Léonard de Vinci ne dédaigne pas la science, il la fonde. Il ne se jette pas hors du réel, il s'en empare. Il accepte toute la vie, mais il la veut vraiment humaine. Sa morale n'est ni la morale de l'inertie orgueilleuse et contemplative, ni la morale du sacrifice, elle est la morale de l'effort.
Léonard trouve la vérité morale sans la chercher, dans l'équilibre heureux de ses facultés. Sa grâce franchit, sans les voir, les mauvais pas où notre pédantisme s'empêtre. Peintre, il étudie en savant tontes les sciences qui peuvent le rendre maître des procédés de son art; mais c'est pour conquérir la liberté de l'invention et pour donner aux créations les plus audacieuses de sa fantaisie l'apparence de la réalité même. Son réalisme n'est que la puissance technique de donner la forme et la vie à l'idéal qu'il rêve.
Pour marquer à Léonard de Vinci sa vraie place dans l'histoire des sciences; plus d'une étude de détail reste encore possible et nécessaire. C'est aux savants qui la cultivent de définir en toute précision ce qu'il a fait pour chaque science spéciale. Mais toutes ces recherches, toutes ces vérités ont .été les pensées et les actions d'un homme. Laisser échapper l'homme, ce serait perdre le plus précieux de ce que nous offre le Vinci l'unité et la beauté de sa vie intérieure.
Il est un est un grand savant et un incomparable artiste.. L'art et la science semblent en lui les deux moments d'une même activité qui ne décompose l'oeuvre de la nature que pour en pénétrer le secret et la poursuivre en tous sens.
Vinci est un homme achevé il ne dépasse la mesure de l'humanité que parce qu'il la remplit. Il est beau, élégant et fort.