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Critique de jamiK


Heavy Metal, ça aurait aussi pu s'appeler Trash Metal, c'est plutôt des termes de rock agressif, électrique, de décibels, quelque chose qui fait saigner les tympans. J'ai pris cette bande dessinée à la médiathèque parce que la couverture et le titre m'avaient plu, péchue, violente, agressive, je me suis dit que là dedans, il devait y avoir de l'énergie, mais jamais je ne me serai attendu à y trouver une bande dessinée historique sur Jeanne d'Arc. C'était donc la surprise, et elle est excellente.
J'aime le parti pris d'un dessin un peu crade, il colle parfaitement au récit. le titre, ce heavy metal, c'est évidemment celui des armures, mais le parallèle avec l'univers musical est plutôt judicieux. Ici, Jeanne d'Arc n'est pas le personnage principal. C'est son compagnon, d'armes, Etienne de Vignolles dit La Hire qui est au centre de l'intrigue. Ce personnage est écartelé entre sa vertu chrétienne et son penchant pour la grivoiserie et la violence, un écorché vif, un vrai métaleux de la Guerre de cent ans. Certains passages sont franchement drôles, le mélange d'un langage rustique avec un parler plus actuel rend ce récit dynamique, on passe du subtil au grossier, puis du sordide au lyrique d'une réplique à l'autre, d'une illustration à l'autre, pour jouer sur les contradictions du personnage de la Hire. La page historique se transforme en une quête, burlesque mais grave, celle que poursuit La Hire et qu'il trouvera d'une certaine manière. le traitement graphique loin d'être aussi crade qu'il n'y paraît, beaucoup plus subtil et juste qu'il voudrait nous faire croire, il participe directement au récit, à ce que l'auteur développe, il a autant d'importance que les mots pour la compréhension, ce trait qui manque d'assurance raconte l'incohérence de cette guerre, de cette quête, de son aspect bancal. Cette vision de ce guerrier du XVe siècle me rappelle un peu ce qu'Alexandre Astier a réalisé avec Arthur et les Chevaliers de la Table Ronde, un iconoclasme qui ne trahit pas la légende, une dimension spirituelle derrière la trivialité. Une vraiment bonne surprise.
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