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sur 2826 notes
Ma libraire m'a récemment dit qu'elle était étonnée que j'ai choisi d'acheter la trilogie de Fleurville à ma fille de six ans, sachant bien les lectures qui m'animent et mon positionnement clairement féministe.
Depuis j'y réfléchi et l'en remercie car il est toujours bon de questionner ses intentions profondes ou son absence de réflexion le cas échéant.
Alors oui La trilogie de Fleurville c'est un dressage d'enfant pour rendre conforme, voir de la violence éducative ordinaire, voir carrément de la maltraitance pour y arriver. Bien plus présent d'ailleurs dans les petites filles modèles que dans les malheurs de Sophie ou la prégnance du Christianisme fait finalement dire à Mme de Réan (la maman de Sophie) que de toute façon sa fille finira par payer ses bêtises.
C'est aussi une assignation à un rôle pour la femme qui tourne autour du maintien de la maison. Un espace domestique envahit d'ailleurs par les bonnes qui font la part belle aux violences de classe également.
Paul Le seul personnage masculin est droit respectueux des règles et tente de les soumettre à Sophie qui s'en moque, mais en prime il est chevaleresque et vient à la rescousse. Tout à fait le bon discours de l'homme adapté en devenir.
Alors oui, les personnages sont méga stéréotypés, les livres sont empreint de morale, d'écrasement des genres y compris dans les strates inferieurs de la société. Oui les petites filles doivent respecter les règles, se conformer, « travailler » à la couture et autre ouvrages assignés au féminin. Il y a parfois de vrais actes de cruauté envers les animaux, les autres, réprimés au demeurant avec culpabilité à la clef.
Pour ma part j'estime que ce n'est pas parce que l'on ne voit pas que cela n'existe pas et il me semble donc important de savoir pour appréhender au mieux la vie.
Car oui la trilogie de Fleurville c'est -rappelons-le tout de même- une écriture au début du 19 ème siècle. Cependant encore aujourd'hui beaucoup de parents estiment détenir des droits sur leurs enfants les autorisant à pratiquer des châtiments corporels pour les « éduquer ». C'est-à-dire que ce qu'ils n'accepteraient pas envers eux, d'un autre adulte, ils estiment pouvoir le pratiquer sur leurs enfants. Il faut rappeler que l'enfance est l'âge tendre et friable ou l'on peut modeler, vampiriser, voir martyrisé l'enfant vulnérable. Rappeler aussi que le modèle est l'adulte référent et que si l'amour passe par la violence physique dès tout petits, on ne peut pas s'attendre a ce qu'en grandissant il fasse la part des choses et décide d'aimer sans violence (sic des violences intrafamiliales, conjugales, infanticides, féminicides)
La trilogie de Fleurville est une série de livres qui touche l'âme, qui apprend à réfléchir, à interroger, qui développe l'esprit critique. Indépendamment de maman qui dit que c'est comme ça qu'il faut penser. J'aime l'appréhension que ma fille a lorsqu'elle se demande comment va réagir Mme de Réan a l'énième facétie de Sophie. J'aime son incompréhension de ce qu'est un fouet pour corriger Sophie,. J'aime les questionnements que cela entraine et les discussions qui élève ma fille et la pousse à devenir elle-même. A grandir en se forgeant ses opinions, ses valeurs, sans coller uniquement aux miennes, parce qu'elle pense que c'est ce qu'elle doit.
Je souhaite que ma fille comprenne seule ce qu'à de délétère la violence dans le rapport à l'autre, ce qui peut opprimer l'autre (les femmes et les plus fragiles et démunis entre autres). Je souhaite qu'elle comprenne pourquoi nous choisissons une éducation plutôt qu'une autre et pourquoi parfois c'est bien plus complexe qu'il n'y parait de ne pas soumettre autrui dans ses relations.
Ma fille n'étant pas encore lectrice je profite de cet entre deux possibles pour en faire nos histoires longues du soir et développer sa compréhension des oeuvres plus complexe. Nous avons lu le feuilleton d'Artémis auparavant et même si l'autrice a apporté indéniablement une touche féministe la mythologie c'est plutôt costaud niveau relation, violence, soumission etc…
Finalement La trilogie de Fleurville s'aborde bien plus facilement ! Je conseille donc La trilogie de Fleurville en lecture accompagnée relativement tôt pour justement ouvrir à l'analyse du fonctionnement humain et par rayonnement débuté ses réflexions sur plus vaste que soit dans l'histoire, dans le territoire, dans les possibles.


Lien : https://unmotpourtouspourunm..
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Une belle suite des Malheurs de Sophie.
Si ce tome a un côté plus joyeux, car les histoires des héroïnes se finissent mieux que celles de Sophie, il est aussi un peu plus triste, en raison justement de ce qu'il advient de Sophie. Maltraitée par sa belle-mère et sans l'exemple vertueux de sa mère, elle peine à suivre le chemin exemplaire de Camille et Madeleine, d'autant plus quand la jalousie pointe le bout de son nez lorsque Marguerite fait son apparition...

Mais les petites filles modèles illuminent leur entourage par leur bonté, leur sagesse et leur abnégation.
Comment ça, je trouve cette relation entre soeurs peu réaliste ? ;-)
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Charmant retour en enfance grâce à Babelio et aux éditions Ligaran. Je veux d'abord vous remercier pour cette masse critique qui m'a permise de (re)découvrir cette histoire de la comtesse de Ségur.

"Les petites filles modèles" sont Camille et Madeleine de Fleurville. Deux filles sages, très sages qui s'efforcent de mettre en pratique la bonne éducation de leur maman, veuve. Leur petite famille s'agrandit rapidement avec l'arrivée de Madame de Rosbourg et sa fille, Marguerite, puis de Sophie, la belle-fille de Madame Fichini. Dans ce roman, on découvre le quotidien des habitantes du château de Fleurville, car oui, ici c'est une histoire de femmes et de filles. Pas ou peu de place pour les hommes!

D'un côté, on découvre les bienfaits de la tendresse et de l'amour sur les enfants. En effet, à Fleurville, tout n'est qu'embrassade, larmes de regrets, pardon et bons sentiments. C'est dans cet univers idyllique que va atterrir Sophie, une petite fille bien malheureuse. C'est là qu'on découvre un autre côté de l'éducation, celui de la rigueur, de la dureté, de la brutalité. Sa belle-mère ne l'aimant pas et la considérant comme un fardeau, Sophie subit de nombreuses maltraitances jusqu'à son arrivée au château. Au contact de ses petites amies, elle va devoir changer sa façon de vivre et son caractère qui a été façonné par la rudesse de sa vie.

L'écriture est simple et facile à lire grâce aux nombreux dialogues qui font vivre les personnages.Pas de temps mort puisque chaque histoire est séparée par des chapitres.

C'est avec plaisir que j'ai parcouru ces petites histoires à la fois amusantes, divertissantes et moralisatrices. Je connaissais la série animée 'Les malheurs de Sophie' que je regardais il y a de nombreuses années, et c'est tous ces souvenirs qui sont revenus grâce à cette lecture. Je serais bien tentée de lire la suite des aventures de Camille, Madeleine, Marguerite et Sophie.
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Le livre qui m'a donné le gout de la lecture !
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Le livre de mon enfance... Que de souvenirs, je me revoie en train de lire une histoire par soir avant d'aller me coucher. Je trouve que c'est le genre de livre qui donne le plaisir de la lecture lorsqu'on est encore qu'une enfant.
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J'ai lu il y a bien des années Les Malheurs de Sophie et comme je garde un mauvais souvenir de ces pauvres poissons coupés en deux, j'ai préféré cette fois découvrir Les petites filles modèles, je ne voulais pas prendre de risque ! J'ai eu raison car elles sont charmantes et attentionnées, c'est sûr qu'il y a une très (trop) grosse couche de bons sentiments, heureusement que c'est Noël, je suis dans le ton. Quelle ne fut pas ma surprise de voir débarquer Sophie, je ne m'y attendais pas !
J'ai passé un moment agréable sous mon plaid avec ma tasse de thé.
Merci
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On a déjà croisé Camille et Madeleine de Fleurville dans Les malheurs de Sophie. Avec leur maman elles ont fait la connaissance de Marguerite de Rosbourg et de sa maman dont le mari a disparu en mer et elles vivent maintenant toutes les cinq ensemble (sans compter les domestiques !).

Les trois petites filles font concurrence de bonnes manières. Marguerite n'arrive pas encore tout à fait à la hauteur de ses aînées mais elle s'y emploie. Ce sont des bonnes actions à longueur de journée, des compliments et des embrassades. Heureusement revoilà Sophie, juste à temps pour éviter que la situation ne s'enlise dans la guimauve. Depuis le précédent roman il lui est arrivé de vrais malheurs: sa maman est morte, son papa s'est remarié avec la méchante Mme Fichini puis est mort à son tour, laissant Sophie aux mains de sa belle-mère qui la bat quotidiennement.

Il y a donc des choses bien noires dans le monde des petites filles modèles. L'insécurité sociale en est une, à une époque où le moindre accident de la vie peut conduire une famille modeste à la misère. Ces demoiselles et leurs mamans sont aussi un modèle de charité chrétienne paternaliste. le message de la comtesse de Ségur à son public est clair : votre richesse entraîne un devoir d'assistance. Mais attention, tout ceci doit se faire dans le respect de la hiérarchie sociale. S'il convient que nos héroïnes restent simples et sans morgue dans leurs relations avec les pauvres, ceux-ci doivent aussi savoir rester à leur place. Comme le dit la bonne Elisa qui a bien compris comment ça fonctionne : "Une bonne est une bonne et n'est pas une dame qui vit de ses rentes ; j'ai mon ouvrage et je dois le faire".

Au-delà des bons sentiments, ce que je découvre ce sont des enfants qui jouissent d'une grande liberté. Elles ont certes des heures d'étude à leur emploi du temps mais elles passent aussi de longs moments à jouer dehors, à cultiver leur petit jardin, à se promener.

J'aime bien aussi les conseils médicaux de la comtesse de Ségur :

En cas de traumatisme crânien avec perte de connaissance : "le médecin était venu voir Mme de Rosbourg: il ne trouva pas la blessure dangereuse, et il jugea que la quantité de sang qu'elle avait perdu rendait une saignée inutile et empêcherait l'inflammation. Il mit sur la blessure un certain onguent de colimaçon, recouvrit le tout de feuilles de laitue qu'on devait changer toutes les heures, recommanda la plus grande tranquillité, et promit de revenir le lendemain."

En cas de morsure par un chien enragé : "Ne t'effraie pas, ma petite Marguerite ; ce ne sera rien, je pense. Tous les jours, matin et soir, tu tremperas ta main dans l'eau salée pendant un quart d'heure ; tous les jours, tu mangeras deux fortes pincées de sel et une petite gousse d'ail. Dans huit jours, ce sera fini."

J'ai découvert depuis que la comtesse de Ségur avait écrit un livre sur La santé des enfants.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Cette suite des Malheurs de Sophie, met en scènes les amies "modèles" de Sophie. Pour Sophie, les "malheurs" continuent puisqu'elle doit subir sa méchante belle-mère. Outre les multiples aventures, le roman met surtout en avant la cohabitation tumultueuse des enfants.
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Je repense à mon enfance
À 50 ans de là
Je revois mon village
Car en ce temps je l'appelais mon village
Mon père rependait le fumier
En 1970 on rependait encore le fumier dans les champs.
J'attendais dehors sur le banc sous la poirière
La si vieille poirière
Je ne sais si elle est encore à sa place
Ou si quelque nouveau propriétaire aura décidé de la tronçonnais modernement
Et j'étais là assis
Je lisais
Je lisais un de ces roman que ma mère, comme elle pouvait, m'offrait
Les petites filles modèles de la comtesse de Ségur.

Je ne sais pas si les enfants, la lisent encore aujourd'hui. Si Harry Potter, le garçon sorcier n'est pas préféré.
J'ai lu toute la collection de la comtesse de Ségur dans cette enfance qui était la mienne. J'avais entre 8 et 11 ans, j'étais un de ces petits garçons campagnard auvergnat de ces années 70, et on m'avait appris, surtout par l'école et les camarades que j'étais garçon et qu'n garçon ça fait et ça aime des trucs spéciaux comme la guerre, le foot et s'opposer aux camarades pour savoir qui est le plus fort, plus rapide.
Et pourtant en tant que petit garçon ce fut très formateur de lire des heures durant, les heures heureuse et malheureuse de ces deux petites filles modèles des années 1850, les amies de Sophie. J'ai donc plus grandi avec Sophie et ses cousines Camille et Madeleine qu'avec Walt Disney et ses dessins animés. Est-ce que la morale de l'une et de l'autre était proche ? Je ne suis pas sur, celle de cette comtesse d'origine Russe était certainement plus ouverte.

Camille, plus âgée que Madeleine, avait huit ans. Mon amie Viviane était morte noyée deux ans auparavant, à six ans. Camille me faisait penser à Viviane. Elle aimait courir, faire grand bruit. Madeleine préféré la douceur et la quiétude. Elles sont heureuses, et leur maman les aime tendrement. Et pourtant la mort rode. Sophie a perdu ses parents, sa mère est morte dans le naufrage d'un bateau et son père est décédé quelques temps après. Et Sophie fait des bêtises.
Ces petites filles m'ont fait grandir. C'était un temps quand on jouait aux chevaliers avec mes copain, j'aimais à jouer Jeanne d'Arc. Jeanne d'Arc me fascinait. Je la prenais pour le plus grand chevalier de tous les temps.

Je lisais aussi Jules Verne, je lisais les aventures d'Ulysse l'odyssée et n'avait pas compris que c'était son nom Odyssées et je lisais aussi les aventures des chevaliers de la table ronde. Mon fils, notre fils, plus tard, s'appellerait Arthur.

J'étais un garçon certes mais la belle comtesse m'a ouvert quelques portes de la partie féminine de notre humanité.
Lien : https://tsuvadra.blog/2021/0..
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Comme beaucoup, j'ai lu la comtesse de Ségur dans mon enfance, et j'en garde le souvenir d'histoires animées et pleines de malice devenues des grands classiques en même temps qu'elles sont le reflet d'une époque révolue.
J'ai eu plaisir à lire ces histoires.
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