Citations sur Revolver (9)
Même les morts racontent des histoires.
Sig regardait fixement le corps immobile de son père, attendant qu'il parle, or le père se taisait, car il était mort.
Et quoiqu'il passât la majeure partie de son temps à chercher, penser,observer, jamais il ne parvenait à se débarrasser complètement du sentiment d'attendre quelque chose.
C'était dans ces occasions qu'Einar disait à Sig des choses importantes. Les choses qu'un fils doit apprendre de son père. C'était dans ces occasions qu'il lui parlait de l'époque de la ruée vers l'or, et de la fièvre, de la soif de l'or, ou encore du revolver qui reposait dans son coffret d'origine, tel le diadème d'une princesse dans son écrin. Et Sig, en bon élève, écoutait, écoutait inlassablement, posant une rare question de temps à autre.
- Un pistolet n'est pas une arme, lui avait dit une fois Einar. C'est une réponse. Une réponse aux questions que la vie te jette à la figure quand il n'y a personne d'autre pour te venir en aide.
Sig n'avait pas compris ce que son père entendait par là. Pas encore.
- Qu'est-ce que c'est, papa ? demanda-t-elle dans un chuchotement.
Maria se réveilla et se redressa sur son séant. Son mouvement dérangea Sig qui s'éveilla à son tour pour assister à l'une des rares scènes de sa petite enfance dont il devait se souvenir nettement et toujours.
Oui, il se rappellerait toujours l'expression de sa mère découvrant l'acquisition d'Einar, mais ce serait que bien des années plus tard qu'il parviendrait à mettre un nom sur cette expression. Désespoir.
- Qu'est-ce que c'est ? répéta Anna. Ca se mange ? C'est pour quand nous n'aurons plus aucune provision ?
- Non, marmonna Einar. Il s'agit d'autre chose. Pour quand nous n'aurons plus la foi.
- Je suis blessé, constata-t-il en découvrant les gouttes de sang sous ses doigts.
Wolff souffla sur son ragoût et ingurgita une pleine cuillerée.
- En quoi ça me concerne ?
La question n'attendait pas de réponse.
Sig ne répliqua pas. La coupure était sans gravité, et il avait appris une chose. Aussi apeuré fût-il par la réaction violente de Wolff, il était au moins parvenu à lui faire perdre son sang-froid, et il préférait avoir affaire à un homme en colère plutôt qu'à l'automate glaçant, qu'il avait eu face à lui jusque-là.
Du coup, il se faisait moins l'effet d'être une mouche sur le point de se faire écraser par une botte; il se sentait davantage dans la peau d'un garçon qui affronte un géant.
- Regarde, reprit Einar en soulevant de nouveau l'arme. Regarde ça. C'est une machine. Une machine... peut-être parfaite. [...] Le colt est la machine la plus aboutie que j'aie vue de ma vie. Il exécute une tâche précise, et il s'en acquitte superbement bien. Regarde.
— Je suis blessé, constata-t-il en découvrant les gouttes de sang sous ses doigts.
Wolff souffla sur son ragoût et ingurgita une pleine cuillerée.
— En quoi ça me concerne ?
La question n’attendait pas de réponse.
Sig ne répliqua pas. La coupure était sans gravité, et il avait appris une chose. Aussi apeuré fût-il par la réaction violente de Wolff, il était au moins parvenu à lui faire perdre son sang-froid, et il préférait avoir affaire à un homme en colère plutôt qu’à l’automate glaçant, qu’il avait eu face à lui jusque-là.
Du coup, il se faisait moins l’effet d’être une mouche sur le point de se faire écraser par une botte ; il se sentait davantage dans la peau d’un garçon qui affronte un géant.
Source : difunkychronicles.com
C’était dans ces occasions qu’Einar disait à Sig des choses importantes. Les choses qu’un fils doit apprendre de son père. C’était dans ces occasions qu’il lui parlait de l’époque de la ruée vers l’or, et de la fièvre, de la soif de l’or, ou encore du revolver qui reposait dans son coffret d’origine, tel le diadème d’une princesse dans son écrin. Et Sig, en bon élève, écoutait, écoutait inlassablement, posant une rare question de temps à autre.
— Un pistolet n’est pas une arme, lui avait dit une fois Einar. C’est une réponse. Une réponse aux questions que la vie te jette à la figure quand il n’y a personne d’autre pour te venir en aide.
Sig n’avait pas compris ce que son père entendait par là. Pas encore.
Source : difunkychronicles.com
Un livre jeunesse mais je dirais plutôt tous les âges. Tous ceux qui aiment le suspense vont apprécier ce livre qui mélange la peur et l'aventure.
Impossible d'arrêter la lecture avant la fin du livre.