AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
Citations sur Un fils obéissant (93)

Le lundi suivant, on l'enterrait au cimetière de l'Est. Un beau cimetière, je ne dis pas, avec ses pins magnifiques, sa vue sur la mer imprenable, mais tout de même, de là à y rester le reste de ses jours...
Commenter  J’apprécie          251
Je tourne les pages d'un geste d'automate, étranger à celui qui parle. Je crois avoir perdu le goût de lire le jour où j'ai perdu mon père. (p. 40)
Commenter  J’apprécie          230
J'ai tant pleuré qu'un jour un coquard s'est formé sur ma paupière supérieure droite, hématome gros comme un œuf de pigeon, et tel que l'ami ophtalmologiste que je consultai alors m'avoua n'en avoir jamais vu en vingt ans de carrière − je ne tirais aucune fierté des trésors d'ingéniosité que ma petite fabrique de chagrin déployait. Je pleurais tant les premiers mois, naufragé dans ma vallée de larmes, que mon entourage s'inquiétait pour ma santé mentale. Je pleurais matin, midi et soir, comme pour respecter une prescription de l'au-delà, pleurais, aussi inapte à endiguer ma peine que si, en quittant ce monde, mon père avait emporté mon entière volonté. Je pleurais sans raison, pareil au déséquilibré qui rit pour un rien, pleurais à la moindre allusion triste ou joyeuse que faisait la vie quant au passage de mon père sur cette terre. Je pleurais comme certains esprits simples disent qu'un homme ne devrait jamais pleurer, anéanti de douleur, un édifice effondré sur mes épaules, je pleurais de désespoir, liquéfié, dissous, manquant de souffle et d'air. Mais le plus étrange était que ce saccage intime qui me laissait plus abattu qu'un boxeur après son combat, loin de m'affliger, s'accomplissait dans une sorte d'extase, car cet abîme de désolation, plongée à l'écart du monde, m'accordait de partager un dernier moment avec mon père.
Commenter  J’apprécie          220
«  Depuis la mort de mon père , ma vie tourne autour du souvenir, comme la terre autour du soleil. »
Commenter  J’apprécie          200
Le grand dessein des fils n'est-il pas de se hisser à la hauteur de leur géniteur en prenant soin de les dépasser des épaules puis de traîner leur peine, le dos courbé, la tête basse, accablés de leur avoir survécu ?
Commenter  J’apprécie          200
Il y a dans la littérature quelque chose de définitif qui enterre vivants les vivants.
Commenter  J’apprécie          180
Depuis la mort de mon père, ma vie tourne autour du souvenir, comme la terre autour du soleil.
Commenter  J’apprécie          180
- Tu as suivi quelques-uns de mes conseils, mais visiblement pas celui d'entamer une analyse. Tu as peur que cela ne nuise à ton inspiration ? (...)
-J'ai bientôt cinquante ans. Je crois que je ferai sans.
-C'est dommage, tu manques une des plus exceptionnelles aventures humaines de ce temps. Mais peut-être la littérature est-elle un autre moyen de se connaître et de se révéler à soi-même. (p. 112)
Commenter  J’apprécie          180
Je ne suis pas sûr que tu aies raison, Laurent. Pour te dire le fond de ma
pensée, je ne crois pas que littérature et psychiatrie fassent bon ménage. (...)
Il me semble que la fréquentation quotidienne de l'imaginaire ne s'accorde
pas avec la pratique journalière de la folie. Il y a là comme un voisinage
trop intime, une proximité presque incestueuse. La folie dévastatrice des
patients domine toujours la folie douce de la fantaisie créatrice. Et puis
notre métier est un sacerdoce. soit tu seras un excellent psychiatre et un
mauvais écrivain,soit ce sera l'inverse. Dans le premier cas, bien sûr, ce serait
moins grave, un mauvais écrivain n'a jamais tué personne. Mais tu auras
meurtri tes rêves, ce qui est au fond un autre crime...(p. 111)
Commenter  J’apprécie          170
Elle offrait à ses enfants le plus merveilleux cadeau en restant vivante, alerte, se forçant à sourire quand l'aimé ne lui souriait plus autre part que sur les innombrables photos tapissant les murs de son appartement sans pour autant remplir aucun vide. Elle avait l'élégance de n'imposer à personne l'étendue de sa tristesse, écoutant les autres égrener l'ennuyeuse et répétitive musique de leurs petits tracas quotidiens quand retentissaient à ses oreilles les symphonies que la vie lui avait jouées et l'écho persistant de la voix prononçant les mots d'amour que sa grâce n'avait cessé d'inspirer.
Commenter  J’apprécie          150






    Lecteurs (273) Voir plus



    Quiz Voir plus

    Les écrivains et le suicide

    En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

    Virginia Woolf
    Marguerite Duras
    Sylvia Plath
    Victoria Ocampo

    8 questions
    1709 lecteurs ont répondu
    Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

    {* *}