« Sylvéa approchait du Falsp mais elle ne ressentait pourtant pas la douce résonance qui sourdait habituellement de ce lieu. Le souffle court, elle pénétra enfin aux abords de la petite prairie. Son cœur se figea dans sa poitrine. Elle eut un moment d'arrêt puis une douleur la traversa de part en part. Elle réprima un hurlement et contempla avec effroi la scène qui s'offrait à ses yeux. »
Sylvéa se retourna pour hurler mais le monde se disloquait autour d’elle. Un brusque bruissement d’ailes la rappela dans un autre lieu. Elle ouvrit les yeux sur le Pranzli qui, gisant immobile, attendait la venue de l’énorme rapace.
Bel être des bois, pour accomplir ta mission et ton destin, il te faudra pénétrer dans le temple à la nuit tombée. Sans ces bagues, l’affreux Haurs-Koll le saura.
L’elfine releva la tête et ses yeux croisèrent une étrange gravure sur la roche. Elle s’en approcha et ne put réprimer un cri de surprise. Aussitôt, la musique cessa et la voix inquiète de Jérébiets retentit.
Doucement, l’elfe recula, sans quitter des yeux la silhouette de l’arbre. À chaque pas qu’elle faisait, l’ypréau avançait lui aussi. La sueur commençait déjà à couler le long de ses tempes. Si ses pensées se détournaient un seul instant, elle perdrait le contrôle et de l’arbre, et de sa propre âme.
A bientôt, mon arbre, murmura-t'elle je te ramènerai celui que tu attends ; et alors, j'irai punir l'Ombre pour m'avoir volé celui que j'aimais.
Bon, je vais te faire visiter encore une fois le monde dans lequel j'ai grandi. Installe-toi bien, mon garçon, nous partons dans le passé.