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Critique de CDemassieux


Ce fabuleux recueil n'est qu'une petite partie de la récolte lentement constituée – avec une patience de moine copiste ! – par Paul Sébillot, à partir de la seconde moitié du XIXe siècle. Ainsi, durant plusieurs années, il a recueilli une considérable quantité de contes oraux de Haute-Bretagne – partie de la région ayant progressivement abandonné le breton (celtique) au profit du gallo (langue romane) – afin qu'ils ne sombrent pas dans l'oubli. La préface de Françoise Morvan et les Notes de l'auteur en fin de volume expliquent d'ailleurs très bien la démarche qui a présidé à ce travail de collecte.
En Bretagne, on imagine aisément la teneur des contes, peuplés de créatures fantastiques et merveilleuses : démons, sirènes, fées, sans oublier la Mort ! Mais ici on croise aussi des personnages intrépides, facétieux ou naïfs. Même les chats sont de la partie ! de plus, en préambule des chapitres du recueil, de passionnantes explications nous renseignent sur tel ou tel folklore.
Cette récolte de contes est donc une bénédiction tant pour l'imaginaire que l'histoire, car çà et là nous entrevoyons la vie et les préoccupations de ce peuple pris entre terre et mer. Soudain, à la lecture de ces courts récits, on se prend à rêver : nous sommes près de l'âtre, lors d'une veillée nocturne, tandis qu'une grand-mère nous raconte les aventures de Jean le Teignous, nous parle des fées de Crokélien ou de ce larron si malin qu'il réussit à tromper le roi en personne ! Et comme souvent, derrière ces contes merveilleux, une morale transparaît où il est question d'avarice ou de désobéissance.
En retranscrivant le plus fidèlement possible ces histoires orales sans les dénaturer dans un style littéraire, P. Sébillot a réussi ce tour de force de nous les donner autant à lire qu'à entendre. D'où, par exemple, l'importance des dialogues.
Ce patrimoine oral d'une extrême richesse méritait effectivement de ne pas disparaître dans l'oubli car il montre combien la Bretagne est depuis toujours un territoire béni par l'imaginaire, et pas seulement du côté des légendes arthuriennes.
Alors, pour quelques heures, oubliez votre siècle d'écrans et de réseaux, souvent faussement sociaux, et partez du côté de la Haute-Bretagne à la rencontre de ses contes ! Dépaysement garanti !

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