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Une biographie romancée d'Eduard Einstein, fils de son père et schizophrène de son état.

Le travail documentaire est remarquable. le style est simple et vraiment agréable. L'auteur fait le choix, fort judicieux à mon goût, de ne pas occulter les défauts d'Albert Einstein.

L'ensemble se lit facilement et avec un réel plaisir.
De la belle oeuvre!
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Une histoire méconnue sans doute du grand public, la face sombre du grand scientifique Nobel de physique en 1921, qui a abandonné ses enfants et laissé le poids d'Eduard à sa première épouse qui a lutté jusqu'au bout de se vie. A la fois édifiant sur une époque trouble de l'histoire, éprouvant sur la vie de Miléva et Eduard, triste sur l'ensemble.
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Prêtant sa voix à Eduard, le fils d'Albert Einstein, diagnostiqué schizophrène et interné dès l'âge de 19 ans en clinique psychiatrique, l'auteur dévoile un drame familial au coeur des troubles internationaux des années 1930 et la part d'ombre d'un génie impuissant face à la folie de son fils.
Avis : roman historique intéressant avec des anecdotes méconnues sur le contexte et l'époque.
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LE CAS EDUARD EINSTEIN

Ce livre nous apprend qu'Albert Einstein a eu trois enfants, dont une fille morte peu après sa naissance, qu'il a été marié une fois avant de prendre sa cousine pour maîtresse mais surtout, que l'un de ses fils était atteint de schizophrénie et que ce fut le drame dans la vie de ce brillant scientifique.

Un récit à trois voix bien rédigé et très humain.
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L'enquête de Laurent Seksik sur Eduard, fils d'Albert Einstein et Milena Maric, est aussi intéressante qu'éprouvante et c'est pourquoi j'ai laissé passer quelques jours avant de rédiger ce commentaire.

Basé sur les correspondances familiales et une bibliographie impressionnante, cette plongée dans les secrets de la famille s'inscrit dans un contexte qui est celui de la première moitié du XX siècle, de l'effondrement des empires allemands et austro hongrois, puis du nazisme et des persécutions raciales. Une période riche sur le plan scientifique avec le développement de la mécanique quantique et de la psychanalyse. Une époque inquiétante avec la montée des théories eugénistes et de pureté raciale qui condamnaient doublement les juifs handicapés mentaux.

Albert Einstein (1879-1955) rencontre Milena Maric (1875-1948) à Zurich et conçoivent Lieserl née en janvier 1902 et décédée quelques semaines plus tard. Albert et Milena se marient en janvier 1903 malgré la farouche opposition des parents Einstein. Hans-Albert né en mai 1904 et Eduard-Tete en juillet 1910. le couple se sépare en 1914, divorce en 1919. Albert obtient le prix Nobel de physique en 1921 et en donne la totalité des bénéfices à Milena qui se consacre alors à l'éducation de leurs fils.

Albert retrouve en 1912 sa cousine Elsa Einstein (1878-1936), alors divorcée de Max Lowenthal dont elle a eu deux filles Ilse et Margot. Albert et Elsa se marient en juin 1919 ; ils n'auront pas d'enfants.

Eduard-Tète (Tete = petit) connait peu son père qu'il verra une dernière fois en 1933 quand le savant s'exile aux USA. Il manifeste des troubles psychiques, est diagnostiqué schizophrène en 1931 et interné dès l'année suivante à l'hôpital suisse de Burgholzli jusqu'à sa mort en 1955. Il a donc vécu la moitié de son existence en asile, souffrant d'une pathologie héritée de sa mère dont plusieurs proches sont sujets à des troubles mentaux. Et pourtant Eduard-Tete était un excellent musicien, un poète, et un étudiant en médecine prometteur, mais sa personnalité était complexe, la relation avec son père difficile et les traitement médicaux qu'il a enduré ont probablement aggravé ses problèmes.

Laurent Seksik offre un choeur à trois voies où Albert, Milena et Tete s'expriment successivement au fil des chapitres permettant au lecteur de se mettre dans la position de chacun d'eux. Tete juge sévèrement son père. Celui ci confesse que son fils est un problème qui le dépasse complétement …

Cette « histoire de fou » m'a beaucoup appris sur Einstein et son entourage familial et scientifique ; elle m'a bouleversé en montrant les souffrances de Tete ; elle m'a ému en révélant le dévouement infini de Milena qui a consacré près de quarante ans à son fils.
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Après avoir lu Madame Einstein de Marie BENEDICT, j'ai voulu en savoir plus sur Mileva MARIC.

Mes recherches m'ont menée au livre de Laurent SEKSIK.

Le cas Eduard Einstein, ce fils dont Albert Einstein dira "Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. Les autres, ce n'est pas moi, mais la main de la mort qui les a résolus'

J'ai dévoré ce livre, riche d'enseignements, tant sur la vie d'Albert et Mileva EINSTEIN, que sur la schizophrénie, mais aussi sur les méthodes de la psychiatrie de la première partie du 20e siècle que sur les pratiques du IIIe Reich.

J'ai aussi beaucoup apprécié la plume de Laurent SEKSIK, ainsi que la construction en chorale de son roman.

Cette lecture m'a donné envie de découvrir de cet auteur, Les derniers jours de Stefan Zweig
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Si personne n'ignore l'existence de Albert Einstein qui reçut le prix Nobel de physique en 1921 et dont le travail est notamment connu du grand public pour l'équation E=mc2, beaucoup plus rares sont ceux qui connaissent les enfants qu'il a eu avec Mileva Maric, une jeune physicienne brillante serbe dont il se sépare en 1914.
C'est sur le cas du fils cadet, Eduard, né le 23 juillet 1910 à Zurich dont la santé va se détériorer brutalement alors qu'il est âgé de vingt ans que Laurent Seksik se penche.
Tout comme son frère aîné Hans-Albert, Eduard a beaucoup souffert de la séparation de ses parents. Très intelligent, il est en première année de médecine, compte s'orienter vers la psychiatrie quand la maladie se déclenche et que son état devient ingérable.
Sa mère n'a d'autre choix que de le conduire à l'asile, dans la clinique psychiatrique Burghölzli de Zurich.
La lourde porte de l'établissement se referme quand débute le roman…
C'est donc la chronique de la vie et de la maladie incurable de Eduard, la schizophrénie, avec en fond, la plongée de l'Europe dans le nazisme.
Trois destins s'entrecroisent dans le roman.
Celui de la mère dont la vie a chaviré et dont le monde s'est obscurci depuis l'internement de son fils. Son univers est depuis délimité par le tracé de la route qui va de sa maison à la porte du Burghölzli. Sa douleur résonne tout au long du roman.
Celui du père, ce père absent, ce père complètement désarmé et désemparé devant la maladie de son fils et qui depuis Princeton où il vit en exil depuis 1933 avouera l'ampleur de son désespoir et son impuissance en écrivant : « Mon fils est le seul problème qui demeure sans solution. »
Une troisième voix est celle d'Eduard lui-même, que Laurent Seksik a parfaitement su imaginer et rendre plus que crédible, n'hésitant pas à le faire dialoguer avec un infirmier.
Nous entendons alors tous les questionnements qui ont pu le traverser, son admiration pour sa mère, la nostalgie de la belle époque quand ils vivaient encore tous les quatre, ses hallucinations, ses sentiments, ses souffrances évidemment et son immense douleur liée à l'abandon de son père.
Eduard va subir de nombreux électrochocs, sera enserré dans une camisole lors de ses accès de violence. Seront également expérimentés sur lui des chocs à l'insuline, des heures terribles à vivre qui détruisent Eduard plus qu'ils ne le guérissent.
Parallèlement à ce monde inhumain des soins psychiatriques d'alors, c'est à la montée du nazisme et de l'antisémitisme que nous assistons et au climat de terreur qui s'installe en Allemagne.
Après avoir été vénéré pour ses travaux, alors qu'en son honneur, avait été élevée à Potsdam la tour Einstein dont l'immense télescope était destiné à vérifier la validité de ses théories, Albert Einstein subit des attaques visant ses origines juives, sa sécurité est menacée. Devenu une cible ambulante, il doit quitter l'Allemagne et part s'installer en Amérique.
Mais contrairement à l'opinion répandue, l'Amérique n'accueille pas Einstein à bras ouverts. Il est accusé de sympathies communistes, on lui reproche son pacifisme et son engagement en faveur des Noirs américains ne plaide pas en sa faveur. le FBI enquête et Edgar Hoover, le nouvel homme fort de l'Agence pense qu'Einstein est un agent à la solde de Moscou…
Très bien documenté, notamment grâce à la correspondance entre Mileva et Albert Einstein,
Le roman de Laurent Seksik, un drame intimiste, remet sur le devant de la scène ce fils oublié qui finira ses jours parmi les fous, délaissé de tous, dans le plus grand dénuement et analyse de façon remarquable le lien particulier entre celui-ci et son père, Albert Einstein.

Lien : https://notre-jardin-des-liv..
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Albert Einstein, le savant fameux, le défenseur de la cause noire aux Etats-Unis, l'inventeur involontaire de la bombe atomique, le papy facétieux qui tire la langue. Mais aussi Albert Einstein, le séducteur, qui quitte sa femme et ses deux enfants, sans compter la petite Lieserl. Eduard, le cadet, enfant et adolescent brillant, mais atteint par la schizophrénie à l'âge de 20 ans. Eduard, qui passera plus de la moitié de sa vie en hôpital psychiatrique, d'une intelligence supérieure malgré les loups qui hurlent dans sa tête. Eduard qui haïra son père de toutes ses forces.

Un récit vraiment bouleversant, partagé entre trois personnages. Einstein père, qui se sent coupable envers ce fils différent et qui donc le mettra de côté, car il représente la seule erreur de sa magistrale carrière. Mileva, l'ex-épouse, la mère, qui devra lutter jusqu'au bout pour le bien-être de son fils préféré. Et enfin Eduard, personnage très attachant, car lucide sur son cas mais aussi sur celui des autres, brillant musicien, épris de beau et de poésie. Les thèmes des rapports célébrité/vie privée, des relations père/fils, homme/femme, mais aussi du sort des handicapés mentaux sous le IIIe Reich sont ici abordés avec délicatesse. Ainsi que celui de la folie, dont sont bien plus souvent victimes ceux qui sont libres, les enfermés étant bien plus égaux, puisqu'ils sont tous fous ! La lecture de ce livre m'a sans cesse rappelé à l'esprit la chanson de David Bowie All the madmen, certes pas gaie, mais tellement réaliste...
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Un roman polyphonique où se répondent, le grand Albert Einstein, son fils qui sombre dans la folie et la première femme d'Einstein, Milena, entièrement dévoué à son fils et au bord du désespoir.
L'auteur veut décrire, sans manichéisme, la douleur qui s'empare des 3 personnages même si on peut juger durement Einstein que l'on voit, ici, sous un autre jour.
En filgrane, la lutte entre la psychanalyse et la médecine de ces annés-là.
Entre document et fiction, un livre intéressant avec des scènes déchirantes comme le traitement barbare que subit Eduard.
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Dans la famille Einstein, je voudrais le fils. le fils cadet plus exactement, le fragile, l'instable, l'hypersensible : Eduard.
Bonne pioche ?
Dans ce cas donnez-moi donc aussi la mère, Mileva, et enfin le père, le génie absolu, Albert.

Voilà, la famille est presque au complet*, Laurent Seksik peut commencer.
Commencer quoi ?
Une étonnante polyphonie, un concert à trois voix aux allures de thérapie familiale où chacun des trois personnages prendra tour à tour la parole pour dire sa vérité et mettre en lumière les profonds problèmes de communication et l'incompréhension mutuelle qui les a toujours tenus éloignés les uns des autres...
Alors qu'Albert consacre l'essentiel de sa vie à la science, son fils Eduard sombre inexorablement dans la schizophrénie et cherche par tous les moyens à se débarrasser d'un patronyme devenu trop lourd à porter ("une seule personne possède les épaules assez solides pour supporter un tel fardeau : mon père"), tandis que Mileva fait son possible - hélas sans grand succès - pour maintenir entre eux tous un semblant de cohésion. Son mariage n'y survivra pas.
La montée en puissance du nazime en Europe contraint Albert à s'exiler outre-Atlantique, pendant que son ex-épouse multiplie les allers-retour entre Vienne et Zurich, au gré des traitements de choc et des internements d'Eduard.

Quelle terrible histoire, donc, que celle de cette famille pourtant auréolée de gloire, mais dont le destin semble marqué par les drames et les déchirements, ainsi que Laurent Seksik nous le révèle ici.
Malgré une écriture parfois "aride" et une gestion un peu chaotique de la chronologie (pas de véritable trame, plutôt en enchaînement d'anecdotes et d'événements purement factuels), il  éclaire à sa façon les zones d'ombres - étonnamment nombreuses - dans la vie du célèbre physicien, ou plutôt dans celle de son fils cadet, puisque c'est bien autour de lui que l'auteur à construit son ouvrage. C'est lui qui s'exprime à la première personne du singulier (quand les chapitres consacrés à ses parents sont écrits à la troisième personne), c'est lui qui crie son mal-être, c'est lui qui a l'impression de passer à côté de sa vie ("hors mon père, je n'ai pas d'existence légale. Aviez-vous déjà entendu parler de moi avant que je débarque ici ? Non. Je n'existais pas. Qu'ai-je fait pour ne pas exister ? Rien. Je n'ai rien pu faire. Il n'y a pas de place dans ce monde pour un autre Einstein").

Albert bien sûr, n'est pas en reste. Seksik en fait ici un être torturé, rongé de contradictions et de culpabilité, accablé par le malheur de son fils mais fuyant dans le même temps ses responsabilités. Un homme infiniment plus à l'aise, finalement, dans son costume de prix Nobel que dans celui de mari et de père ("Il a cru en l'intelligibilité de l'architecture du monde [...] Il a toujours vu la raison se manifester dans la vie. Et la raison n'est plus nulle part dans l'esprit de son fils").

Mileva, à l'inverse, assume pleinement son rôle de mère, et l'énergie qu'elle déploie pour l'amour de son fils est tellement sans mesure qu'elle finira par la consumer. L'auteur en a fait un personnage très fort, un point d'ancrage qui m'a séduit.
Pour le reste, j'avoue avoir trouvé le texte parfois décousu, sans réelle continuité, et j'ai parfois eu l'impression de me trouver devant un amoncellement de détails biographiques pointus (attestant d'un énorme travail de documentation) plutôt que devant des portraits de personnages véritablement incarnés.

La trame de fond historique est en revanche passionnante, et je regrette que Seksik ne l'ait pas étoffée davantage. Il livre quand même ici un bel hommage à Eduard Einstein, lui qui passa 35 ans derrière les murs d'un hôpital psychiatrique et que L Histoire a oublié.
Il nous renvoie par la même occasion une image nouvelle et contrastée de l'immense génie que fut son père :
"Il a eu tous les courages. Braver la Gestapo, soutenir, un des premiers, la cause des Noirs, aider à la création de l'Etat juif, braver le FBI, ne pas baisser l'échine, ne jamais renoncer, écrire à Roosevelt pour construire la bombe contre l'Allemagne et écrire à Roosevelt pour arrêter la bombe destinée au Japon. Soutenir les juifs opprimés par le Reich. Pétitionner. Être en première ligne. Mais aller voir son fils est au-dessus de ses forces. Il a trouvé ses limites. Seul l'univers ne connaît pas de limites."


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* ne manquent que le frère aîné Hans Albert (qui apparaît brièvement dans le livre) et la petite Lieserl, la première née et la première disparue (morte en bas-âge de la scarlatine dans le plus grand secret, au point que le monde n'apprendra sa brève existence qu'en 1986).
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