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Critique de Yassleo


Seksik raconte Zweig. Rien qu'avec leurs deux noms, 50 points mini au scrabble. Autant dire que c'est du lourd.
Mais loin d'une partie de jeu, Seksik se fait simplement le modeste messager des derniers jours de l'énormissime et talentueux Zweig.

Point d'emphase lyrique ou d'éloge débordant. Mais une écriture à l'image de l'homme : dans la retenue, jamais expansive, emplie autant de sensibilité que de compassion.
Et Zweig apparait dans toute sa détresse des derniers mois. Ou détresse d'une vie plutôt. Quelques flashbacks, et on (re)découvre un homme blessé, sensible, vulnérable. En perpétuelle fuite. Vienne, Londres, New-York, Petropolis. Exilé et libre nulle part. Epuisé, il aspire à une tranquillité dans la tourmente de ce XXème siècle qui le dépasse. Tourmenté de longue date, la traque du juif par les haineux aura raison de son éternelle désespérance.
Et pressé notamment par un Bernanos vif et enclin au combat par l'écriture, Zweig, l'ami de Rilke, Hesse ou encore Roth, étouffe sous son habit d'auteur internationalement reconnu, attendu pour porter la parole de la lutte anti-nazie.
Le doute toujours à l esprit : en refusant l'engagement politique, est-il faible? Ou pire, lâche?

Seksik ne juge pas l'homme mais rend un hommage vibrant et sobre à celui qui fut toute sa vie dévasté par ce monde de haine, d'intolérance. Pour finir emmuré dans un terrible abattement physique et moral. Lotte, sa seconde femme, à l'amour plus solide que sa fragile santé, ne pourra le sauver de l'inéluctable issue malgré un soutien indéfectible. Résignée, passionnée, le suivre dans son tombeau de désarroi sera son ultime geste d'amour.
 
Somptueux récit ou émane une discrète mais néanmoins fervente tendresse pour ce fabuleux apologiste du pacifisme, cet humaniste meurtri. Incontournable pour les amateurs du grand Zweig.
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