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Après son célèbre roman Les derniers jours de Stefan Zweig, Laurent Seksik s'attaque au génie physicien du XXe siècle : Albert Einstein, mais plus exactement à son fils Eduard, Ce dernier, schizophrène, est interné à l'âge de 19 ans dans un hôpital psychiatrique de Zurich : Burghölzli. Il va y vivre plus de trente ans...

Laurent Seksik offre, avec sa nouvelle biographie, une "face cachée et sombre" du père de la théorie E=m². Albert Einstein eu deux fils : l'un est devenu ingénieur et l'autre inconnu, atteint de schizophrénie. Laurent Seksik souhaite donner une voix à ce fils Eduard touché par cette maladie psychologique. Eduard est un personnage très complexe mais auquel le lecteur s'attache beaucoup au fil de sa lecture.
Laurent Seksik construit en effet son récit sur trois voix : la première est celle de son fils (qui est à la première personne), la deuxième est celle de sa mère : Mileva et enfin, la dernière voix est celle d'Albert. Par chapitres et périodes, Laurent Seksik parle des ressentiments des "personnages" face à cette maladie mentale qui était mal perçue à l'époque.

Le lecteur suit la colère d'Eduard, contraint d'abandonner ses rêves de carrière (il est un fervent admirateur de Freud) et d'homme. le lecteur suit la culpabilité de cette mère célibataire qui est contrainte, suite aux violences de son fils, de l'interner. le lecteur suit enfin la culpabilité d'Albert Einstein qui ne sait pas se comporter comme un père, qui ne sait pas son rôle face à ses fils et notamment face à Eduard.

Je me suis laissée emporter par l'écriture de Laurent Seksik qui est très fluide. Les chapitres sont courts, ce qui facilite la lecture et ce qui fait que ce roman se lit assez vite. Laurent Seksik a vraiment un talent exceptionnel dans l'art de la biographie. Pour ma part, je me suis prise au jeu ; à la fin, j'ai vraiment eu l'impression de lire l'autobiographie de Eduard... j'ai vraiment oublié que Laurent Seksik est derrière...

Un grand bravo à l'auteur pour ses recherches. Pour moi, le cas Eduard Einstein fait parti de ma sélection des livres à lire pour 2013 !
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Albert Einstein, tout le monde le connaît pour son génie, sa fuite de Berlin et son exil aux Etats-Unis, son engagement contre le racisme et le mauvais usage du nucléaire, sa persécution par les nazis puis par le maccarthysme ou au moins pour son célèbre portrait du savant échevelé tirant la langue.
Sur sa vie privée, on sait peu de choses.
" Si Einstein avait un fils cela se saurait, comment pouvez-vous affirmer être le fils d'Einstein ? En aucun endroit il ne parle de ses fils. Ses fils n'occupent que quelques lignes dans les nombreuses biographies qui lui sont consacrées. Et jamais on n'y mentionne le mal qui frappait le cadet."
Grâce à ce roman qui entrecroise les vies séparées d'Albert Einstein, de sa première femme Mileva Maric et du plus jeune fils Eduard, Laurent Seksik nous offre un roman passionnant qui garde en toile de fond les évènements mondiaux de la période de 1930 aux années 50.
Freud et le traitement de la folie ne sont pas loin non plus puisque le sujet principal est tout de même les causes et conséquences de la schizophrénie (terme inventé par Bleuler patron de l'hôpital Burghölzli où sera interné Eduard) du fils.
Hans-Albert et Eduard sont témoins des tensions du couple étonnant formé par le génie et la boiteuse Mileva, une des premières femmes à intégrer l'école polytechnique de Zurich. Ils vivent leur séparation sur le quai d'une gare en 1914. Albert part à Berlin où il épouse une cousine éloignée, Elsa.
Comment exister derrière un père célèbre qui ignore ses fils? Albert dira adieu à Eduard au Burghölzli en 1933 lors de son départ vers les États-Unis ( photo du bandeau décrite en fin du roman) et ne le reverra jamais. Si le grand homme a le courage de défendre de belles causes, il n'aura jamais celui de revoir son fils.
Mileva, par contre, consacrera sa vie et ses dernières forces à soutenir et protéger cet homme-enfant qu'est devenu Eduard. Revanche sur un autre drame du couple Einstein que d'avoir abandonné leur première fille conçue avant le mariage.
Laurent Seksik fait de cette vie de famille méconnue un roman passionnant. Chaque personnage donne une dimension particulière au récit. Les chapitres où Eduard s'expriment sont successivement étranges lorsqu'il entre dans les cauchemars et désarmants lorsqu'il réagit avec la naïveté d'un enfant. Mileva est à la fois une femme bafouée mais aussi une personne déterminée prête à tout pour soutenir son enfant. Comme elle a pris l'initiative de baptiser ses fils en cachette, elle prendra la décision de faire soigner Eduard par les nouvelles cures de Sakel (insulinothérapie). Les récits d'Albert Einstein sont souvent l'occasion de parler des évènements mondiaux de l'époque ( nazisme, ségrégation, maccarthysme, bombe atomique) mais aussi de tenter de comprendre son attitude vis à vis de ses fils.

Le génie n'est sûrement pas doué pour exprimer ses sentiments.
Lien : http://surlaroutedejostein.w..
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Albert Einstein n'a jamais fait part de l'existence de ses fils. Il ne parlait pas de sa famille, de ses affaires privées. Mais surtout, il ne parlait pas d'Eduard, interné au Burghölzli, à Zurich pendant plus de la moitié de sa vie. La schizophrénie du jeune homme se révèle à ses vingt ans. Son père les a déjà quittés depuis longtemps pour se remarier avec une cousine lointaine et aller habiter à Berlin. Sa mère, Mileva, se retrouve seule à s'occuper de lui. Malgré les séances d'électrochocs, et les cures à l'insuline, Eduard ne guérira jamais. Il passera sa vie au Burghölzli, sortant seulement par intermittence. Il verra la mort de ses deux parents du regard lointain que lui confère la maladie. Lui ne se considèrera jamais vraiment comme fou, juste incompris, portant sur ses épaules le terrible fardeau de son ascendance.
Laurent Seksik nous dévoile l'âme torturée d'Eduard Einstein avec doigté, et précision, et avec cette petite pointe d'humour qui ôte à ces passages ce qu'ils pourraient avoir de vraiment dérangeant. Il retrace avec précision le parcours familial des Einstein, le divorce du génie, son remariage, son départ pour les Etats-Unis pour fuir le régime nazi, laissant un fils malade derrière lui. La complexité de ces personnages est rendue dans toute sa splendeur, qu'il s'agisse d'Einstein, de Mileva ou d'Eduard. Ce récit à trois voix montre des réalités différentes, une façon d'appréhender le monde qui change de l'un à l'autre. Chacun a ses convictions et les défend dans la mesure de ses moyens, jusqu'à son dernier souffle. Ces personnages sont diablement attachants, dans leur difficulté à vivre.
Un très beau roman, qui ne laisse pas indifférent son lecteur une fois refermé.


Lien : https://theunamedbookshelf.c..
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Le plus grand des génies peut parfois se trouver complètement démuni face à la maladie. C'est la partie sombre de l'histoire d'Einstein qui se dessine dans ce livre fort bien écrit qui donne la parole à ce fils caché qu'il n'a jamais pu assumer.
Une histoire touchante et captivante qui met en lumière ce que chacun peu dissimuler.
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Dans un style facile et très documenté,Laurent SEKSIK nous fait rentrer dans l'univers familial d'un grand génie,Albert EINSTEIN un esprit révolté, un homme éclairé qui, derrière son sourire immuable et ses yeux rieurs, cache l'ampleur de son désespoir et de son impuissance devant la schizophrénie de naissance de son fis Eduard….
Albert EINSTEIN, nommé très jeune prix Nobel, a subi et fui l'antisémitisme de Hitler et aux USA il a subi et affronté,entre autres problèmes, la vague anti-communiste déclenchée par McCarthy…
Malgré sa séparation de sa première femme Mileva,mère de ses deux enfants,restée en Suisse avec Eduard,il l'a toujours soutenue financièrement…
Mais le sommet de ce livre est que Laurent SEKSIK fait parler,penser,se découvrir Eduard et nous laisse rentrer avec lui dans son univers désordonné de malade mental que rien ne peut changer…
Ce grant livre est humain….
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Une biographie à trois voix d'une famille déchirée, celle du physicien Albert Einstein. Les trois voix étant celles d'Albert Einstein, sa première femme Mileva et son deuxième fils, Eduard. À travers leur discours, transparaît un désespoir sans fin en accord avec cette époque tourmentée des années précédant la 2e Guerre mondiale en Europe. Une écriture sans fioritures qui nous atteint au plus profond du coeur.
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Du génie à la folie la frontière est floue. Chez les Einstein, elle s'est figée sur le lien de filiation. Albert Einstein est resté dans la mémoire populaire comme le savant de génie qu'il a été. Son fils cadet a perdu la raison.
Je ne m'étais pas encore intéressé à ce personnage singulier qu'a été Albert Einstein, pourtant si célèbre. J'en étais resté à cette photo d'un sexagénaire échevelé tirant la langue et une formule (e=mc2) sans plus de signification. Je le découvre au travers de son fils devenu schizophrène, avec donc ce seul ouvrage de Laurent Seksik comme référence. Je termine ce livre sur l'impression d'une notoriété entachée par une vie familiale qui ressemble à un champ de ruine. On ne peut pas tout avoir. La famille Einstein est une famille éclatée et chacun vit sa solitude de son côté. le fils cadet, Eduard, enfermé dans la schizophrénie. le père, exilé, enfermé dans sa faiblesse et sa lâcheté. La mère, Mileva, captive de l'amour exclusif qu'elle voue à cet oiseau blessé qu'elle tente de garder au nid. Quant au frère aîné d'Eduard, Hans-Albert, devenu adepte de l'église scientiste, il laisse mourir son propre fils sans lui apporter les soins qui l'auraient sauvé.
Cet ouvrage nous donne en sympathie ce fils, Eduard, que le célèbre physicien à délaissé pour partir aux Etats Unis, avec comme prétexte, au-delà du désamour conjugal qu'il a connu avec son épouse Mileva, celui de l'exil du Juif persécuté par le nazisme montant. le célèbre savant n'est pas présenté par Laurent Seksik sous un jour très avantageux, faisant preuve d'une grande veulerie à l'égard de ce fils, sans doute et entre autres causes, écrasé par le poids de l'héritage.
On pourrait blâmer Albert Einstein. Au final c'est la dimension sensible du personnage qui ressort, avec ses faiblesses. En homme seul, il sanglote lorsqu'il va voir son fils avant de l'abandonner aux bons soins de sa mère. Ce n'est certes pas l'image que l'inconscient populaire a perpétué du père de la relativité. Cette mère, a contrario, se battra pour Eduard et lui témoignera son amour jusqu'à son dernier souffle.
Galvanisé par la gloire de ses découvertes, Einstein « nourrissait l'illusion de maîtriser les événements ». Lui qui pensait faire reculer la frontière entre le monde physique et le monde spirituel se trouve plongé dans la triste réalité avec la dérive de ce fils sur laquelle il n'a aucune prise ; au point que la fuite sera sa seule réaction. « Tu voulais me donner des leçons, tu apprends enfin la vie » lui reprochera son fils dans un monologue qu'il dédit à ce père absent.
La construction de l'ouvrage est bien faite. Eduard Einstein exprime son mal être, ses ressentiments, dans des chapitres consacrés à ses monologues, rédigés à la première personne, soulignant ainsi la solitude de cet esprit en errance. Des phrases très courtes s'y succèdent à cadence élevée. Elles tentent de traduire ce flot de réflexions désordonnées qui peuplent les deux parties de son cerveau qui selon lui communiquent si mal.
La défection du père est soulignée par l'absence de ses propos dans l'ouvrage. Il n'intervient pas dans les dialogues, mais seulement par propos rapportés, dans la bouche de son fils ou d'amis restés fidèles.
Il ne faut pas craindre de lire cet ouvrage qui aborde le thème douloureux de la démence. C'est fait sans voyeurisme. le couple mère-fils est très touchant. Cette femme anéantie par son divorce d'abord, par la maladie de son fils ensuite, fait preuve d'un amour indéfectible à l'égard de ce dernier. A la disparition de celle-ci, on s'interroge légitimement sur le devenir d'Eduard.
On perçoit bien l'innocence et le désarroi d'Eduard devant le comportement de son père qui protège sa propre existence en gardant sa distance avec lui. C'est pathétique, mais émouvant et bien administré par Laurent Seksik.
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Après avoir lu Madame Einstein de Marie BENEDICT, j'ai voulu en savoir plus sur Mileva MARIC.

Mes recherches m'ont menée au livre de Laurent SEKSIK.

Le cas Eduard Einstein, ce fils dont Albert Einstein dira "Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. Les autres, ce n'est pas moi, mais la main de la mort qui les a résolus'

J'ai dévoré ce livre, riche d'enseignements, tant sur la vie d'Albert et Mileva EINSTEIN, que sur la schizophrénie, mais aussi sur les méthodes de la psychiatrie de la première partie du 20e siècle que sur les pratiques du IIIe Reich.

J'ai aussi beaucoup apprécié la plume de Laurent SEKSIK, ainsi que la construction en chorale de son roman.

Cette lecture m'a donné envie de découvrir de cet auteur, Les derniers jours de Stefan Zweig
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Dans la Famille Einstein, je voudrais le fils !
Eduard Einstein est le second fils du grand Albert que nous connaissons tous, prix Nobel de physique et père de la théorie sur la relativité. le premier fils quitta le nid familial pour construire un autre foyer, le second passa la totalité de sa vie d'adulte entre le domicile de sa mère et l'hôpital psychiatrique de Zurich.

C'est cette histoire que raconte Laurent Seksik dans ce très beau roman, celle d'un autre Einstein, oublié derrière l'histoire du père. Il dépeint un personnage intelligent, parfois drôle, parfois doux, parfois violent, souvent triste... Un jeune homme à qui il manque un père et dont la folie s'exprime dans ce livre avec beaucoup de grâce et d'élégance.
Autour de la vie d'Eduard on découvre aussi celle d'Albert Einstein et surtout celle de Mileva Marić, la mère. Une autre oubliée de l'histoire. En parallèle de cette lecture et pour en savoir un peu plus sur la vie de cette femme, je conseille de lire Madame Einstein (de Marie Benedict).

Retrouvez l'article complet sur Bavardages.blog :)

Lien : https://bavardages.blog/2021..
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Vous connaissez tous Albert Einstein, ce livre parle de sa famille, une famille déchirée par de nombreux tourments. Einstein avait deux garçons, et le plus jeune Eduard est interné à l'asile dans les années 1930. Trois personnes parlent à tour de rôle, Mileva, la mère, divorcée d'Albert, une femme que le remord ronge, l'abandon de leur premier enfant une fille qui décédera dans son jeune âge, elle se dévouera jusqu'à la fin pour Eduard, elle se battra seule. Albert prend aussi la parole, c'est un homme dépassé par la maladie de son fils, après son exil aux Etats Unis pour fuir le nazisme, il ne reviendra jamais revoir son enfant interné en Suisse, il aura cette phrase : « Mon fils est le seul problème sans solution », et puis la troisième voix est Eduard, malade, victime d'hallucinations, il dira de lui : « Les gens prétendent que je suis fou. Je suis le fils d'Einstein ». Un bon roman qui permet de découvrir une facette d'Albert Einstein que l'on ignore, la face cachée d'une famille déchirée.
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