AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782013211703
381 pages
Hachette Jeunesse (24/08/2005)
3.72/5   1460 notes
Résumé :
Un bon petit diable

Mme Mac'Miche a deux bonheurs au monde : compter son or, et battre le malheureux orphelin dont elle a la garde. Face à cette mégère, le jeune Charles n'a trouvé qu'un moyen de survivre : inventer les mauvais tours
et les farces les plus terribles. Arrivera-t-il ainsi à se sortir des griffes de la terrible Mme Mac'Miche ?

Publié en 1865, Un bon petit diable est un roman qui mélange humour et morale.
Que lire après Un bon petit diableVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (51) Voir plus Ajouter une critique
3,72

sur 1460 notes
5
10 avis
4
15 avis
3
18 avis
2
2 avis
1
0 avis
A part Folcoche dans l'oeuvre phare d'Hervé Bazin, « Vipère au poing », et la marâtre de Cendrillon, je n'ai pas souvent rencontré en littérature jeunesse une mégère aussi autoritaire et haïssable que la veuve Mac Miche à qui incombe la lourde responsabilité d'élever son jeune cousin, Charles.

Un duel entre l'adulte rébarbative et l'enfant facétieux va s'instaurer tout au long de roman qui propose également des personnages secondaires qui, comme très souvent chez la Comtesse, servent à refléter la raison, la morale, le bon sens, la sagesse et la tempérance face à une situation essentiellement faite d'inimitié et de violence psychologique.

Charles, surnommé Charlot, est en quelque sorte un Tom Sawyer (de l'américain Mark Twain) avant l'heure. Une dizaine d'années sépare les deux oeuvres et on ne trouvera pas chez Mme Mac Miche une once de l'affection brusque de Tante Polly mais sur le fond, les intrépides bêtises de ces jeunes garçons de 12 ans amèneront un égal sourire sur les lèvres du lecteur.
Commenter  J’apprécie          544
Je me souviens de mon frère aîné envoyant à la figure de ma mère qui venait de le punir : "tu n'es qu'une madame Mac'Miche !"
Que je vous rassure tout de suite, point de châtiment corporel à la maison, mais c'est bien révélateur que cette insupportable vieille dame soit sortie de sa bouche sous le coup de la colère. Elle l'avait certainement marqué, comme elle a marqué tant d'autres enfants, dont je fais partie : Madame Mac'Miche, c'est LA méchante.
Il faut dire que la Comtesse de Ségur n'y est pas allée avec le dos de la petite cuillère. Diabolique, avare, coléreuse, hargneuse, fielleuse, menteuse, et rien de positif pour compenser : Mac'Miche est la première figure de méchante que j'ai rencontrée dans les livres. Et quand on découvre un tel personnage à dix ans, ça ne s'oublie pas !
Je viens de m'offrir, pour le plaisir, une petite relecture de ce livre. Mon impression est double.
La première partie, dans laquelle Charles invente bêtise sur bêtise, m'a régalée, comme autrefois. Ce bon petit diable ne manque pas d'imagination, et plus la vieille Mac'Miche lui fait subir de méchancetés, plus il est motivé pour se venger à sa façon.
En revanche, j'ai trouvé la seconde partie, qui se déroule après le décès de la harpie, nettement plus faible. Il est vrai que sans Mac'Miche le récit perd automatiquement de son intérêt. Mais surtout, l'ensemble devient plutôt gentillet. Les personnages plongent dans la caricature, et tout dégouline de bons sentiments.
Cette seconde partie est fort heureusement plus courte, ce qui fait que je garde une bonne impression de cette relecture. le livre a vieilli, mais il garde des qualités certaines, et un charme toujours présent.
Et puis, on peut dire ce que l'on veut, Mac'Miche reste Mac'Miche !
Commenter  J’apprécie          390
Charles Mac Lance, devenu orphelin doit loger chez une parente (une cousine de son père) : l'horrible Madame Mac'Miche.
In carnation de la vieille mégère méchante, manipulatrice, odieuse et avare entre les dragons mythiques et les figures de marâtres des contes traditionnels, elle n'a de cesse de tourmenter et battre Charles devenu le seul obstacle à ce qu'elle puisse toucher l'argent de son cousin.
Par esprit de rebellion, Charles invente à loisir des mauvais tours pour la tourmenter, en appuyant sur son point faible : sa superstition.
Entouré de Betty, la servante et Juliette, sa cousine aveugle, ces présences féminines sont les seules qui lui apportent du confort et l'encouragent à être une meilleure personne et non à succomber aux sentiments de vengeance et de haine.

Grâce aux défis littéraires, j'ai pu retrouver cette histoire qui a marquée mon enfance et mon itinéraire de jeune lectrice. Je me souvenais avoir apprécié cette lecture sans me souvenir vraiment pourquoi.

Ce qui m'a marquée dans cette lecture avec mon regard d'adulte, c'est que contrairement à ce que je pensais, ce roman de la Comtesse de Ségur ne peut être réduit aux illustrations un peu cucul la praline des éditions que je lisais à l'époque. Si bien sûr, cette oeuvre est le reflet de son époque dans la mesure où l'écrivaine aristocrate fait une place importante dans son récit à des valeurs chrétiennes comme la bonté, le pardon, la piété, la repentance, la générosité, etc. il est très injuste de la réduire à cela.
En effet, en ce XIXème siècle où, comme le disaient si bien les Anglais, on attendait des enfants qu'ils puissent être vus mais qu'on ne les entende pas, ce roman aborde des sujets graves comme le deuil, la maltraitance des enfants considérés davantage comme des choses que comme des êtres humains en devenir.

J'ai donc apprécié redécouvrir cette oeuvre et cette auteure , même si j'avoue que ma sensibilité a été heurtée par les scènes où Charles fait intentionnellement du mal aux chats.

Une expérience très intéressante à renouveler.
Commenter  J’apprécie          321
J'ai découvert ce livre dans mon enfance, dans un grenier.
Cette édition ancienne m'a attiré et a constitué un de mes premiers contacts avec la lecture, de même que les autres livres de la comtesse de Ségur.
Je garde le souvenir d'une lecture fluide et légère qui m'a sans doute donné le goût de passer ensuite à d'autres auteurs.
Vint ensuite la bibliothèque verte et les incontournables auteurs dont Jules Verne.
Un souvenir lointain mais vivace...
Commenter  J’apprécie          181
Entre une MacMiche qui a de gros accents de Folcoche, et un Charles "bon petit diable" qui évoque Tom Sawyer, j'ai passé un bon moment. OK, je sais que la Comtesse de Ségur a écrit Un bon petit diable avant que Mark Twain ne conte les aventures de son "chenapan". Idem, évidemment, pour Hervé Bazin. Mais les similarités sont évidentes.

Le pitch est connu. Orphelin, Charles est pris en charge par sa cousine Madame MacMiche qui se révèle être une marâtre, avare et méchante. En réaction, Charles ne la ménage pas. Charles est épris de Juliette, une autre cousine, aveugle, douce et qui voit en Charles autre chose que le chenapan que Charles donne à voir.

Tout est bien qui finit bien, évidemment, avec des épisodes tour à tour cocasses, sérieux, dramatiques ou émouvants. le passage, par exemple, où MacMiche délire, prise de folie, sur son or perdu est relaté sur le ton de la farce, mais c'est très dur si on s'arrête au premier degré. Et les efforts maintenus par Charles pour s'améliorer sont touchants. Cela parle aux enfants, qui éprouvent aussi des difficultés à acquérir des comportements plus vertueux et retombent dans leurs travers. J'ai trouvé que les efforts de Charles pour s'amender étaient assez bien rendus, et crédibles.

La Comtesse de Ségur met aussi un gros vernis de piété religieuse, de bons sentiments et de morale, que les autres auteurs précités n'insèrent pas dans leur récit (pas à ce point, àmha). Elle se livre à une étude de moeurs de son époque. Elle dépeint des réalités, des comportements, des rouages de la société qui n'ont pas complètement disparu. Cela donne un côté très actuel à un roman écrit il y a plus de 150 ans. Par rapport à d'autres livres de la Comtesse de Ségur, je me suis globalement bien amusé. Peu de longueurs. du rythme, qui vient surtout du fait que l'essentiel du roman est constitué de dialogues. de la dérision et du contenu aussi. Même le procédé habituel de l'autrice qui consiste à indiquer en début de ligne qui parle ne m'a pas gêné.
Commenter  J’apprécie          91

Citations et extraits (28) Voir plus Ajouter une citation
Dans une petite ville d'Ecosse, dans la petite rue des Combats, vivait une veuve d'une cinquantaine d'années, Mme Mac'Miche. Elle avait l'air dur et repoussant. Elle ne voyait personne, de peur de se trouver entraînée dans quelque dépense, car elle était d'une avarice extrême. Sa maison était vieille, sale et triste ; elle tricotait un jour dans une chambre du premier étage, simplement, presque misérablement meublée.
Elle jetait de temps en temps un coup d'oeil à la fenêtre et paraissait attendre quelqu'un ; après avoir donné divers signes d'impatience, elle s'écria :
«Ce misérable enfant ! Toujours en retard ! Détestable sujet ! Il finira par la prison et la corde, si je ne parviens à le corriger ! »
A peine avait-elle achevé ces mots que la porte vitrée qui faisait face à la croisée s'ouvrit ; un jeune garçon de douze ans entra et s'arrêta devant le regard courroucé de la femme. Il y avait, dans la physionomie et dans toute l'attitude de l'enfant, un mélange prononcé de crainte et de décision.
Madame Mac'Miche : -D'où viens-tu ? Pourquoi rentres-tu si tard, paresseux ?
Charles : -Ma cousine, j'ai été retenu un quart d'heure par Juliette, qui m'a demandé de la ramener chez elle parce qu'elle s'ennuyait chez M. le juge de paix.
Madame Mac'Miche : -Quel besoin avais-tu de la ramener ? Quelqu'un de chez le juge de paix ne pouvait-il s'en charger ?
Commenter  J’apprécie          50
Effectivement, le lendemain à neuf heures, Marianne et son mari arrivaient chez Charles et Juliette au moment où ces derniers rentraient de la messe et commençaient leur déjeuner. Marianne courut embrasser Juliette, qui la serra tendrement dans ses bras.
Juliette : -Tu sais tout maintenant, Marianne. Tu comprends l'obstination de Charles à ne pas vouloir se marier, et la mienne de ne pas vouloir m'en séparer. Charles craignait ton opposition, et moi, je songeais si peu à la possibilité de me marier et d'être la femme de Charles, que je n'avais d'autre pensée que de rester près de lui, n'importe à quelles conditions. Marianne : -Je comprends et j'approuve tout, ma bonne Juliette. Quel dommage que Charles ne m'en ait pas parlé plus tôt !
Charles : -J'étais si jeune, Marianne, que vous m'auriez traité de fou ; c'est à peine si ces jours derniers j'ai osé m'en ouvrir à Juliette.
Marianne : -A mon tour à demander : A quand la noce ?
Charles : -Le plus tôt sera le mieux. Si Monsieur le juge veut bien tout arranger, nous pourrons être mariés dans huit ou dix jours.
Le juge : -C'est arrangé de ce matin, Charles. Et dans huit jours tu peux te marier, à moins que Juliette ne dise non.
Juliette : -Ce ne sera pas de moi que viendra l'opposition, mon frère.
Charles : -Voulez-vous prendre votre café avec nous ? ... Je ne sais comment vous appeler, moi !
Commenter  J’apprécie          40
Jusqu’à la fin du dîner, Mme Mac’Miche continua ses observations malveillantes et méchantes, comme c’était son habitude. Quand elle eut fini son café, elle appela Charles pour lui faire encore la lecture pendant une ou deux heures. Forcé d’obéir, il la suivit dans sa chambre, s’assit tristement et commença à lire. Au bout de dix minutes il entendit ronfler ; il leva les yeux. Bonheur ! la cousine dormait ! Charles n’avait garde de laisser échapper une si belle occasion ; il posa son livre, se leva doucement, vida le reste du café dans la tabatière de sa cousine, cacha son livre dans la boîte à thé, son ouvrage dans le foyer de la cheminée, et s’esquiva lestement sans l’avoir éveillée.
Commenter  J’apprécie          50
Charles, mangeant : -Merci, Juliette, merci ; tu es contente de moi ! Ce que j'ai fait n'était pourtant pas difficile. Cette malheureuse femme fait pitié !
Juliette : -Pitié et horreur ! Cet amour de l'or est révoltant ! J'aimerais mieux mendier mon pain que me trouver riche et m'attacher ainsi à mes richesses.
Marianne : -Malheur aux riches ! a dit Notre-Seigneur ; aux riches qui aiment leurs richesses ! C'est là le mal et le malheur ! C'est d'aimer cet or inutile ! C'est d'en être avare ! de ne pas donner son superflu à ceux qui n'ont pas le nécessaire !
Charles, mangeant : -Si jamais je deviens riche, je donnerai tout ce qui ne me sera pas absolument nécessaire.
Juliette : -Et comment feras-tu pour reconnaître ce qui n'est pas absolument nécessaire ?
Charles, mangeant : -Tiens ; ce n'est pas difficile ! Si j'ai une redingote, je n'ai pas besoin d'en avoir une seconde ! Si j'ai une salle et une chambre je n'ai pas besoin d'en avoir davantage. Si j'ai un dîner à ma faim, je n'ai pas besoin d'avoir dix autres plats pour me faire mourir d'indigestion. Et ainsi de tout.
Juliette : -Tu as bien raison. Si tous les riches faisaient comme tu dis, et si tous les pauvres voulaient bien travailler, il n'y aurait pas beaucoup de pauvres.
Commenter  J’apprécie          20
Le juge, M. Blackday et le curé sortirent, laissant Betty, avec deux ou trois amies que l'évènement avait attirées, procéder aux derniers soins à rendre au corps de madame Mac'Miche ; personne ne l'aimait et personne ne la regretta.
Commenter  J’apprécie          130

Videos de Comtesse de Ségur (18) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Comtesse de Ségur
Modération : Olivier PASCAL-MOUSSELLARD, grand reporter au journal Télérama Avec, Caroline ELIACHEFF, écrivaine, psychanalyste et pédopsychiatre
Leurs oeuvres ont marqué nos vies. Jusqu'à quelle profondeur ? C'est ce que nous découvrons, parfois très jeunes, parfois sur le tard, conscients que ces écrivains ont accompagné toute notre existence… En remontant le cours de la vie du poète Apollinaire, en explorant ce qui l'a hanté – la mort, la France, les femmes, le drapeau... – La psychanalyste et pédopsychiatre Caroline Eliacheff, nous confie sa Vie avec la Comtesse de Ségur, éclairant notamment l'extraordinaire prescience de la romancière sur la violence faite aux enfants, la négligence parentale ou les enfants tyrans…
+ Lire la suite
autres livres classés : classiqueVoir plus
Les plus populaires : Jeunesse Voir plus


Lecteurs (10537) Voir plus



Quiz Voir plus

Comtesse de Ségur

Quel était le nom véritable de la Comtesse de Ségur?

Sophie Alexeïevna
Sophie Rostopchine
Sophie Tolstoï
Sophie Evtouchenko

10 questions
281 lecteurs ont répondu
Thème : Comtesse de SégurCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..