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Critique de ladesiderienne


Toulon, fin des années 70, il n'a fallu qu'un seul regard entre Adel, fils d'immigrés maghrébins, et Cesare, fils d'immigrés italiens, pour devenir des amis inséparables. Le Bac en poche, Adel s'engage dans le 1er régiment de Spahis de Valence, assumant ainsi pleinement sa fidélité à ses racines ainsi que son attachement à son pays la France. Contre l'avis de sa famille, Cesare le suit dans son engagement. Septembre 1990, leur régiment est appelé à se rendre sur les lieux de la Guerre du Golfe. Avant leur intervention dans le combat, en plein désert du Koweït, la chaleur, l'attente et la peur perturbent les esprits et rapidement Adel, du fait de ses origines, devient la cible des railleries des autres jeunes soldats. Dans ce milieu où la sensiblerie n'est pas de mise, Cesare a du mal à défendre son ami.

Ce très (trop !) court roman, lu dans la cadre de la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2018 remis à la Fête du Livre de Saint-Étienne, prix auquel participe ma médiathèque, est une véritable pépite qui, hors de ce contexte, me serait probablement passée à côté. L'auteure, Samira Sedira, que je découvre, nous offre à travers chaque chapitre, une succession de divers tableaux qui, mis bout à bout, reconstituent l'histoire dramatique d'Adel et Cesare. Son écriture s'adapte à chaque scène : elle se fait parfois macabre, pour virer quelques pages plus loin à la truculence, notamment dans la description d'un Toulon d'une époque révolue. Mais Samira ne se contente pas de peindre avec talent des situations, elle excelle aussi dans la description des sentiments et particulièrement dans celui de la culpabilité ressentie par Cesare à son retour de mission. A noter aussi, la belle relation fraternelle entre Cesare et sa sœur Gabrielle, qui oscille entre jalousie et soutien indéfectible.

Personnellement, je suis tombée sous le charme. Et, au bout de la petite centaine de pages dévorées en une heure, la fin, même si celle-ci est ressentie comme un apaisement, est arrivée trop vite. Si je me fie au nombre de critiques sur Babelio, je constate que ce roman n'a pas eu le succès mérité. Je vous invite donc à le découvrir.

Pour en revenir à la sélection pour le Prix Charles Exbrayat 2018, un jury de professionnels avait sélectionné "Une femme que j'aimais" d'Armel Job, "Une longue impatience" de Gaëlle Josse en plus de ce livre de Samira Sedira. J'avoue encore que pour l'instant, mon coeur balance entre les deux auteures féminines qui dans des univers totalement différents, ont su mettre leur sensibilité au service de leur écriture. A suivre donc pour ma décision finale...
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