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Critique de Fandol


Tout part d'un câble déroulé au fond de l'océan et que l'auteure nomme FLIN mais on l'oubliera un peu par la suite pour s'intéresser à tous ses semblables qui permettent à cette fameuse toile de rayonner un peu partout sur notre planète.
En nous mêlant au quotidien de quelques personnages vivant dans des lieux très éloignés, Aude Seigne réussit un roman à lire absolument pour prendre conscience de la réalité de l'internet et des risques encourus en cas de panne géante.
Pendant que Pénélope et Matteo survolent l'Inde, à Portland (Oregon) : « June conçoit le matin, réalise l'après-midi. » Avec Oliver et Evan, ils forment un trouple. Au Danemark, Birgit milite dans une ONG pour un usage responsable d'internet. Enfin, Kuan orchestre les mouvements des bateaux, de Shanghai à Singapour. Il voit passer 90 000 conteneurs par jour alors que son fils, Lu Pan vit enfermé dans sa chambre, passant sa vie sur internet où il est une star.
Au fil des pages, est distillée la réalité d'un usage qui nous paraît de plus en plus normal et que nous exigeons en oubliant toutes les conséquences subies par l'environnement.
Pendant que Matteo installe des câbles en mer de Chine, Evan visite un data center en Californie où le plus gros problème est de refroidir l'air chaud dégagé par son fonctionnement. Mais le pire est en Chine, en Mongolie intérieure, à Baotou, où Kuan constate : « À Baotou, on dirait que deux tendances sont poussées à leurs extrêmes : la pureté de l'harmonie mathématique et ses forces de destruction. » C'est là qu'on extrait ces fameuses terres rares. Un lac toxique voisine la ville. On y déverse les déchets des matières premières extraites dans la région ce qui a un impact terrible sur la santé des habitants.
Une question se pose : « Comment se fait-il que la région soit si peu connectée alors que la plupart des matériaux, qui constituent internet - le germanium des fibres optiques, l'indium des écrans tactiles – viennent d'ici ? »
Birgit explique à June : « Et parce que être connecté devient aussi naturel que respirer de l'oxygène, les gens pensent que c'est immatériel, qu'il n'y a pas d'impact sur l'environnement. »
Arrive alors la quatrième partie, la plus romancée : un monde vivant depuis cinq mois sans internet suite à une série de sabotages. Les conséquences sont multiples, certaines bénéfiques, d'autres terribles. Une toile large comme le monde a le mérite de nous ouvrir les yeux.

Enfin, le fait que l'auteure, Aude Seigne, fasse partie du collectif AJAR n'est pas anodin. Cela se ressent dans son écriture, précise, elliptique parfois mais toujours captivante donnant un roman étonnant.


Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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