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Critique de Roggy


Roggy
09 novembre 2018
Mon troisième rendez-vous avec Laurent Seksik se passe encore une fois autour d'un grand homme qui a marqué son époque. Avec une sincérité impressionnante, des mots justes, et beaucoup de retenue l'auteur imagine les derniers jours de Stefan Zweig.

Cet archéologue de l'âme humaine, biographe des riches heures de l'humanité avait senti venir l'horreur et la barbarie et l'échec d'une civilisation. Il plaidait le pacifisme et l'unification, il a été poussé à l'exil et à la perte d'êtres chers.

Zweig, en fin de vie, engagé dans d'éprouvants face-à-face avec un monde qui a perdu la raison, se débat avec les fils noirs d'une sombre araignée existentielle. le poids de la honte et de la culpabilité rongent son âme le plongeant dans une inconsolable tristesse et dans un grand effondrement mental.
Trop d'illusions perdues, trop de voix de malheur résonnent à ces oreilles malgré l'exil.

Il a choisi la dernière demeure, là où le rideau tombe. Il a choisi celle qui l'accompagnerait dans ce dernier voyage pour l'éternité. Il a choisi de laisser le vent imprévisible de l'Histoire souffler et rabattre ses cartes. Il a choisi une victoire dérisoire sur la barbarie.

Même si on connaît la fin de l'histoire, la gravité se fait sentir au détour des phrases. Laurent Seksik livre un roman d'où se dégagent une grande humilité et une humanité que j'ai rarement rencontré ailleurs. Un livre rare et précieux, qui nourrit l'esprit et touche droit au coeur.

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