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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Don Dechine a un gros problème, il cohabite avec des cloportes, et ces charmantes bestioles ont décidé de s'en donner à coeur joie. Car voyez-vous, Don n'est pas n'importe qui. Il est écrivain. Oui, Monsieur, oui, Madame, un écrivain, un vrai de vrai, qui sera primé, au moins le Goncourt, pour ne pas dire le Nobel. Parce que Don est modeste, c'est l'apanage des génies. Don est donc un génie modeste qui vit avec des cloportes. Et qui n'a pas écrit un seul roman. Et qui aime les Soprano, Monsieur et Madame ont du goût pour les séries, et ce n'est pas leur faute à eux si leur visionnage empiète sur leur travail d'écriture, son chef-d'oeuvre pour lui et sa thèse pour elle. Après tout, qui dit un épisode dit quatre ou cinq, autant s'y mettre demain.

Par ailleurs, Don Dechine n'a pas de chance, de nombreux obstacles jalonnent sa route vers l'écriture. Son voisin envahissant en est un, et son appartement un autre. Comment voulez-vous produire quoi que ce soit dans de telles circonstances ? Ce n'est pas possible, même quand on est un génie. Mais ce n'est pas grave, il a ses cloportes qui se promènent allègrement sur le visage du voisin, bien fait pour lui! Car bien sûr ce sont des cloportes, et pas du tout un truc sur son oeil.

C'est un roman singulier que nous livre Philippe Ségur, avec des personnages aussi attendrissants qu'exaspérants. Don et Betty sont dans une fuite constante de la réalité, ils voient le monde à travers une lorgnette déformante qui est le fruit de leur imagination et du déni. le couple qu'ils forment semble déconnecté de la réalité, mais finalement, l'attitude de Don n'est-elle pas un moyen comme un autre de faire face aux aléas de la vie ?

Les premières pages m'ont déstabilisée, c'est quitte ou double avec ce type de roman : soit on aime, soit on déteste. Moi, j'ai très rapidement aimé. Cette histoire de cloportes m'a laissée perplexe, jusqu'à ce que je comprenne ce qu'ils étaient, et j'en suis venue à ressentir beaucoup de compassion pour Don, et à sourire devant certaines de ses pensées. Et ses titres de roman ? Mon Dieu, ces titres de romans... Pas étonnant qu'aucun roman ne voie le jour ! (Sorry Don, mais honnêtement, concentre-toi sur tes cloportes et sur les Sopranos...). La plume de Philippe Ségur est très agréable, c'est un roman extrêmement bien écrit où chaque mot est à sa place. Je ne connaissais pas cet auteur, mais je vais m'empresser d'aller découvrir ses autres écrits.
Lien : https://lelivrevie.blogspot...
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Philippe Ségur l'auteur du livre l'Extermination des Cloportes ne manque pas de qualités, ni d'humour, ses personnages dégustent à loisir le Maury belle appellation à l'ombre du château de Quéribus tout près du village de Cucugnan, l'extermination des cloportes est un roman bien insolite qui raconte les déboires d'un couple d'enseignants.

Le couple, Betty et don Dechine, vit à Nimes au 4ème étage d'un immeuble du XVII ème. Leur voisin un agent de la DDE, monsieur Mortez, semble s'être investi d'une mission importante, veiller à la sécurité des locataires, et superviser avec les propriétaires les travaux à entreprendre.

Don Dechine le mari, d'un tempérament joyeux et optimiste, est un homme courtois, mais dont l'angoisse va monter à la suite d'une curieuse perte de vision qui annonce rien de bon pour le futur écrivain d'un fameux best-seller.
Ce sont de minuscules cloportes qui dansent dans ses yeux, la faculté le dissuade d'une opération incertaine, notre homme est rassuré.

Mais Mortez veille.

Il est de fait, la bête noire du couple. Un agent de la DDE, comme sa fonction l'indique est condamné à réaliser des travaux, partout des travaux..
La copropriété s'est laissée guider par cet homme de l'art, puis s'est délestée sur lui de la responsabilité de l'entretient de l'immeuble lui donnant carte blanche, enfin l'a installé seul interlocuteur du syndic.


Voisin des Dechine, il exerce un harcèlement permanent et sur le couple, tel un cloporte, mourant de faim. le résultat, la tête de Mortez, est le plus souvent en mission d'inspection dans l'appartement du couple, sur des travaux qui s'éternisent.
 Ainsi, parfois des hallucinations les saisissent, « la tête de Mortez accrochée à son cou de vautour, piquant droit dans le vide après un dérapage sur la bordure de la terrasse »;p17

La coupe déborde quand, sans en avoir le moins du monde alerté don Dechine, Mortez révèle en AG de syndic que le couple occupe illégalement une par des parties communes pour leur propre cuisine.
Don Dechine a un but dans la vie, écrire, contrarié par son voisin, il perçoit la solution migrer à la campagne, l'herbe y sera plus belle et fini les soubresauts de la tête de Mortez, tel les vrombissements d'une la défonceuse à mortaiser..

L'aventure immobilière commence avec d'autres soubresauts aussi ésotériques pour des littéraires que l'agencement des joints en céramique pour des robinets qui fuient.

L'extermination des cloportes est une autre histoire, le bonheur sera t-il au bout du chemin forestier, car le notaire, le banquier et l'agence se révèlent peu coopératifs malgré toute la prudence des demandes de Betty la seule à avoir une vision nette des choses.

Les cloportes fleurissent dans les vieux immeubles mais pas que...
Merci à masse critique de m'avoir suggéré cet ouvrage, plein d'humour et de dérision, que je conseille à tous les futurs acheteurs en immobilier. Bon courage !
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Don est velléitaire, pusillanime et atteint d'un léger crétinisme. Il est incapable de s'atteler sérieusement à la moindre tâche, il change totalement d'avis d'une minute à l'autre vu qu'il n'a aucune opinion arrêtée sur quoi que ce soit, et se prend cependant pour une espèce de croisement entre Balzac, Jupiter et Einstein, mais en mieux, en beaucoup mieux. Dès qu'il aura fini de visionner l'épisode 14 de la saison 8 de sa série préférée, il va enfin écrire son chef-d'oeuvre, promis juré. Cette oeuvre majeure et définitive provoquera un tsunami littéraire, et se vendra à des millions d'exemplaires... quand elle sera écrite (si jamais elle l'est un jour, ce dont nous sommes en droit de douter).

Sa femme, Betty, n'est pas un cadeau non plus. Elle ambitionne de soutenir une thèse de Doctorat (si,si) dont la rédaction débutera dès la fin de l'épisode 14 de la saison 8 de sa série préférée, promis juré. Son moindre défaut, qu'on lui pardonne volontiers tant elle est naïve, est d'être en admiration constante devant Sa Médiocrité et ses rodomontades de moustique qui menace crânement de pulvériser le pare-brise qui s'approche à grande vitesse.

Autant dire qu'avec ces deux-là on ne s'ennuie pas. Par moments, c'est même la franche rigolade, par exemple quand Sa Médiocrité s'auto-congratule : « Quel génie j'étais quand même, quel écrivain ! Et quel type ! ».

Ce qui empêche de vouer aux gémonies cet attendrissant couple de débiles légers, c'est l'amour qu'ils se portent et qui leur permet de survivre, blottis l'un contre l'autre, se protégeant l'un l'autre dans un monde hostile auquel ils sont absolument inadaptés.

Philippe Ségur manie un humour très efficace. Il n'en fait pas des tonnes et c'est d'autant plus drôle. On s'amuse, on s'émeut, on rit, les pages tournent. Et bientôt, malheureusement, il faut dire au revoir à ces Laurel et Hardy de la création littéraire.

J'aimerais bien les retrouver pour savoir comment se passe leur nouvelle vie à la campagne. Allez Philippe, un petit effort. On s'est tellement amusé la première fois !
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J'aime bien procrastiner (le ménage peut attendre, et le repassage aussi, d'ailleurs, je ne le fais plus). Mais dans ce roman, le personnage principal a propulsé cette activité au rang de Grand Art.

Il échafaude pourtant des plans sur la comète pour enfin se mettre à écrire. Mais voilà : la réalité reprend le dessus, et puis Les Sopranos n'attendent pas.

J'ai trouvé ce roman plein d'humour et les situations bien vues.

Le personnage de Betty qui arrive toujours à ses fins tout en jouant les ingénues m'a plu ; sans oublier le voisin procédurier.

Bref, j'ai passé un bon moment de lecture, malgré les cloportes dans l'oeil de Don.

L'image que je retiendrai :

Celle de leur salle de bain ravagée par un plombier pendant 3 semaines.
Lien : http://alexmotamots.fr/?p=2531
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