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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
On trouve rarement des livres qui vous remuent ainsi. Je sais que je vais très mal vous exprimer ce que j'ai ressenti à la lecture de ce livre, que je ne vais pas trouver les mots exacts pour faire passer toutes les émotions qui m'ont traversé. Rarement, une lecture ne m'aura autant remué , autant ravi.
Je ne peux pas passer devant une boîte à livres sans jeter un oeil à l'intérieur, ce jour là je suis tombé sur cet ouvrage, la couverture m'a plu et je l'ai ramené. Mon inculture ne m' avait jamais fait croiser la route de Hubert Selby Jr, j'avais vu le film "Requiem for a dream" sans savoir que c'était l'adaptation d'un de ses romans.
C'est donc totalement innocent que je me suis plongé sans plus de précautions dans cette histoire de laquelle on ne ressort pas indemne.
Même après avoir fini ce livre, je ne peux m'expliquer ce qui m'a happé de la sorte, l'écriture bien sûr, en premier lieu, ce qui fait que de simples mots formaient des phrases que je trouvaient si belles que je les relisais souvent une seconde fois dans la foulée pour mieux m'en délecter.
Ensuite, le contraste entre les deux protagonistes principaux qui n'auraient jamais dû se rencontrer et qui se sont soutenus l'un l'autre s'offrant mutuellement chacun une bouée à laquelle se raccrocher pour ne pas sombrer. Leurs sentiments sont si bien exprimés qu'ils nous retournent.
Le thème de ce livre est universel et ô combien d'actualité lorsque l'on écoute actuellement les bulletins d'informations. Car si le message est clair, le chemin pour y arriver est tortueux et nous devons nous combattre nous même si nous voulons réussir à voir autrement dussions-nous y passer toute une vie.
Je vous semble sans doute confus mais j'écris cette chronique à chaud en venant de refermer ce livre qui va rejoindre mon île déserte.
Je ne peux que vous encouragez à lire "Le saule" à votre tour en espérant que vous éprouverez une partie de ce que j'ai ressenti.
J'ai rencontré un grand écrivain et ne vais pas le lâcher de sitôt.
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Les éditeurs du monde devaient s'unir pour contribuer à faire connaitre cet ouvrage

Ce livre bien écrit, est caractérisé par un langage innovant et par une mise en scène novatrice.
Tout d'abord, l'intrigue se déroule dans un endroit sombre et souterrain de New York.

Ensuite la deuxième partie de l'ouvrage se passe dans la luminosité de Prospect Park.
C'est un petit chef-d'oeuvre !

Une merveille semble-t-il ignorée par les éditeurs, car le livre est épuisé depuis un certain temps.

J'ai tenté d'en acheter une copie à New York pour un ami qui me l'avait commandée.

Rien à faire : "out of order" là aussi!
C'est dommage car, si vous aviez pu comme moi, le lire, vous y auriez trouvé des moments de pure poésie.

L'amour paternel qui se développe entre le vieux Moishe et le jeune Bobby, est cathartique pour les deux personnages.

C'est une démonstration de la façon de ré-émerger de l'obscurité dans laquelle la vie nous jette, juste en tirant de la force du plus profond de nous-même.

Ce livre montre les sentiments positifs les plus intimes.
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le Saule de Hubert Selby Jr. ( Editions de l'Olivier - 303 pages )

Il y a des livres que nous oublions aussitôt lus et d'autres qui vous marquent au fer rouge.

J'ai suivi les conseils d'un abonné de Babelio et je le remercie.

Il m'a fait découvrir ce roman qui, en effet fait réfléchir.

Il m'a beaucoup touché car j'ai également durant une période de ma vie souffert de la haine contre une personne qui m'avait particulièrement fait du mal.

J'ai heureusement surmonté cette haine et je l'ai remplacé par de l'indifférence.

Par contre j'admire Moishe qui a eu sa vie brisée plusieurs fois. Lui a pu grâce à un ami, Sol, substituer ce venin par de l'amour.

La haine vous ronge, vous détruit à petit feu. Elle peut vous donner une raison de vivre tout en vous tourmentant.

Bobby est un gamin de 13 ans et sa petite amie de 12 ans se nomme Maria. Un jour en partant à l'école ils sont attaqués par une bande qui roue de coups Bobby. Pendant ce temps, Raul, jaloux de leur bonheur, jette de l'acide au visage de Maria.

Bobby sera secouru par une sorte de clochard, Moishe.

L'amitié, l'amour filial sera t-il plus fort que la haine, que la vengeance ?

Le combat est violent et vous torture jusqu'à la dernière page.

Magnifique ! Mais accrochez vous !

Mireine
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Un livre exceptionnel, magnifiquement écrit alliant grâce, poésie et lyrisme fou. Ce récit traite de nombreuses thématiques : misère, racisme, injustice, peur, ultra violence, amour et pardon …

Toute la vie, la souffrance, la mort et l'amour sont contenus dans ce livre. Selby est sans conteste un immense écrivain écorché vif, comment fait-il pour décrire aussi bien nos sentiments, notre moi profond, quelle empathie, quelle compassion et quelle intelligence faut-il pour écrire un tel livre !

Pendant toute ma lecture, emportée par le flux du style tout à fait original, la tension est restée insoutenable et je m'attends au pire, le coeur toujours prêt à exploser, les larmes qui coulaient de nombreuses fois sur mes joues.

Un livre immense. Je vous le conseille ardemment. Je voudrais faire une critique à la hauteur de mon ressenti, mais j'ai bien du mal à y parvenir tellement ce livre m'a bouleversé.
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Comme dirait Bobby :
"Ptain, tu mscie mec ! sans dec !
T/as bien joué avec mes nerfs, tu m'as mis à l'épreuve... Meeerde !
Tu vois qu'ess jveux dire ?
Jte ldis Hubert, t/es un mec bien, y tape ton style, jt'aime mon pote !".

Lire le saule,
C'est comme aller passer un hiver dans le Bronx.
C'est comme pénétrer dans un conte de Noël où les rats auraient bouffé les rennes.
Où le Père-Noël survivrait dans un squat New-yorkais, revenu d'entre les morts.
Où la "neige silencieuse" recouvre péniblement les ordures, tessons et vomissures.
Où les gamins du quartier se "chamaillent" à grands coups d'chaînes de vélo.
Où pour échapper à la douleur, on préfère le grand saut.
Où les larmes des mères forment des flaques sur les pavés crasseux.
Où des fantômes, tapis dans l'ombre, guettent leurs proies pour faire gicler le sang...
Et avec ça, on voudrait nous faire croire à la vie, à l'amour, au respect et au pardon...
Eh bien ! C'est là qu'intervient le talent de SELBY... et il est grand, crois-moi !

Bobby et Maria, 13 et 12 ans, lui est noir, elle elle est portoricaine.
Sur le chemin de l'école, ils croisent la petite bande de Raul, 4 ados portoricains : "tu devrais être ma meuf, qu'ess tu fous avec ce nèg ?"
Ça démarre au quart... BING! BAM!
Maria aura le visage arrosé par un jet de soude, Bobby sera tabassé dans les règles du quartier, c'est à dire... laissé pour mort.
C'est là qu'entre en scène, Moishe, vieux clochard à l'ancienne, d'origine Allemande, meurtri par la vie.
Pour Bobby, Moishe sera comme un Père-Noël tombé du ciel, alors qu'il vit six pieds sous terre, et c'est précisément là, dans son chez lui, que le vieux sage va emmener Bobby pour tenter de le "réparer" aussi bien physiquement que mentalement.

Peut-être plus accessible que dans certains autres de ses romans ( Last exit ; Waiting period ) on retrouve l'écriture si particulière de l'auteur... des slashs / à la place d'apostrophes (ex: T/es comme... T/as encore...) ; des phrases pouvant s'étaler sur 2 ou 3 pages ; des virgules envolées ; des S rajoutés ; des dialogues sans tirets... Bref ! un joyeux foutoir, mais on s'adapte :-)
L'écriture est ici très phonétique, les accents (allemand, africain) sont plus qu'audibles... immersifs (d'autant plus que tous les Selby que j'ai lu (4), je les ai lu à voix haute à ma moitié). Celui-ci, c'était le pied !

Bobby et Moishe, un duo qui fonctionne au poil...
L'ouragan et l'accalmie...
La vengeance et la sagesse...
La haine et le pardon...
Avec eux, Selby m'a offert un tour de montagnes russes.
A 100% derrière Bobby... je suis devenu rageux... j'ai réclamé vengeance... pour 10 pages plus loin, nourri des paroles du vieux clochard céleste, me retrouver BaBa, sur un chemin menant vers la lumière, animé d'une paix intérieure, à mes côtés, un homme barbu aux cheveux longs, auréolé et l'air fiévreux... ( bon, enfin... c'est une image... c'était pour illustrer mes montagnes russes ;-) )

Comme à son habitude, Hubert Selby nous offre une lecture sous haute tension, où l'on redoute le pire à chaque coin de rue, à chaque sortie dans ce N-Y d'un autre temps... ultra craignos !
Par contre, ce qui est nouveau ici, ce sont ces "parenthèses lumineuses" : ces petites intentions , ces joies partagées, où tu te surprends à retenir une petite larmichette.
Et puis le personnage de Moishe bien sûr, loin des héros habituels de l'auteur : les Harry, Vinnie, Georgette, ect...
Moishe est un sage parmi les sages... un ami qui vous veut du bien.

Alors, assagi le Selby ?
Je ne sais pas...
Malgré qu'il existe ici des portes de sortie, ça reste tout de même assez violent...
"Racisme, nazisme, précarité, insécurité, bastons, squat souterrain ( territoire de milliers de SDF ) , sans parler du calvaire de Maria...
Pas vraiment le genre : promenade de santé dans un cadre idyllique.
On zone ici, dans 2 des boroughs dont la répute n'est plus à faire ( moins maintenant) ... le Bronx et Brooklyn.

Pas reconnu comme un roman majeur dans la biblio de Selby, voir un livre à part...
Pour moi, et je ne m'y attendais pas... Mon préféré (pour le moment). ;-))
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Le monde de Bobby, 14 ans, est violent : violentes la précarité sociale, sa famille sans père, son enfance sans guide, sa couleur noire qui l'expose à la discrimination, laquelle va s'exprimer, comme acte fondateur du livre, par un tabassage en règle, sous prétexte que sa petite amie, la douce et rieuse Maria, est portoricaine. Quant à Maria, elle a droit à un jet de soude en plein visage, des journées liée à son lit d'hôpital, la douleur et le désespoir en ligne de mire.

Le monde de Moishe est une autre violence : juif d'adoption, des années en camp de concentration, l'exil américain et la cruauté de la mort de son fils à la guerre du Vietnam, la solitude d'un squat caché.

Bobby n'est que haine, Moishe n'est qu'amour.

Avec un saule comme médiateur, arbre solennel, doux et majestueux, Moishe va tâcher de transmettre son message à Bobby.

Grand roman de la rédemption, de la victoire de l'homme sur ses démons, à travers ce tout jeune garçon, le saule entend la souffrance des hommes , mais ne veut pas la laisser leur dicter leur destin.

Mais aucune mièvrerie là-dedans. Une compassion à l'homme souffrant, un espoir face à la désolation, modeste mais salutaire.

C'est extraordinairement écrit, dans un style heurté et chaotique qui sait glisser vers la douceur, donne la parole à une sublime sensualité dans le chaos : deux petits pieds sui frottent l'un contre l'autre, un flocon de neige sur le visage... Selby Jr écrit comme Bobby parle, dans une oralité urbaine saisissante, tournant en rond dans ses obsessions, bouleversé dans ses certitudes.

Un livre déchirant de douleur et de beauté.irant de douleur et de beauté.
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Ce livre fut pour moi une énorme découverte; celle d'un auteur, mais aussi celle d'une écriture particulière.
Hubert Selby Junior utilise la ponctuation d'une manière très fantaisiste : ses phrases sont longues et entrecoupées de blancs. Après cette première adaptation, il faut s'adapter à l'écriture phonétique des propos de Bobby, jeune noir des quartiers défavorisés!
Et là, le lecteur découvre une formidable histoire, celle d'une rencontre de deux êtres en souffrance: Bobby, le jeune noir, et Werner, alias Moishe, vieil allemand revenu des camps de concentration. Ce livre est un hymne à la tolérance, un livre d'espoir!

«Et Moishe comprenait tout ce qu'éprouvait Bobby pour l'avoir éprouvé lui-même et s'en souvenir encore en dépit de tout le temps écoulé, s'en souvenir à chaque douleur près, à chaque souffle près... à chaque larme... mais il voulait laisser à Bobby le temps d'accomplir son propre chemin, s'appliquant seulement à effacer sa peur à force d'amour, à aimer Bobby... juste l'aimer...».

Il y a certainement beaucoup de Selby dans le personnage de Moishe, et cela donne aussi l'envie de l'aimer!
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Après une très violente agression contre lui et sa petite amie, Bobby un jeune adolescent noir est recueilli par un vieillard, dénommé Moishe. Celui-ci va s'occuper de panser les blessures physiques de Bobby mais aussi de soigner son âme, rongée par un rageur désir de vengeance.

Très vite on s'attache aux deux personnages principaux (mais les secondaires sont aussi très touchants) et à leur amitié profonde et sincère. L'un a traversé l'enfer, l'autre aussi mais n'en est pas encore sorti. C'est un véritable plaisir d'assister à leurs échanges, réflexions, de découvrir leurs histoires respectives et d'évoluer avec eux. C'est une oeuvre poignante aux thèmes universels : injustice, tragédie, vengeance, sentiments qui nous dépassent.

Au-delà de quelques clichés sentimentaux et de lyrisme religieux, « le Saule » est un des plus beaux romans d'Hubert Selby Jr qui, plutôt enclin à la noirceur de l'âme humaine et à sa chute évolue dans son parcours littéraire avec ce roman car : « Il ne s'agit plus seulement de s'enfoncer dans les ténèbres mais de trouver un moyen de rejoindre la lumière ».

Sombre, violent et lumineux à la fois, le Saule est une véritable quête humaniste. Un livre marquant qui à ce tour de force de nous pousser à devenir meilleur.

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Avec le recul, aujourd'hui c'est sûrement le roman de Selby que je préfère.
Ecrit 20 ans après Requiem for a dream...
L'histoire est très simple mais c'est ce qui fait la force du livre avec une écriture sculptée mais toujours discrète qui laisse la place au récit et à l'émotion.
C'est suffisamment rare pour être mentionné. C'est magnifique !
Grand merci aussi à Francis Kerline pour la traduction !
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« Est-ce que toutes les générations n'avaient pas toujours entrainé leurs jeunes garçons à tuer ? »

Je continue la découverte de Hubert Selby Jr avec ce titre qui s'apparente à une fable du genre le vieil homme et l'enfant. C'est un âpre récit initiatique et une douloureuse histoire de vengeance. Magnifique histoire qui navigue entre le Bronx et Brooklyn, qui démarre râpeuse et qui finit étincelante.

Le récit est tendu, au plus près des sentiments changeants des deux personnages principaux; l'ancien déporté Moishe et le jeune noir Bobby devenu obsédé par sa vengeance suite à une très violente agression. On en vient à s'immerger dans la psyché de Bobby et on subit l'influence bénéfique du saule de Prospect park et du discours de Moishe dont l'appartement devient pour le jeune noir un havre de paix et de sagesse.

On est constamment aux aguets parce que l'univers de Hubert Selby est généralement sombre et dur. Mais de son écriture sobre et fluide à la typographie originale, l'auteur nous maintient au plus près de ses personnages et nous fait suivre l'évolution émouvante de leurs attachements l'un à l'autre durant la préparation de la vendetta de Bobby.
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