La concentration de microbes ici doit être tellement élevée qu'ouvrir la bouche équivaudrait à lécher les barres du métro de Paris. Je commence à penser que j'ai peut-être un peu précipité les choses en voulant me rendre en Roumanie. Peut-être aurions-nous dû attendre, économiser, ne pas tout bâcler… Seulement, mes tripes me disent qu'il n'y avait nulle autre alternative. C'est ainsi que ça devait se passer. Les événements qui m'ont conduite à prendre cette décision se sont déroulés de manière imprévue. Aussi, c'est de façon tout aussi impromptue que notre départ s'est enchaîné.
Il tressaille de plaisir et, agrippant mes hanches, me colle à lui. À travers son pantalon, je peux sentir la sensation grisante de son érection contre mon ventre. Il relève mon menton et m'embrasse avec fougue. Nos langues commencent à danser. Je glisse avidement mes mains dans ses cheveux afin de l'attirer encore plus à moi. J'entends un craquement. Il vient juste de déchirer ma robe. Heureusement que c'est un rêve, sinon il aurait eu à répondre de cet attentat contre mon vêtement préféré.
La cuisine roumaine est riche et variée. Le pays ayant été sujet à diverses influences et occupations, elle est un savant mélange alliant les savoir-faire turcs, hongrois, russes, grecs, bulgares et moldaves.
Même si le marché de Bucarest n'est pas le meilleur endroit pour goûter ces mets, nous sommes affamées, et nos bourses : aussi vides que nos ventres
Nous passons la frontière allemande. L'autoroute ici est en plus mauvais état qu'en France. Le prix de la gratuité ! Petit à petit, les légères secousses dont font état les amortisseurs du camion, bien plus mal en point que l'autoroute, finissent par m'assoupir de leur agréable bercement. Pourvu que je ne parle pas en dormant !
C'est trop facile pour eux de se dédouaner en accusant la société d'exacerber les mauvais côtés de leur caractère. Les préjugés, le racisme, la violence... Ces démons, ils les ont déjà en eux, à des doses plus ou moins importantes. La télévision n'y est pour rien.