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Citations sur Filles de Shanghai (36)

Je vois bien sûr ma fille avec les yeux d’une mère. Ses longs cheveux noirs ont le reflet bleuté des montagnes dans le lointain et ses yeux d’ébène la profondeur d’un lac en automne. Elle n’a pas été suffisamment nourrie lorsqu’elle était dans le ventre de sa mère et elle est plus petite que moi. Cela lui donne l’allure d’une jeune fille des anciens temps, aussi frêle que les branches du saule agitées par la brise et aussi délicate qu’un vol d’hirondelles - mais à l’intérieur, elle n’en a pas moins l’âme bien trempée du Tigre.
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En prononçant ces mots, je me souviens du proverbe qui prétend que les catastrophes, comme les maladies, se transmettent oralement - ce qui signifie que certaines paroles peuvent se révéler aussi destructrices que des bombes.
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Nous avons tout perdu, May et moi, à l’exception du lien qui nous unit. Après ce que nous venons de traverser, il est devenu si fort que même le plus affûté des couteaux ne parviendrait pas à le trancher. Tout ce que nous pouvons faire à présent, c’est de vivre la voie sur laquelle nous sommes engagées ― où qu’il doive nous mener …
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Nous utilisions May et moi la complexité ou le caractère saugrenu de ces questions pour prolonger notre séjour. Quand on nous demande : « Aviez-vous un chien en Chine ? » May répond oui et moi non. […].
La fois suivante, les inspecteurs nous annoncent que nous avions toutes les deux raisons : la famille Chin possédait bien un chien mais l’a mangé avant de quitter la Chine. La vérité est que nous n’en avons jamais eu et que le cuisinier se serait bien gardé de nous servir du chien, pendant toures les années qu’il a passé à notre service. Nous rions pendant des heures, May et moi, de cette victoire minuscule.
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Il y a des vendeurs de pastèques à chaque coin de rue, tous promettant le fruit le plus sucré, le plus frais et le plus juteux de la ville. Aussi alléchantes que soient leurs promesses, nous les ignorons : pour que leurs pastèques soient plus lourdes, la plupart leur injectent de l’eau prélevée dans le fleuve ou dans l’une des baies de la ville. Une simple bouchée suffirait à vous donner la dysenterie, sans parler de la typhoïde ou du choléra...
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Comme le dit le vieil adage : Quand vous êtes au sommet de la gloire, soyez assurés que vos amis seront présents à vos fêtes ; mais n'espérez pas qu'ils vous offrent du charbon quand vous en serez réduits à dormir sous la neige.
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"Quand on ne possède pas grand chose, il n'est pas très difficile de se priver davantage."
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Notre jeune conducteur s’arrête à la frontière qui sépare la Concession internationale de la Concession française. Nous le payons, traversons la rue - en contournant le cadavre d’un enfant abandonné sur le trottoir - et dénichons un autre pousse-pousse, que sa licence autorise à pénétrer dans la Concession française.
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Nous avons changé l’une et l’autre … . J’ai aujourd’hui trente deux ans, je ne suis plus une jeune mère novice mais une femme épanouie, heureuse de son sort. Ma sœur est une fleur qui vient d’atteindre sa pleine éclosion. Le désir d’être admirée brûle toujours profondément en elle : plus elle l’entretient et plus il la dévore. Jamais elle ne sera satisfaite ― ce mal est inscrit en elle depuis sa naissance, c’est son principal trait de caractère. […]. Elle ne connaîtra pas le destin de Anna May Wong, mais elle décroche encore des rôles et a tourné dans davantage de films que n’importe quel membre de notre communauté. Cela lui confère le statut de star, au moins à Chinatown, et à mes propres yeux.
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Chaque jour depuis que j’ai repris connaissance à l’hôpital, j’ai souhaité mourir. […]. Un Dragon n’abandonne pas la partie et affronte au contraire le destin. […]. Il faut que je me raccroche à ma vie ― aussi anéantie et inutile soit-elle. La voix de maman vient flotter jusqu’à moi, récitant l’un de ses proverbes favoris : « Il n’y a pas de catastrophe en dehors de la mort, on ne peut pas être plus pauvre qu’un mendiant. » Je veux faire quelque chose de plus courageux et de plus satisfaisant que la simple acceptation de la mort.
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