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Citations sur La septième croix (31)

Dès le premier mois qui suivit la prise de pouvoir de Hitler, des centaines de nos chefs [les résistants allemands au régime nazi] avaient été assassinés, partout dans le pays, chaque mois, d'autres l'étaient. [...] Toute une génération avait été exterminée. C'est ce que nous pensions par ce matin terrible et nous le dîmes aussi, pour la première fois, nous dîmes qu'il nous faudrait quitter cette vie, tant de nous assassinés, éliminés de la surface du globe, qu'il nous faudrait périr sans descendance. [...] un no man's land allait s'étendre entre les générations, que les anciennes expériences ne parviendraient pas à franchir. Quand on lutte, tombe, et qu'un autre reprend le drapeau et lutte et tombe aussi, et que le suivant le reprend et doit à son tour tomber, c'est un ordre naturel, car on n'obtient rien sans en payer le prix. Mais si personne ne veut reprendre le drapeau, parce que personne ne connaît plus sa signification? Alors, nous eûmes pitié de ces jeunes gars qui faisaient la haie pour accueillir Wallau, lui crachaient dessus, le regardaient d'un air bovin. Voilà qu'on arrachait du sol de ce pays ce qu'il produisait de meilleur, parce qu'aux enfants on avait enseigné que c'était de la mauvaise herbe. Tous ces garçons et ces filles, là dehors, une fois qu'ils avaient derrière eux la Hitler Jugend [...] puis le service du travail et l'armée, ils étaient semblables aux enfants de la légende qui, élevés par des bêtes, finissent par déchirer leur propre mère.
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C’est seulement en des temps où plus rien n’est possible que la vie s’écoule comme une ombre. Mais dans les temps où tout devient possible, c’est là qu’on trouve la vie tout entière et l’anéantissement.
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Était-il permis de mettre un homme en danger pour en sauver un autre ? Permis à quelles conditions ? Hermann pesa et soupesa tout encore une fois :oui, c'était permis. Pas seulement permis, mais nécessaire.
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Tout être devant qui se dresse l'éventualité du malheur se rassure aussitôt en pensant à la force indomptable qui est la sienne. Pour l'un, c'est son idéal, pour l'autre, sa foi, un troisième pensera seulement à sa famille. Bien des gens n'ont absolument rien. Pas de force indomptable, le vide. Toute la vie extérieure et ses horreurs peuvent les envahir, les remplir jusqu'à les faire exploser.
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Couvert de sang, Wallau était assis contre le mur. De la porte Zillich regarda tranquillement dans sa direction. Un peu de lumière au-dessus de l'epaule de Zillich, ce minuscule carré bleu de l'automne confirma pour la dernière fois à Wallau que le monde restait solidement planté là et y resterait, quels que soient les combats à mener. L'espace d'un instant, Zillich resta figé à la porte. Personne ne l'avait jamais regardé avec un tel calme, dans un tel rapport d'égalité. C'est la mort, se dit Wallau. Lentement, Zillich referma la porte derrière lui.
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Autrefois, à ses yeux, tout cela était loin et s'éloignait de l'essentiel. Autre fois, tout ça, c'était la vie dans laquelle il voulait revenir, pour laquelle il s'était évadé. Autrefois, c'était le nom que portait désormais le pays qui commençait derrière la ville. Autrefois, ainsi se nommait son village.
P. 295
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Tous ces garçons et ces filles, là dehors, une fois qu'ils avaient derrière eux la Hitler Jugend, l'organisation des Jeunesses hitlériennes, puis le service du travail et de l'armée, ils étaient semblables aux enfants de la légende qui, élevés par des bêtes, finissent par déchirer leur propre mère.
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Voilà qu'on arrachait du sol de ce pays ce qu'il produisait de meilleur, parce qu'aux enfants on enseignait que c'était de la mauvaise herbe. Tous ces garçons et ces filles, là dehors, une fois qu'ils avaient derrière eux la Hitler Jugend, l'organisation des Jeunesses hitlériennes, puis le service du travail et l'armée, ils étaient semblables aux enfants de la légende qui, élevés par des bêtes, finissent par déchirer leur propre mère.
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"Je me suis cueilli ce Wallau sur son troisième arbre", dit Fischer. Il se leva d'un bond et ouvrit la fenêtre. "Les voilà qui l'amènent. Pardonnez-moi de vous donner un conseil, Överkamp." "Et ce conseil serait?" "Faites-vous apporter de la cantine un bifteck cru." "Pour quoi faire?" "Vous ferez plus facilement parler ce bifteck en tapant dessus pour l'at tendrir que l'homme qu'on vous amène."
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Mais le soir où la baraque des prisonniers fut chauffée pour la première fois, et que fut consumé le petit bois dont nous pensions qu’il provenait des sept croix, nous nous sentîmes plus proches de la vie que jamais par la suite et aussi plus que tout ce qui s’était senti vivant.
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