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Le Mercenaire (Vincent Segrelles) tome 5 sur 13
EAN : 9782723414364
48 pages
Glénat (01/01/1991)
3.69/5   8 notes
Résumé :
Dans le but de conquérir le pouvoir au Pays des Nuages permanents, Claust s'évertue à amasser une quantité dissuasive de poudre dans son inexpugnable forteresse. Cette menace grandissante doit être balayée sans tarder par les moines de l'Ordre du Cratère, qui se savent dans la ligne de mire du maléfique alchimiste. Les sages reclus ont établi un plan pour y parvenir, mais il est si complexe que le risque est grand de précipiter les évènements plus rapidement encore ... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (2) Ajouter une critique
La providence est décidément de notre côté.
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Ce tome fait suite à le Mercenaire, tome 4 : le sacrifice (1988). La première édition de ce tome date de 1991, réalisée intégralement par Vicente Segrelles, pour le scénario, les dessins et les couleurs. Il comprend quarante-six pages de bande dessinée. L'intégralité de la série a été rééditée dans une intégrale en trois volumes, en 2021/2022.

Dans la grande salle du monastère, le grand lama s'adresse au conseil au grand complet. Claust, après son coup d'état et sa tentative d'inondation du cratère, les a laissés tranquilles afin de concentrer tous ses efforts à construire une énorme forteresse, réputée inexpugnable. Cet entrepôt de poudre et d'armes lui permet d'intimider les états limitrophes et de dominer le pays des nuages permanents. Depuis lors, ils débattent du bien-fondé d'offrir la formule de la poudre à ses voisins, dans l'espoir d'un retour de l'équilibre et d'une annihilation de Claust. Cette décision provoquerait une furieuse réaction du tyran aux dépens du monastère… Cette fois, sans aucun doute, il les décimerait tous. Pourtant, le moyen d'en finir une fois pour toute avec lui est apparu aujourd'hui. Nan-Tay a infiltré la forteresse. Elle a porté à leur connaissance, un fait surprenant : un point faible dans sa conception, dans la partie basse de l'édifice, là où se situe le dépôt de poudre. Les torches sont interdites. Un système de lucarnes à l'épreuve de toute arme y est intégré. Pourtant, c'est là que le bâtiment est vulnérable. Ils pourraient le détruire, et Claust avec, en envoyant par surprise une charge de plusieurs quintaux depuis une barque amarrée dans le lac. le tir devra pénétrer par une lucarne et atteindre la poudre. Dit ainsi, cela semble impossible. Pourtant, frère Arnoldo, ici présent, va expliquer le plan, et il les assure, il est réalisable. Il laisse la parole à Arnoldo.

Arnoldo de Vinci prend la parole en leur indiquant qu'il va leur demander un effort collectif considérable. Au coucher du soleil, l'obscurité recouvre peu à peu le grand lac. L'énorme édifice s'emplit jusqu'au moindre recoin du son d'un puissant gong. À cet instant, la ronde débute, les herses sont baissées et on obstrue les lucarnes du dépôt de poudre. Ainsi se déroule la routine quotidienne de défense nocturne de la nouvelle forteresse de Claust. Cette même nuit, Mercenaire chevauche un dragon pour se rendre jusqu'au port du grand lac. Il rend visite à Auro, le responsable de la construction du navire : c'est le bateau le plus solide qu'il ait jamais construit. Toutefois, l'affût du canon est très exposé au feu. Satisfait de ce qu'il a vu, Mercenaire repart en rappelant à Auro que personne ne doit suspecter ce qu'ils préparent. Chevauchant son dragon, Mercenaire descend dans la cascade circulaire qui permet d'accéder au monastère. Il effectue son rapport au maître : le bateau est presque fini. Il s'enquiert de la marche des choses. le maître répond que les choses vont plutôt bien : le grand canon à vapeur fonctionne parfaitement, le léger, moins.

Au cours des tomes trois et quatre, le lecteur a eu la confirmation de la nature de la dynamique de la série : Mercenaire travaille maintenant de manière pérenne pour le monastère, et ces derniers doivent se défendre contre les assauts de Claust et de son armée, voire essayer de le neutraliser si possible. Comme à son habitude, le scénariste déroule un scénario sur un mode linéaire : exposition de la situation de départ avec une nouvelle menace (la nouvelle forteresse de Claust et de son armée), préparatifs de Mercenaire et de la communauté du monastère, attaque, bataille, actions d'éclat de Mercenaire. le lecteur retrouve ce schéma très classique de récit d'aventures hérité du dix-neuvième siècle comme si les évolutions du vingtième siècle en termes de narration n'étaient jamais survenues. Pour autant, cette structure à base d'exposition, d'attaques et de contre-attaques parvient à capter son attention car l'enjeu est clair, et les obstacles à surmonter titillent la curiosité du lecteur qui se demandent comment les héros vont s'y prendre, sur quels imprévus ils vont tomber, avec la promesse de la démonstration de leur ingéniosité et de leur courage pour triompher à la fin.

L'autre attrait qui capte l'attention du lecteur réside dans la qualité de la narration visuelle : l'artiste sait quelles scènes méritent d'être montrées dans le détail, quelles scènes se prêtent à des visuels mémorables. Il sait également doser entre images et textes, de manière favoriser les premières pendant les moments d'action. Ainsi dès la planche quatre, le lecteur découvre une page sans aucun texte, le vol de nuit de Mercenaire sur un dragon, tout en silence, avec le lent mouvement des ailes de la monture, les quelques sources lumineuses qui se reflètent sur l'eau, dont un phare, le calme du port endormi, les eaux du lac parfaitement étal. Deux pages après, le héros fait le chemin en sens inverse, à nouveau au cours d'une planche dépourvue de mot, avec seulement trois cases. Il est toujours aussi impressionnant de (re)voir cette étonnante formation géologique avec une cascade à trois cent soixante degrés, et le vol qui amène à descendre dans cet immense gouffre circulaire, entouré par la brume des eaux tumultueuses.

La première bataille est nature navale, avec un bâtiment à l'apparence de navire marchand qui vogue lentement vers la cité-forteresse, l'objectif à détruire. Survient le premier tir de canon destructeur, et bien sûr la riposte de l'armée assiégée. Les phylactères se font moins nombreux, laissant les images raconter, et laissant parler la poudre. le lecteur apprécie la clarté du récit permettant de comprendre et de voir les attaques des deux camps en lice. L'artiste sait aussi bien montrer la trajectoire d'une charge explosive depuis le fût du canon, jusqu'au bâtiment, que l'avancée des soldats sur leur dragon, avec leurs propres charges explosives, et les tirs pour essayer de les descendre avant qu'ils ne soient au-dessus de leur cible. Segrelles n'hésite pas à représenter la violence de la guerre, par exemple un projectile traversant le cou d'un dragon, ou la tête arrachée d'un soldat par un autre projectile. Cette volonté de montrer les actions dans leur durée apporte une consistance à des phases qui sinon ne seraient qu'une collection de clichés vidés de leur substance. Par exemple, le lecteur suit Nan-Tay et Mercenaire pendant quatre pages, alors qu'ils progressent prudemment et rapidement au sein de la forteresse afin d'accomplir leurs missions.

Outre les dragons, les armures, les armes médiévales et la coiffure toujours impeccable de Mercenaire, l'artiste ne résiste pas à l'envie de montrer la poitrine dénudée de Nan-Tay pendant un peu plus d'une page. En fonction de sa sensibilité, le lecteur peut y voir une titillation gratuite pour retenir l'attention du lecteur mâle et adolescent à moindre frais, ou l'acte de guerriers qui y voient une manière d'humilier une faible femme sans défense, en abusant de leur force. Toutefois, comme dans les tomes précédents, cette femme n'est pas réduite à un objet du désir comme artifice narratif misogyne : une fois encore, la victoire ne peut être acquise que par ses actions. Ainsi dans un récit de Fantaisie médiévale, une femme joue un rôle de premier plan : sans elle, les bons ne triompheraient pas des méchants, ce qui accrédite la dénonciation des soldats l'humiliant par la nudité, plutôt que la complaisance. Plus les tomes passent, plus l'artiste prend confiance dans ses capacités : il n'y a pratiquement plus de contours tracés, la couleur directe devenant la technique majoritaire. le dosage en informations visuelles gagne lui aussi en qualité. L'artiste semble particulièrement conscient de sa pagination limitée et du fait que les images constituent le moyen par lequel le lecteur se trouve transporté dans ce monde extraordinaire. Ainsi le nombre de cases avec un camaïeu pour fond diminue drastiquement, le dessinateur s'attachant à montrer chaque lieu, son aménagement, les accessoires. Outre cette qualité réelle d'immersion, le lecteur s'attarde sur de nombreux détails : l'aménagement de la pièce du conseil avec son vitrail, ses dais rouges, ses bancs, les bâtiments du port, les colonnades et les escaliers du monastère, les outils dans l'atelier des forgerons, le schéma du canon léger d'Arnoldo de Vinci (certainement inspiré des schémas de Léonard de Vinci), le plumage de l'oiseau apportant le message codé, les formations rocheuses des rives du lac, les harnais des dragons, l'architecture intérieure de la forteresse, le trône de Claust, etc.

Un nouveau tome, une nouvelle phase dans la guerre qui oppose Claust et son armée à la communauté du monastère et ses deux agents d'élite Nan-Tay et Mercenaire. La narration visuelle est encore une fois enchanteresse, gagnant en capacité immersive, l'artiste devenant plus assuré, et toujours autant investi dans chaque planche, chaque case. Une aventure prenante fonctionnant sur le principe d'une mission de destruction. La personnalité des protagonistes reste peu développée, ce qui n'empêche pas de ressentir leurs convictions et d'admirer leur bravoure.
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BD FANTASY / HEROIC FANTASY.
Vincente Segrelles est un grand dessinateur qui s'est mis à la BD sur le tard débute avec la saga du Mercenaire. C'est de la fantasy d'avant, qui à sa propre époque lorgnait sur la fantasy d'avant avant. Ce tome 5 intitulé "La Forteresse", on est dans un revival "Star Wars" avec une opposition entre empire et rébellion. Claust s'est lancé à la conquête du monde avec la poudre à canon. C'est donc une course contre la montre qui se met en place entre Claust qui mise sur la quantité, et le Grand Lama qui mise sur la qualité. Car tandis que Claust accumule des ressources dans la poudrière bunkeriseé de son imprenable forteresse, le Grand Lama donne carte blanche au génie Arnoldo de Vinci pour trouver le moyen de moyen de frapper au coeur de cette dernière… En bref, un bon tome !
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Citations et extraits (5) Ajouter une citation
Mes frères, Claust, après son coup d’état et sa tentative d’inondation du cratère, nous a laissés tranquilles afin de concentrer tous ses efforts à construire une énorme forteresse, réputée inexpugnable. Cet entrepôt de poudre et d’armes lui permet d’intimider les états limitrophes et de dominer le pays des nuages permanents. Depuis lors, nous débattons du bien-fondé d’offrir la formule de la poudre à ses voisins, dans l’espoir d’un retour de l’équilibre et d’une annihilation de Claust. Cette décision provoquerait une furieuse réaction du tyran à nos dépens… Cette fois, sans aucun doute, il nous décimerait tous. Pourtant, le moyen d’en finir une fois pour toute avec lui est apparu aujourd’hui. Vous n’êtes pas sans savoir que Nan-Tay a infiltré la forteresse. Elle a porté à notre connaissance, un fait surprenant : un point faible dans sa conception, dans la partie basse de l’édifice, là où se situe le dépôt de poudre. Les torches sont interdites. Un système de lucarnes à l’épreuve de toute arme y est intégré. Pourtant, c’est là que le bâtiment est vulnérable. On pourrait le détruire, et Claust avec, en envoyant par surprise une charge de plusieurs quintaux depuis une barque amarrée dans le lac. Le tir devra pénétrer par une lucarne et atteindre la poudre. Dit ainsi, cela semble impossible. Pourtant, frère Arnoldo, ici présent, vous expliquera notre plan, et je vous assure, il est réalisable. Arnoldo, je te laisse la parole.
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Nous avons l’opportunité d’apercevoir un schéma du canon léger d’Arnolodo. Quelle brillante idée ! Une arme à chargement par la bouche, capable d’envoyer en rafale dix obus rainurés, projetés par propulsion arrière depuis un tube rempli de poudre lente. La chambre arrière, qui permet de tirer des projectiles de forme conventionnelle, est semblable à celles utilisées au XIIIe siècle. Comble du raffinement : Arnoldo a inclus du phosphore dans les munitions, afin de rendre visibles leurs trajectoires.
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- On n’est jamais trop prudents. Car on ne peut garantir qu’un rebelle zélé ne fasse tout capoter.
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Maître, je crois que cela ne nous ferait pas de mal, qu’un dieu nous bénisse. Demain, nous aurons besoin de toute l’aide possible.
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Morte, elle ne servira à rien.
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