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EAN : 9782848762180
538 pages
Philippe Rey (04/10/2012)
3.79/5   114 notes
Résumé :
Quand Zoe Kruller, jolie serveuse se rêvant star de country, est découverte brutalement assassinée dans son lit, la police de Sparta vise aussitôt deux suspects : Delray, le mari dont Zoe est séparée, et Eddy Diehl, l’amant de longue date. Mais, sans preuve, l’enquête piétine. Les rumeurs s’amplifient, ravageant au passage l’existence des deux hommes et imprimant un cours étrange à celle de leurs enfants.
Aaron Kruller et Krista Diehl, adolescents sacrifiés à... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (24) Voir plus Ajouter une critique
3,79

sur 114 notes
Je suis une inconditionnelle de J.C.O. .

C'est l'histoire de Zoe Kruller, jolie serveuse , toujours impeccable, se rêvant star de la chanson découverte assassinée dans son lit, la pièce saccagée , dessous féminins éparpillés , serviette trempée de sang, produits de beauté par terre , tube de talc répandu sur le sol.....
La police de Sparta vise aussitôt deux suspects Delray , le mari dont Zoe est séparée et Eddy Diego, son amant de longue date, un homme marié avec deux enfants , connu pour son caractère emporté, son penchant pour la boisson .

L'enquête piétine , en l'absence de preuves , ravageant l'existence de ces deux hommes , saccageant surtout l'avenir de leurs enfants .
Les deux adolescents Krista Diehl, quinze ans et Aaron Kruller , se voient sacrifiés à l'histoire familiale : «  La trahison est ce qui fait mal. La trahison est la blessure la plus profonde . La trahison est ce qui reste de l'amour , quand l'amour a disparu » ,.....

Chacun ,en tout cas est persuadé que le père de l'autre est l'assassin , redoutable obsession que les années n'entameront en rien.

Lors de ce récit sombre, obsessionnel , un univers brutal où l'alcool et la drogue font oublier le quotidien , où l'incompréhension, la dureté est un grand rempart ....
Mais rien n'est simple , hélas est ce qu'une nouvelle vie sera possible?

La présomption de culpabilité ronge les hommes , les familles et dissout l'entourage , petit à petit .
J'ai lu plus de quinze ouvrages de J.C'. O.
Pour la première fois je n'ai pas été passionnée par cette histoire, pourtant disséquée avec le plus grand soin, d'une manière implacable , car l'auteure aime observer, disséquer, analyser jusqu'a l'obsession le comportement des protagonistes.
Leur évolution dans le temps , est presque trop creusée , au fil d'un intrigue très lente, manquant de faits concrets , un peu comme un pensum , quelque part ...
Je pense que l'auteure , cette fois, use et abuse de ce mécanisme , enlevant du dynamisme et du souffle au récit ...
Une lecture très laborieuse au début mais l'étude psychologique, noire, désespérante , fouillée , rien de joyeux , au demeurant , reste convaincante .

L'imagination de J.C.O., comme toujours ne connaît pas de limites ...
Je ne conseille pas aux lecteurs de commencer par cet ouvrage !
Mais ce n'est qu'un avis , bien sûr !
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"On joue les cartes qu'on vous a distribuées." : ainsi s'exprime, fataliste, l'un des personnages du roman.
Avec cette réflexion, nous voici au coeur du sujet de cet ouvrage : notre vie est-elle conditionnée par notre naissance ? Peut-on sortir de sa condition ou est-on condamné à y rester, sans aucun espoir d'un avenir différent ?

Joyce Carol Oates adore la famille, source d'inspiration quasi inépuisable pour elle.
Ici, nous en avons deux, liées par un meurtre non élucidé.
Zoe Kruller a été brutalement assassinée, et la police locale a deux suspects : l'ex-mari Delray et l'amant Eddy Diehl.
Les années passent et les deux hommes, sujets des suspicions et des rumeurs les plus folles ont depuis longtemps dit adieu à une vie normale.
Mais ce ne sont pas les seules victimes collatérales de cette affaire, leurs enfants sont également profondément marqués : Aaron Kruller et Krista Diehl sont tous deux persuadés que le père de l'autre est l'assassin.
Comment grandir dans ces conditions ?
Peut-on devenir un adulte équilibré lorsque l'on a subi un tel traumatisme ? Quand on développe une telle obsession pour l'autre ?

Sur cette trame, Joyce Carol Oates a bâti un roman dans lequel elle analyse, comme elle sait si bien le faire, la psychologie des différents personnages, les principaux et ceux qui gravitent autour d'eux. Pour les habitués de l'auteur, dois-je préciser que tout ceci se passe dans un univers brutal et glauque, dans lequel nul n'est blanc comme neige ?

Contrairement à bien d'autres livres de la romancière américaine, j'ai trouvé le début moins percutant, moins incisif. C'est petit à petit qu'elle nous plonge dans les histoires des uns et des autres, mais plus j'ai avancé, plus je me suis attachée aux protagonistes.

Aaron et Krista n'ont pas le choix et doivent grandir et vivre avec les cartes que la vie leur a distribuées. Comment vont-ils se construire ? Quels adultes vont-ils devenir ? Vont-ils sombrer dans leur obsession mutuelle ou vont-ils réussir à s'en défaire ?
Autant de questions que le lecteur se pose et auxquelles l'auteur va apporter ses réponses.

Pas de grandes cavalcades, peu d'action. Des récits qui se recoupent, des analyses, des interrogations.
Ce n'est pas le plus prenant des ouvrages que j'ai lus de cette grande dame de la littérature, mais j'y ai retrouvé sa patte, sa façon inimitable de tourner et retourner chaque aspect de l'histoire dans tous les sens, de faire apparaître les moindres détails de la psychologie de ces personnages, d'en fouiller toute la complexité.
Joyce Carol Oates est toujours intéressante, mais pour ceux qui ne l'ont jamais lue et voudraient découvrir son oeuvre, ce n'est pas ce titre que je conseillerais, le réservant plutôt aux connaisseurs.
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Joyce Carol Oates aime décortiquer, disséquer, observer, analyser les sentiments et l'évolution de personnages directement concernés par un fait plus ou moins grave.
Ici encore, après un crime, elle observe deux familles qui se décomposent après que les pères aient été soupçonnés. La fille de l'un et le fils de l'autre sont suivis de plus près, chacun étant persuadé de l'innocence de son père et de la culpabilité de celui de l'autre.

Je ferais un petit reproche à ce livre... ou à JCO en général, pour ce que j'ai pu constater avec les romans déjà lus... elle martèle à l'envi certains détails, certains faits. C'est son style ! C'est souvent ainsi que ses histoires évoluent, en reprenant ce qui a déjà été précisé avec quelques éléments supplémentaires. Je vous le disais plus haut, elle décortique, elle fouille en profondeur, elle distille les événements goutte à goutte, le passé vient éclaircir les faits que parcimonieusement, jusqu'à ce que plus rien ne nous échappe... stratagèmes dont elle abuse peut-être un peu.

Enfin, malgré cela, j'aime JCO, ses personnages consistants, ses histoires parfois alambiquées mais toujours avec une forte intensité dramatique et qui souvent me font conclure... "du jour au lendemain, n'importe quelle vie peut partir en vrille".
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Petit oiseau du ciel tels sont les termes pour désigner Zoé, chanteuse à ses heures perdues, qui est retrouvée sauvagement assassinée par son fils, Aaaron.

L'histoire se présente en plusieurs parties :
- La première basée sur le ressenti de Krista, la fille de l'amant de Zoé, l'un des présumés coupables de son assassinat.
- La deuxième basée sur la vie de Aaron.
- La troisième partie est basée sur la rencontre entre Krista et Aaron.

Je ne sais pas pour quelle raison, mais j'ai totalement décroché aux deux tiers de l'histoire et je me suis un peu perdue dans tous les personnages évoqués.

Mais ce n'est pas à cause de cette déception que j'abandonnerai la lecture des romans de Joyce Carol Oates, qui a un talent merveilleux pour entrer dans la psychologie de ses personnages.
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Publié aux USA en 2009 et disponible en français depuis le 4 octobre dernier, "Petit oiseau du ciel" est le dernier roman de l'écrivaine américaine Joyce Carol Oates, notamment auteure des romans "Délicieuses pourritures", "Viol, une histoire d'amour", "Premier amour" , "Reflets en eau trouble" ou plus récemment du recueil de nouvelles "Le Musée du Dr Moses".

Le 12 février 1983 dans la petite ville de Sparta, Zoe Kruller est retrouvée morte étranglée dans son lit, le corps recouvert de talc.
Les rumeurs enflent. C'est qu'aux dires de certains, avec ses fréquentations et son train de vie douteux, Zoë allait finir par s'attirer des ennuis.
Très vite, les soupçons se portent à la fois sur son mari Delray Kruller, connu pour son caractère emporté et sa violence envers sa femme, et sur son amant Eddy Diehl, mari et père de famille respectable.
L'affaire restera irrésolue de même que les noms des suspects ne seront jamais blanchis.
La victime laisse derrière elle deux foyers animés par la haine vis-à-vis du camp adverse, brisés et divisés par le drame. Chacun se replie dans sa douleur.
Bien qu'il n'ait jamais été reconnu coupable, Eddy Diehl est chassé de sa maison par sa femme Lucillle qui, rongée par la honte, ne pardonne pas l'adultère, divorce et, sur ordonnance du tribunal, empêche son ex-mari de s'approcher de ses enfants.
Si son frère Ben se rallie à sa mère, la jeune Krista Diehl veut croire à l'innocence de son père qu'elle continue de voir en cachette jusqu'à ce que le malheur frappe à nouveau.
Perdue, Krista s'amourache davantage du bad boy du lycée qui n'est autre qu'Aaron Kruller, le fils de Zoe Kruller qui retrouva sa mère étranglée dans sa chambre.
S'ensuit une confrontation intense que tous les deux n'oublieront jamais, même 17 ans plus tard lorsque Krista, partie loin de Sparta des années plus tôt, trouve un jour Aaron sur le pas de sa porte...

Aaaaaaaaah je ne me lasse décidément pas de Oates, de ces ambiances floues et malsaines dont elle a le secret, de ces situations qui ne devraient pas être mais flirtent pourtant avec l'interdit. le contexte est pour ainsi dire toujours le même : une petite ville de l'Etat de New-York assombrie par la drogue, la corruption, l'alcool, les rumeurs, le racisme des Blancs vis-à-vis des Indiens, la violence d'adolescents qui ont grandi trop vite; une ville semblant être taillée pour la tragédie.
Et au milieu de tout ce foutoir, deux familles rivales, deux adolescents qui ne devraient même pas s'adresser un regard.
"Two households, both alike in dignity, In fair Verona Sparta, where we lay our scene, From ancient grudge break to new mutiny,"
La comparaison shakespearienne s'arrête là. La relation entre Aaron et Krista, si elle a tout d'impossible n'a rien de franchement romantique et renvoie plutôt à une fascination virant à l'obsession, un désir déroutant de possession, source de tension, de frustration, de danger.
Mais contrairement à ce que le laisse croire la quatrième de couverture, cet aspect-là ne constitue pas le sel du roman, pas plus d'ailleurs que l'aboutissement de l'enquête sur le meurtre de Zoé Kruller (le coupable n'étant dévoilé que dans les toutes dernières pages).
Non, fidèle à elle-même, Oates s'attache surtout à la façon dont un drame intime brise et façonne plusieurs existences.
Au travers des voix d'Aaron et de Krista, elle tisse entre eux ce lien ténu qui tient dans leur histoire commune, dans leur relation particulière avec leurs pères, tous deux lunatiques et autoritaires, clamant leur innocence, dans l'effet de la rumeur et du doute sur leurs vies, dans ce même goût pour le danger.
Si vous cherchez une belle histoire d'amour ou un thriller haletant, passez votre chemin.
"Petit oiseau du ciel" apparaît avant tout comme un roman caractérisé par une psychologie du fond du fond complexe - comme toujours chez Oates - et servi par une écriture dense qui n'échappe pas à certaines répétitions (car si les récits de Krista et d'Aaron se succèdent, ils finissent par s'entrecroiser et donner lieu à certaines redites) mais n'enlève rien au vif intérêt que suscite ce roman.

MERCI à Babelio de m'avoir envoyé ce roman !
Lien : http://contesdefaits.blogspo..
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critiques presse (2)
Culturebox
20 novembre 2012
Avec un art parfaitement maîtrisé du récit, des personnages creusés, Oates tient le lecteur en haleine de bout en bout, parfois jusqu'à l'essoufflement.
Lire la critique sur le site : Culturebox
LaLibreBelgique
13 novembre 2012
On n’avance que pas à pas dans ce récit mais toujours avec des descriptions et des dialogues très vrais. Et puis régulièrement, brusquement, le récit accélère et trouve une dynamique neuve.
Lire la critique sur le site : LaLibreBelgique
Citations et extraits (31) Voir plus Ajouter une citation
Dans la cuisine encombrée, où flottaient une odeur douceâtre de vin ou de whisky, des relents de cuisine et de plats brûlés, Jacky dit de sa voix traînante à la Zoe Kruller que j'étais une "jolie fille" mais qu'il faudrait que je "sourie davantage" pour que les gens se sentent bien en ma compagnie et pas "cafardeux". "Les gens veulent être heureux dans la vie, pas malheureux. Surtout les hommes. A tous les âges. On vit dans un monde d'hommes et si tu rends un homme malheureux, tu peux être sûr qu'il t'évidera. Même si tu es aussi belle que... Machin-Chose-maintenant elle est grosse et vieille-"Liz Taylor"... même si tu lui ressembles, si un homme se sent cafardeux avec toi, s'il se sent coupage et pesant comme s'il avait un poids autour du cou, tu te retrouveras toute seule."
Jacky referma les mains sur ses bras grassouillets et frissonna à la perspective, ou au souvenir de la solitude.
Evider était un mot que je ne connaissais pas. Je supposais que Jacky avait voulu dire éviter.
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Delray était un ivrogne, un drogué, qui mâle-traitait sa femme pour la faire marcher droit.
Pourquoi j'ai démissionné parce que j'ai besoin de changement voilà pourquoi.
Allez vous faire voir vous et vos regards en coin, je mérite un peu de bonheur ou du moins une chance de bonheur. Voilà pourquoi.
"Poursuite du bonheur" : c'est dans la constitution américaine !
"Tous les hommes naissent égaux" : ça inclut les femmes !
Je ne rajeunis pas, c'est un fait. Ca vaut pour nous tous.
Si je dois rester debout à sourire à des clients autant être serveuse de bar. Il y a les pourboires !
J'aurai ma chance un jour. Je le sais.
Je ne suis pas superstitieuse. Ni dévote. Mais je crois.
Il faut avoir foi dans son destin. Il ne faut pas douter.

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Dans le couloir exigu menant aux toilettes, un gros homme aux cheveux rudes jurait dans le combiné du téléphone - "Tu imagines que je vais gober ça, va te faire foutre!" C'était une conversation rageuse et néanmoins intime, je cherchai à imaginer la personne-une femme, sûrement-à l'autre bout du fil : épouse ?
Ex-épouse? Petite amie ? Déjà à quinze ans je savais apparemment qu'il n'y aurait rien dans ma vie qui ressemble à cette sorte d'intimité prosaïque et brutale ; rien qui ressemble à cette vulnérabilité.
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Ces filles que j'avais crues mes amies. Peau brûlante, yeux brillants comme des éclats de verre. L'une d'elles déchira mon pull. L'une d'elles me saisit la tête pour la tourner, me faire vomir-si je risquais encore de vomir-dans un coin de la pièce où s'entassaient des ordures puant l'urine. Ce que cela avait de si drôle, je n'en savais rien. Le rire flambait dans la pièce, comme des étincelles bleutées bondissant de l'un de mes tourmenteurs à l'autre. A genoux en train de vomir, et de rire, voulant penser Mais ils m'aiment bien quand même... non ? Ils me trouvent jolie et me veulent avec eux.
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A la mort de grand-père Diehl, j'avais quatre ans et n'allais pas encore à l'école.
Quand papa n'était pas à son travail, il s'enfermait dans son atelier du sous-sol et nous entendions ses outils électriques gémir à travers le plancher ; pendant les jours, les semaines qui suivirent l'enterrement de grand-père, papa ne nous parla pas de lui, sinon pour dire évasivement que grand-père était "parti". A son expression, mon frère et moi avions compris qu'il ne fallait pas lui demander où.
Notre mère nous avait avertis : Ne posez pas de question à papa, il est triste.
Au téléphone maman disait Eddy est très affecté. Tu sais comment il est, il garde tout à l'intérieur.
Ces mots me frappèrent : garder tout à l'intérieur.
Très affecté. Tout à l'intérieur.
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Après seize ans de négociations, le réalisateur Stig Björkman a convaincu Joyce Carol Oates, 85 ans, de lui ouvrir les portes de son univers. Portrait sensible de l’immense romancière, inlassable exploratrice de la psyché noire de l'Amérique.
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