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Critique de oran


Il y a une vingtaine d'année (comme le temps passe ...) Baboucar, un jeune étudiant sénégalais préparait sa maîtrise d'allemand à Dakar . Il devait analyser Transit d'Anna Seghers, mais avait quelques difficultés. J'avais lu, alors, rapidement le livre pour tenter de l'aider.
J'ai repris, plus posément, cette lecture en connaissant maintenant, beaucoup mieux les lieux où se déroule cette sombre histoire, notamment le camp d'internement et de déportation des Milles qui se visite depuis peu.
Le narrateur rencontre à Paris Paul, dit Popol, tous deux allemands. Quelque temps auparavant, ils s'étaient enfuis, à l'approche de l'armée allemande, d'un camp de travail où ils étaient retenus.
Paul demande à son copain de remettre un courrier émanant de son épouse à Weidel, un poète résidant dans un hôtel. Mais Weidel s'est suicidé pour échapper à la Gestapo (Weidel est un peu le frère jumeau de Ernst Weiss, cet écrivain autrichien d'origine juive qui se suicida à Paris suite à l'invasion de Paris par les troupes allemandes). le narrateur récupère auprès de la tenancière de l'hôtel une valise lui ayant appartenu . Parmi les objets contenus dans la mallette, figure un courrier précisant qu'un visa et une somme d'argent seraient disponibles auprès du consulat du Mexique à Marseille.
Il y a aussi une lettre de rupture de l'épouse.
Après avoir envisagé de remettre la valise au consulat du Mexique à Paris et devant cette impossibilité il va se rendre à Marseille …
Je retrouve la même atmosphère pesante, interlope, empreinte de cette peur glaçante , cette solitude poignante qui gagne le lecteur qui se retrouve, lui aussi, désespéré au coeur de Marseille où se déroule la majeure partie de l'action , cherchant lui aussi à se fondre dans le lacis des rues pour échapper au pire.
Comme les nombreux fugitifs, antifascistes, persécutés du régime nazi qui affluent à Marseille dans l'espoir de pouvoir partir vers de nouveaux horizons plus sereins j'ai ressenti l'angoisse , les pressions psychologiques, les souffrances psychiques des personnages, celles qu'éprouva d'Anna Seghers tachant de se fondre dans l'anonymat de la cité portuaire, cherchant à quitter la France pour échapper à la Gestapo .

Un thriller historique prenant et éprouvant parce qu'on sait que cette histoire repose sur des faits qui se sont effectivement déroulées…
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