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Citations sur Rosa (12)

Je ne sais pas pourquoi je me suis mis à caresser ses cheveux. Je ne sais pas depuis combien de temps elle est réveillée et me laisse faire, souriant peut-être en regardant la fenêtre. Elle me tourne le dos. Il a l’air d’onduler. Ou alors, c’est son dos qui est une ondulation. « Elle se lève, l’eau se déplie »; me dis-je. Je souris : la jeune femme qui dort peut-être encore et dont j’étudie le dos a la souplesse de ce vers d’Eluard.
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Le Père, c’est Albert Palombieri, mon père. Je l’appelle Le Père comme il m’appelle Le Fils. Mais je ne suis pas son seul fils. Son autre fils, Bernard, il l’appelle L’Aîné. Un aîné, c’est un fils avec quelque chose de plus. Moi, je suis juste Le Fils. Le Père ne m’appelle pas Le Cadet. Mais Bernard, il l’appelle L’Aîné. Ou alors, il l’appelle par son prénom, Bernard. Moi, il ne m’appelle jamais par mon prénom. Il dit Momo. Ou alors Le Fils. Mon prénom, c’est Maurice.
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Tu vas écrire un roman, qu'il m'a dit. C'est un ordre (...) Depuis dix ans, il (le Père) me verse un salaire mensuel, comme ça, sans rien en échange. Travailler, je ne peux pas. Il le sait. Je suis une sorte d'artiste. J'écris, je dessine, je visite des expositions. Mais travailler, suivre des consignes, répondre aux ordre, j'ai essayé, je ne peux pas. Il a son usine, alors il me paye. Quelquefois, il vient me voir, m'impose sa présence, toujours moqueuse, avec cette ironie de celui qui paye, de celui qui travaille. Il me fait des remarques grinçantes. "Qu'est-ce que je vais faire de toi ?" qu'il m'a dit tout à l'heure. Et puis, d'un air blasé : "Ah oui ! C'est vrai ! Tu sais écrire..."
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- On s'en est dit des choses en deux semaines, hein, fils ? Si j'avais pu avoir deux semaines comme ça avec mon p...
Je lui pose la main sur l'épaule.
- Et puis non, il était comme il était... faut accepter les pères comme ils sont, je suppose. On n'a pas le choix.
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- N'oublie jamais ceci, Maurice : il n'y a qu'une race humaine sur cette terre. Une seule. Tu comprends ? Des millions de gens sont morts pour qu'on le comprenne enfin... mais l'Homme comprendra-t-il vraiment un jour ?
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L'erreur est humaine. Le pardon est chrétien. Mais l'oubli est impossible.
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Le choix des uns et les choix des autres. Guardamare a été façonné par les uniformes noirs, l’ordre, la puissance apparente des fascistes. Il a grandi sous Mussolini. Et après tout, le 8 septembre 1943, tous les Italiens ont été invités à trahir : soit ils trahissaient le Duce, soit ils trahissaient le roi. Giorgio avait choisi la résistance, les Alliés, l’Amérique. Le jeune avait choisi l’ordre, Mussolini, l’occupant nazi. Jusqu’à ces derniers jours, il serait un coupable à cause de ce choix. Giorgio serait un héros, décoré. Mais si l’armistice n’avait pas été signé avec les Américains, ils auraient été dans le même camp jusqu’au bout. Après tout, quel jeune italien pouvait se vanter de ne pas avoir été séduit par Mussolini, son décorum, des discours, l’ordre parfait ? Sûrement pas Giorgio ...
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- Ca n'est pas votre faure, les enfants, dit-elle aux deux jeunes hommes. Les grands décident. Et puis, les choses arrivent. Et puis, nous, on paye...
(...)
Giorgio se dit que ce n'était pas Carmela qui était folle. C'était ce monde autour d'elle, qu'elle comprenait trop bien. Et comme elle disait tout haut ce qu'elle pensait et que ça la faisait rire, les gens ont dit qu'elle était folle. C'était plus pratique.
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ça n'est pas votre faute, les enfants, dit-elle aux deux jeunes hommes. Les grands décident. Et puis les choses arrivent. Et puis nous, on paye... Tiens, Giorgio, je t'ai apporté une bouteille d'huile, de mes olives. La meilleure du monde, tu le sais!

Giorgio se dit que ce n'était pas Carmela qui était folle. C'était le monde autour d'elle, qu'elle comprenait trop bien. Et comme elle disait tout haut ce qu'elle pensait et que ça la faisait rire, les gens ont dit qu'elle était folle. C'était plus pratique.
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Guardamare lui donna une cigarette. Il s'approcha pour l'allumer entre les mains que l'homme de Rosa avait jointe pour couper le vent. La flamme se refléta dans les yeux éteints de Guardamare. Ils reprirent leur place et ne dirent plus rien. Fumer côte à côte, Giorgio ne pouvait pas donner plus. L'erreur est humaine. Le pardon est chrétien. Mais l'oubli est impossible. En partant, il mit une tape hésitante sur l'omoplate du balafré qui ne se retourna pas, hocha seulement la tête. Il savait qu'il n'aurait plus jamais mieux, comme relation, avec ceux qui avaient pris le maquis, et ils étaient nombreux à Vernazza. Il ne pourrait plus plaisanter, chanter, boire, qu'avec les pires. Des brutes. Des assassins. Alors, il regardait la mer.
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