AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
3,99

sur 96 notes
5
6 avis
4
8 avis
3
1 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Claude Seignolle est l'auteur idéal pour célébrer cette 222ème critique et son chiffre magique.

Son roman nous présente en alternance deux histoires qui se répondent : celle de Moarc'h et de sa fille Jeanne, surnommée La Malvenue.

Début du 20ème siècle. Moarc'h, un Breton pauvre, est parti travailler en Sologne sur une ferme. Taiseux, travailleur, il n'économise guère sa force et finit par épouser Henriette, la fille de son patron. Apre au gain, il s'entête à vouloir cultiver un lopin de terre près des marais. Lors du labour, le soc de sa charrue déterre et étête la statue représentant une femme. Malgré les avertissements, il conserve ce visage de pierre. Ses ennuis ne font que commencer.
Jeanne est née avec une étoile sur le front alors que son père vient de décéder. Seize ans plus tard, le sort s'acharne sur la ferme. Alors qu'elle a trouvé une pierre, Jeanne sème le mal.

Claude Seignolle s'inspire des contes régionaux et des légendes pour nous raconter cette histoire fantastique. Jamais nous ne savons s'il s'agit réellement de sorcellerie, les vieux colportent des récits, les pierres s'échauffent ou bougent toutes seules. Seignolle recrée parfaitement cette époque où la vie est rude dans les campagnes. Les journées de labeur se terminent autour de la grande table près de la cheminée. le patron dort avec sa famille dans la ferme, les employés dans la grange. le soleil couché, tout est enveloppé de noir, la nuit est longue. Au mieux a-t-on recours à la lampe à pétrole pour affronter les ténèbres. le moindre bruit devient suspect, amplifié par la peur. Et ce marécage, lieu de tous les sortilèges…

La Malvenue est un très beau texte fantastique dont l'auteur mérite largement d'être (re) découvert.
Commenter  J’apprécie          576
Claude Seignolle, l'un des plus grands folkloristes français, a traversé le XXe siècle de sa très grande longévité (il a vécu centenaire). La Malvenue, admiré par de grands écrivains, plusieurs fois remaniée par son auteur, a été écrite à l'origine entre 1946 et 1948. Ce court roman est considéré par beaucoup comme le clou de son oeuvre colossale.
On y retrouve clairement le goût de Seignolle pour les contes de nos terroirs, la sorcellerie, les histoires de diable que nos anciens racontaient au coin du feu avant l'ère de l'électricité, de l'alphabétisation pour tous, et de la télévision.
On suit la même ferme de Sologne, la Noue, à vingt ans d'écart environ, à l'époque de Moarc'h, un Breton têtu qui a hérité du domaine, puis à l'époque de sa fille, la fameuse Malvenue.
Le père va voir le soc de sa charrue buter sur une très ancienne statue visiblement maléfique, et la malédiction qui va en résulter va hanter la génération suivante.
Le tout est fort bien écrit et s'enchaîne sans problème, exceptés quelques passages que j'ai trouvés longuets, peu avant la fin.
Il y a une grande puissance évocatrice dans les scènes fantastiques, où le marécage putride de la Malnoue, secondé par cette affreuse statue, semble devenir un personnage à lui tout seul, une sorte de prédateur omniprésent et inexorable.
Commenter  J’apprécie          90
Encore un conte, je rabâche, c'est l'âge, l'envie de retrouver l'enfance, un ticket retour s'il vous plaît, merci. de la Bretagne à la Sologne, de la glèbe à la noue, de Brocéliande à la forêt noire, emmenez moi au pays des merveilles... ta bouche est sucrée de légendes que l'on déguste comme un festin, un festin qui n'est pas à vendre mais qui se donne comme un matin (ange. ode à Emile). c'est beau comme une brume sur la lande écossaise.
Commenter  J’apprécie          60
Seignolle était un conteur extraordinaire, et son fantastique m'a toujours beaucoup plus. La malvenue est certainement un de ses plus beaux récits, à découvrir et savourer absolument pour plonger dans les mystères de la Sologne d'autrefois.
Commenter  J’apprécie          40
Au début du XX s, dans un endroit reculé de Sologne, une jeune fille, Jeanne envoûte tous les hommes qui l'approchent. La fascination qu'elle suscite, la sensualité qu'elle exhale semble pourtant être lié à une puissance que peu acceptent de voir, hormis cet homme étrange venu d'on ne sait où à qui elle fera porter le poids de son premier crime ... Cette marque qu'elle porte au front n'est-elle pas la marque du diable ? Et cette pierre fracassée en mille morceaux provenant d'une statue antique, d'où tire-t-elle la magie qui pénètre celui qui la touche ?

Le chef d'oeuvre de Claude Seignolle vient d'être réédité par les éditions Libretto. C'était l'occasion pour moi de découvrir la plume d'un de nos grands écrivains. J'ai été séduite par ce roman atypique qui tient à la fois du roman de terroir et du roman fantastique. Il faut dire que Claude Seignolle n'a pas son pareil pour conter la campagne du début du siècle, probablement grâce à sa formation d'ethnographe. Ainsi nous livre-t-il les croyances et superstitions qui avaient cours dans les campagnes, les modes de vie des paysans, ... avec une très grande puissance d'évocation générant des images très précises de cette campagne reculée. le plus prenant étant cependant sa capacité à entremêler le tout de fantastique et à tendre un filet d'angoisse créant ainsi une oeuvre passionnante.
Lien : http://depuislecadredemafene..
Commenter  J’apprécie          21
Début du XXe siècle, au coeur de la Sologne. Claude Seignolle convoque ici un personnage charismatique et ensorcelant : Jeanne, une sensuelle adolescente qui, en réveillant sans le vouloir une malédiction jetée sur sa famille seize ans plus tôt, devient diabolique et fait remonter la terreur et l'affliction dans son entourage.

"La Malvenue", roman rural fantastique qui allie plaisir de la langue française et angoisse, tient son lecteur en haleine jusqu'au bout. Délicieusement écrit, il est souvent considéré comme le chef-d'oeuvre de l'auteur (1917-2018), ethnographe et folkloriste, qui puisait l'inspiration de ses fictions dans les croyances et légendes régionales.
Commenter  J’apprécie          10
Un excellent roman de diableries en plein monde paysan du début du 20e siècle.
Commenter  J’apprécie          10
Ce court roman se lit comme une (longue) nouvelle fantastique. D'ailleurs il gagnerait selon moi à être encore un peu plus court. Avec si peu de personnages et une structure assez simple (on alterne à chaque chapitre entre l'époque à laquelle vit la Malvenue et les événements qui ont précédé sa naissance) j'ai trouvé dommage que l'auteur insiste autant sur le temps qui passe (dans les chapitres situés dans le passé).
Cependant, je ne nie pas le talent de Seignolle : j'ai frissonné plus d'une fois, l'intrigue est parfaitement ficelée et tous ses éléments et sa symbolique ferait la joie de bon nombre de professeur de français. Peut être est-ce là son triste défaut : tout est comme il faut, cette histoire ressemble à beaucoup d'autres contes fantastiques que l'on en a déjà à foison.
J'admets tout de même que mon opinion est assez biaisée. J'ai été rapidement déçue par l'intrigue pour la simple et bonne raison que la quatrième de couverture* laissait imaginer une toute autre histoire, plus réaliste et féministe que conte fantastique du terroir.
*"Dans la Sologne du début du siècle, coin de campagne reculé où persistent des superstitions d'un autre âge, une jeune fille envoûte tous ceux qui l'approchent par sa grâce et sa beauté. La sensualité qui accompagne chacun de ses gestes va bouleverser le quotidien, réveillant les vieilles culpabilités et tout un cortège de mauvais fantômes"
Commenter  J’apprécie          11


Lecteurs (241) Voir plus



Quiz Voir plus

Marseille, son soleil, sa mer, ses écrivains connus

Né à Corfou, cet écrivain évoque son enfance marseillaise dans Le Livre de ma mère. Son nom ?

Elie Cohen
Albert Cohen
Leonard Cohen

10 questions
307 lecteurs ont répondu
Thèmes : provence , littérature régionale , marseilleCréer un quiz sur ce livre

{* *}