la lessive. Etre pété de tunes ne signifie pas savoir lire mais savoir compter. le Brésil est particulièrement nul culturellement et se contente de remuer les fesses sur les plages. Pour se faire entendre il faut des actes violents et concertés. Peu écrivent aujourd'hui. Qu'est devenu le cinéma brésilien depuis Glauber Rocha ?

Pour avoir vécu au Brésil (Niteroi) et avoir fréquenté des élites transies et mortes de trouille dans le quartier d'Higienopolis à São Paulo, je peux témoigner que rien de ce qui relaté dans ce roman n'est éloigné de la vérité(Compris la cuisine omniprésente dans sa débauche de sushis et l'alcoolisme forcené ) .

L'auteur « américain » relate fidèlement ce qui fait le quotidien de la classe aisée paulista (et non paulistana) . le récit est cohérent à ceci près que la fin romanesque n'est pas celle qu'on pourrait attendre rendant difficilement lisible la compréhension globale de cette entreprise littéraire.

Pour le coup, ce livre manque singulièrement d'esprit critique et entérine la dichotomie sociale qui perdure même si on installe des téléphériques dans les favelas, qu'on y ouvre des banques et des supermarchés (propos récurent de ce roman).

Quelques fautes de brésiliens émaillent le texte. Rien de grave.

Une excursion plus qu'une aventure.
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James Scudamore dresse le portrait de la ville de São Paulo, cette immense mégapole de près de vingt millions d'habitants qui s'est développée "au rythme des booms du café, du sucre et du caoutchouc, si vite que personne n'a eu le temps de reprendre sa respiration pour indiquer comment s'y prendre" (10/18 - p.17-18) et nous décrit le gouffre social qui existe entre les habitants des beaux quartiers d'une part et les squatteurs des bidonvilles d'autre part. Les premiers sont si riches qu'ils se déplacent en hélicoptère pour éviter les embouteillages (l'auteur parle même d'"épidémie d'hélicoptères", la ville de São Paulo comptant plus de 200 hélistations !) et qu'ils disposent de quartiers réservés avec agents de sécurité; les seconds vivent dans des favelas ressemblant à s'y méprendre à des décharges publiques dans lesquelles il est difficile d'imaginer que des humains puissent y vivre...

Mais São Paulo, bien que très présente dans le roman, n'en est pas le personnage principal. Non, le personnage principal de ce récit est Ludwig Aparecido dos Santos, dit Ludo. Né dans une favela, il a eu la chance inouïe d'être adopté par Zé Fisher Carnicelli, dit Zé Generoso, richissime propriétaire de la chaîne de supermarchés MaxiMarket, devenant ainsi un nanti. Mais est-il pour autant heureux de sa situation ? Morceau par morceau, chapitre après chapitre, Ludo nous dévoile sa vie : une enfance à la ferme où sa mère était employée par Zé en tant que cuisinière, les week-ends de complicité avec Melissa, la fille de Zé, son arrivée en ville, ses études, sa relation ambigüe avec Melissa... Et, petit à petit, souvenir après souvenir, nous comprenons que Ludo ne se sent pas à sa place, qu'il devient peu à peu spectateur de sa propre vie alors même que sa relation avec Melissa le ronge et le détruit également à petit feu...

J'ai beaucoup aimé cette plongée dans l'univers de Ludo, dans un Brésil finalement pas si éloigné que cela des clichés, en tout cas pour ce qui concerne le fossé économique et social entre les nantis d'un côté et les favelados de l'autre. Sans être révolutionnaire, l'histoire n'en est pas moins intéressante d'autant plus qu'elle est servie par une construction qui, elle, est originale. En effet, d'une part la chronologie du récit est entrecoupée : pour un chapitre de souvenir, un chapitre du présent, donnant ainsi une impression de chassé-croisé incessant entre le passé et son devenir. D'autre part, chaque chapitre évoque un plat ou un aliment, souvenir culinaire de Ludo autour duquel il raconte son histoire, une histoire où la faim (au sens propre comme au sens figuré) se retrouve au détour de chaque souvenir.
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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La rentrée littéraire serait-elle au roman d'initiation teinté d'exotisme ? La mienne l'est en tout cas, car après "Les derniers flamants de Bombay" et "Rosa candida", me voici emmenée au Brésil par un auteur qui n'est pas brésilien mais anglais. Il a cependant vécu au Brésil, et ce qui se remarque tout d'abord, c'est sa connaissance des lieux et des gens, des favelas sordides de Sao Paulo aux résidences ultra-surveillées avec héliport et gardiens armés. L'entrée dans ce roman se fait facilement, le style est clair et agréable, assez percutant, même si ce mot semble un peu passe-partout. La construction, une fois qu'on a compris que l'auteur alternait présent et souvenirs d'enfance, rend la lecture plus attractive. Pas particulièrement sympathique de prime abord, le personnage de Ludo, Ludwig Aparecido dos Santos, Aparecido signifiant « né d'un arc-en-ciel », gagne en profondeur au fur et à mesure des retours en arrière.

Ce jeune publicitaire intrigue, on sent la faiblesse qui est en lui, l'ambiguïté due à sa naissance de père inconnu dans une favela et son enfance plutôt préservée grâce à son adoption par Zé Carnicelli, le très riche directeur d'une chaîne de supermarchés. La cuisine tient une grand place dans le roman, elle est représentée par la mère de Ludo, cuisinière pour la prospère famille Carnicelli, et les titres de chapitres sont autant de noms de mets, parfois des symboles très forts pour le personnage principal, comme la feijoada ou le club sandwich. Encore un point commun avec Rosa candida, la relation mère-fils qui est très forte et qui cette fois, tourne autour de la cuisine. Les autres personnages, même s'ils sont bien décrits, sont des sortes de figurants dans le drame que devient la vie de Ludo.

Finalement, est-ce que j'ai aimé ce roman ? Oui, même si mon intérêt a fléchi un peu vers le milieu du roman, car après quelques scènes très saisissantes au début, je me demandais où l'auteur voulait en venir, s'il voulait seulement pointer l'opposition entre très riches et très pauvres dans les grandes métropoles brésiliennes ou s'il allait en sortir autre chose. Je peux dire, sans en raconter plus, que la fin ne m'a pas déçue et que j'aurais à l'oeil ce jeune auteur dans les années à venir.
Lien : https://lettresexpres.wordpr..
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On nous raconte la vie de Ludo, un jeune homme brésilien tiré des favelas et travaillant désormais dans une grande société et dont le père adoptif est un magnat de la finance. Les origines plus ou moins troubles de cette adoption, les relations quasi incestueuses avec sa « demi-soeur », l'ennui profond de son existence sont les fils conducteurs de l'oeuvre. La dichotomie entre les favelas et l'environnement hautement sécurisé des luxueuses villas fait office de décor.

L'idée de l'auteur semble être de nous prouver qu'on peut être riche et paumé, pauvre et éclatant de vie. Ludo, ce triste pantin, est entre deux mondes. Arraché à la misère crasseuse des favelas, il se sent néanmoins attiré par sa force de (sur)vie, sa fierté, ses relents d'humanité primaire et son univers impitoyable. Il tente de s'affranchir de la condescendance et de la peur (frôlant toute deux l'imbécilité dans leur caricature du pauvre) qu'inspirent les pauvres hères qui, de la marge de la société, deviennent le centre du petit monde de Ludo.

....

La suite sur le blog!
Lien : http://blogoculture.com/2010..
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e ne connaissais pas vraiment l'Amérique du Sud, les favelas et du coup, quand j'ai vu ce livre en partenariat sur BOB, je me suis dit pourquoi pas ? Et figurez vous que je ne regrette pas !

L'histoire en elle même est plutôt originale : un ministre et sa femme qui sortent de la misère une femme et son bébé. On suit l'histoire de Ludo, un enfant d'Heliopolis devenu adulte, qui a réussi à s'en sortir grâce à cette famille riche. Il se pose beaucoup de questions, sa vie par à la dérive, il ne sait plus où il en est. J'ai beaucoup aimé les nombreux retours en arrière du livre : en effet, le narrateur raconte beaucoup de ses souvenirs au lecteur. On en apprend beaucoup sur la situation du pays, on se rend compte de la présence des différentes classes sociales de l'Etat et des inégalités.
Lien : http://sunset-avenue.herobo...
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
"Il n'est pas rare de voir, au centre ville, des gratte-ciel en ruine : quand ils vieillissent, il est plus facile et moins coûteux d'en construire d'autres ailleurs que de les raser pour les rebâtir. Ces tours de briques pourrissent, occupées par les sans-logis, bidonvilles verticaux attendant l'éradication. Dans certains quartiers, il y a si peu de verdure et tant de béton que, pendant les orages d'après-midi, les rues sont inondées, les routes deviennent des caniveaux. On croirait que les immeubles sont des êtres vivants hébergés par la ville, et les humains, leurs détritus.
Mais au coin de rue suivant, vous tombez sur des frondaisons luxuriantes, des trottoirs immaculés, des postes de garde aux vitres fumées et de grandes piscines miroitant au soleil. Pour chaque zone de non-droit se construit un nouvel ensemble résiduel futuriste, et pour chaque tour tombée en décrépitude se dresse la flèche hardie d'un nouveau gratte-ciel. La ville est laissée aux assauts conjoints des forces de la croissance et du délabrement : la seule constante est sa capacité à se métamorphoser." (10/18 - p.18)
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Jus d'orange

Il est tôt, pas encore sept heures, et une fois de plus je me réveille aux côtés de ma soeur adoptive.
Il faut que ça s'arrête. Elle est mariée.
La climatisation marche à fond et j'ai l'impression que ma tête est immergée dans l'eau glacée, même si je suis moite et brûlant, emprisonné sous les draps par le corps de Melissa, étroitement collé au mien. Je me redresse et cherche la télécommande des volets roulants. Ils remontent doucement et la ville, jaune bile, envahit la chambre.
Le penthouse de Melissa est situé au bout d'une longue avenue qui traverse le quartier des Jardins jusqu'aux tours du centre-ville, nappées d'un brouillard de pollution. De là-haut, on a une vue plongeante sur la cime des arbres où volettent des perruches vertes. La nuit, les embouteillages illuminent l'avenue de rubans scintillants rouges et blancs. Pendant les grands matchs de football, quand un but est marqué, des feux d'artifice explosent, silencieux, en contrebas.
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"Quand cela a-t-il commencé ? Où se situe le point critique où j'aurais pu me libérer de cet amour morbide et obsessionnel pour Melissa, et vivre ma vie ? Le pas de trop vers la douleur, que je n'aurais pas dû franchir et qui m'aurait préservé du danger ? Je situe très bien ce moment; lorsque je me rejoue la scène, j'ai envie de hurler et de remonter le temps en agitant les bras pour éviter le désastre." (10/18 - p.155)
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J’ai acquis une grande popularité en organisant dîners somptueux et fêtes délirantes. Malgré tout, ce fut une période de profonde solitude. L’entourage définit la personne. Si on reste assez longtemps seul, on oublie qui on es
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Vidéo de James Scudamore
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