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Citations sur Odes, suivies de Thibet (34)

Je suis comblé je suis si haut, tout en mon corps d'homme respire
Mais qui me tord et pénètre et renie...
Devant tes monts, au haut de toi, étreignant ton investiture
Mais quoi me conjure et me parjure...
Je t'ai vaincu Thibet superbe, ô mon poème! o mon émoi
Je t'ai embrassé dans ta superbe
Autant qu'un homme peut jouir je me suis fondu dans ta glace
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Au delà des monts de mon désir ,
Épaulant le Ciel-Océan de ton promontoire sans norme,
Radjah du gigantesque gésir.
L'espace a durci; le poids tombe; l'eau se fait lutte mouvante;
Ici, tout dévale de ton haut;
Et l'eau et l'espace et le poids et je ne sais quoi d'épouvante,
Descend, majestique en Tes troupeaux
Ces humains! Ces taureaux enrobés! des deux arcs
m'encornant,- deux mains m'empoignant,
Intrus et interdit dès l'orée:
Ces géants grenats et grands, faces saintes, démarche délurée,
Ces bucrânes vivants et grognants!
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Cette ode au Passé ne peut donc être ancienne : il faut bien qu'elle date d'ajourd'hui.
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Attisement

Si beau, si parfait à l'opposé de l'humain
Que je suis encor, - que nulle de mes paroles
N'atteindra jamais la neuvième des Coupoles
Ni l'espace bas où les lourds génies s'envolent.

Plus haut. Piétinons l'esplanade ordonnancée !
Portons haut le Nombre et les justes tourbillons.
Étreignons le cercle : happons l'azur : assaillons
Plus haut ? sans espoir : il n'y a pas de rayons !

Pour aide voici : les neufs brasiers nous affleurent :
Voici les trois monts et le renouveau des heures :
Recommencement : forte vie intérieure...
Comme eux flamboyons ! dévorons les chairs et sangs !

Il faut s'attiser ; grésiller ; brûler au rouge ;
Pénétrer son coeur du pic de profondes gouges :
Les feux verticaux à travers quoi le Ciel bouge
Portent au niveau de l'horizon plein des vents.
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Ce sont des chants. Non point affichés sur des pierres ; - et la peinture même est trop lourde pour les illustrer. Ce sont des élans temporaires et périssables. Des gonflements impétueux qui d'abord, suffisant, ne s'expriment point. Le cour est ému et bat. La parole n'ose interrompre... et soudain, les mots d'eux-mêmes surgissent. C'est la Poésie. Un esprit juste s'y tient parfois, honorant le rythme sans excès. - Mais, que le vertige gagne, que l'ivresse s'aggrave, que la palpitation étouffe les pudeurs, - et, ni battements, ni tablatures, ni mètres officiels, ne contiennent l'indicible qui exige alors d'être dit : l'Ode naît.
Mais, à peine. Elle est disparue, laissant un vide, une chute, une dérobée ; laissant dessous elle le cinglement d'un coup, - ce sillage épuisant. Il y a eu la montée et l'éclat, - le Mot. - Et puis soudain le silence, la torpeur, la nuit sans nouvel espoir, sans sommeil. Rien ne retient et ne fixe. Rien d'un accomplissement. L'Ode, qui fut ; s'est enfuie ; n'est plus. Son retour : il ne faut pas le susciter trop vite.[...]
Extrait des deux premiers paragraphes.
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IX



Dans la rumeur et le brouillard gris, dans la honte encotonnée, terreuse et sordide

J'invoque ton immense parure
Pendeloques de beau métal et de pierres faites de toi

Couvrant le sein de la pérégrine
Fille cuirassée d'argent, couronne parée, diadème et manteau bien serti

Tibet, déesse encabochonnée
Je te soupèse et je te ris en marchand du
Ladak bavant sur sa proie qui reluit,

Mais bien plus avarement que lui,
Je tiens à deux mes richesses : tes métaux et tes pierres... tes monts et lacs et roches...

Que jamais plus désormais
On ne puisse penser à toi ni prononcer le cri de «
Tibet » !

Sans entendre parmi l'oreille
L'impitoyable cliquètement de cette parure orfévrée

La séquelle de mes mots précieux,
La suite enchâssée de mes pierres, la chute de mes cristaux tintants

Et que, non épouvanté de mon œuvre.
Petit, au bas, mais non pas effacé, ni trop humilié,

Mon nom comme un coin se redéchiffre !
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XXI

Où est le sol, où est le site, où est le lieu, — le milieu,

Où est le pays promis à l'homme ?
Le voyageur voyage et va...
Le voyant le tient sous ses yeux

Où est l'innommé que l'on dénomme :
Ncpcinakn dans le
Poyoul et
Padma
Skod,
Knas-Padma-Bskor

Aux rudes syllabes agrégées !
Dites, dites, moine errant, moine furieux, — encor :

Où est l'Asiatide émergée ?
J'ai
Irop de fois cinglé, doublé les contours du monde inondé

Où cœur ni oiseau ni pas ne pose.
Où est le fond ?
Où est le mont amoncelé d'apothéose.

Où vit cet amour inabordé ?
A quel accueil le pressentir, — à quel écueil le reconnaître ?

Où trône le dieu toujours à naître ?
Est-ce en toi-même ou plus que toi,
Pôle-Thibet,
Empereur-Un !

Où brûle l'Enfer promis à l'Etre ?
Le lieu de gloire et de savoir, le lieu d'aimer et de connaître


Où gît mon royaume
Terrien ?
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En vain.
En vain.
Et j'en suis las.
Seul et
MOI,

— moi penché sur elle :

Elle, appareillant sa caravelle.
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XX



En vain ! en vain ! et j'en suis là : seul et
Toi devant ton spectacle.

Ce lieu fixé dru par le regard.
Pour t'enlacer ainsi,
Thibet, au plus haut de tes simulacres,

(Blanc, nu, dominé d'un œil hagard)
J'ai fendu deux lunes durant, et tant de soleils de jours et d'aurores,

L'espace fluant sans riverains.
J'ai fait plus de bonds et de chants d'amour et mort en métaphores.

Qu'il n'est permis au jeu de mes reins !


Et voici : le moment est haut et je la tiens pour bien acquise,

Amoureuse à pleurer de plaisir.
Je suis le possesseur humain d'un dieu-fait-Ève la conquise,

Dieu-vierge incarnée à mon désir.
Que l'heure soit.
Vienne l'instant.
Tombe la cime d'allégresse.

Et crève le cri de profondeur.
Un autre monde diibétain jaillit du volcan de caresse

Et règne au sommet des impudeurs.
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XIX



Même là-haut, même ici-haut, je cherche éperdu l'Autre, l'Autre :

La reine du royaume d'ailleurs.
Dans cette course échevelée, dans ce paradis sans apôtre

Le jeu du divers aux yeux railleurs.
Que serait-elle ici pour toi ? ton climat et tes âpres fruits

Saurait-elle mordre à belle bouche ?
Que dirait-elle devant toi. dans ce haut règne de l'esprit...

Se taire, et s'incliner sur la couche ?
Je ne dis point l'aborigène au pelage doux sur la peau

Mais l'autre, la mienne et fraternelle
La blême, blanche, équivoque et si pareille en ses appeaux

Parèdre d'une vertu maternelle
La sœur de sang, du même sang, de même vertu amoureuse...

O sœur dans la fête incestueuse
Que dirait-elle dans ton sein ?
Saurait-elle, harmonieuse.

Se taire, et.
Là-bas, vivre et jouir ?
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