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EAN : 9780747528975
64 pages
1001 Nuits (30/11/-1)
3/5   2 notes
Résumé :
Lorsque, à Londres, un bambin de deux ans et demi se met à parler l'allemand commercial, on peut comprendre l'inquiétude des parents ; lorsque, au même moment, à Francfort, on retrouve un des banquiers les plus en vue de la place, errant dans les rues et parlant le langage d'un enfant de deux ans et demi... on est sûr, alors, d'avoir affaire à un véritable transfert européen !
Will Self est considéré comme l'un des plus importants et imaginatifs auteurs de la... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Un supplément gratuit de Nouvel Observateur de 1998 retrouvé au hasard des fouilles archéologiques dans mes étagères. Il est si petit, les éditions Mille et une nuits voulant faire des opuscules pratiques pour les transports en ville et avec la particularité de mentionner le prix en euro (pas si évident de faire passer le message à l'époque). Quelle remontée dans le temps en le retrouvant ! Ce livre avait attendu une rencontre, patiemment, pendant dix-huit ans.

"C'était le rire heureux et confiant d'un enfant aimé - quoique peut-être un peu guttural sur les bords."

Une histoire qui ressemble à celle d'Au pays du fou rire mais j'avoue avoir préféré celle de Will Self. Un très jeune britannique se met à parler allemand et procure à ses parents des angoisses. En effet ceux-ci ne comprennent manifestement pas l'allemand commercial, en même temps : ils sont anglais et leur enfant a deux ans... Ils l'imaginent souffrant d'une maladie et le présentent aux plus grands spécialistes. de l'autre côté, un allemand, banquier de son état se met à jouer, à avoir des difficultés de concentration.

Et c'est essentiellement à ce moment que l'histoire, drôle de bout en bout (et les jeux de mots sont sympa), prend un autre sens et est très bien pensée. le récit se situe après la réunification de l'Allemagne et le banquier est originaire des Sudètes. Et vraiment, en très peu de pages et de mots, cet auteur a un talent fou pour faire ressentir le déséquilibre -"L'argent, c'est de la merde", jamais entendu ça ? Non, apparemment, non. Vous savez que nous sommes entourés de fantômes ici, à Francfort ?"-, et exposer les traces profondes que créent un déracinement. J'ai adoré la force de certains passages, notamment quand le banquier repense à son exil de la Bohème vers l'Ouest, à son arrivée à treize ans avec une paire de chaussette et un livre de mathématiques dans son sac : "Tout cela semblait appartenir au passé d'un autre, c'était trop sordide, trop mesquin, trop brutal, trop triste pour l'homme qu'il était devenu. Des mouches bourdonnant autour de la langue d'une femme morte."

"Il n'y avait pratiquement pas un seul Allemand de souche dans ce quartier sordide de la capitale européenne de la finance."
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Citations et extraits (4) Ajouter une citation
Zweijärig soupira profondément. C'était un homme de taille moyenne, au visage hâlé et sensuel, l'élégance bon teint, toujours vêtu d'un costume trois pièces sobre et classique. Celui-ci avait été acheté par Frau Doktor Zweijärig chez Barries, le magasin anglais de la Goethestrasse - car Zweijärig aimait beaucoup la coupe des costumes de businessman anglais, qui seyaient à son conservatisme. C'était peut-être parce qu'il n'était pas natif de Francfort, mais un transfuge sudète, qu'il ressentait si fortement l'impétuosité de sa ville d'adoption.
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Ils trouvèrent Herr Doktor Martin Zweijärig assis sur le trottoir devant la gare, sale et suant, le costume chiffonné, la face contordue. Autour de lui, la marée humaine affluait et refluait : immigrés turcs, junkies, demandeurs d'aile, touriste... Il n'y avait pratiquement pas un seul Allemand de souche dans ce quartier sordide de la capitale européenne de la finance.
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Zweijärig soupesa ses lourdes clés de voiture dans la poche de son pantalon. Il appuya sur le petit téton qui commandait le verrouillage central de sa Mercedes et imagina que la voiture prenait vie, que les phares s'allumaient, qu'elle se mettait en marche par téléguidage, reculait, changeait de vitesse et remontait du parking souterrain pour venir se garer le long du trottoir devant l'immeuble, prête à le ramener chez lui.
Gamineries, marmonna-t-il. Infantilisme.
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"Wir... wir", gargouilla Humpy en enfonçant ses petits doigts dans le bol de spaghettis que Miriam venait de lui préparer. Il porta les mains à son visage et observa fixement le maillage colloïdal de pâtes et de fromage. "Wir müssen expandieren ! déclara-t-il solennellement.
- Oui, mon chéri, on dirait vraiment des vers de terre", répondit la mère du bambin.
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Videos de Will Self (6) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Will Self
A literary and artistic meditation on the theme of night travel from two of our greatest contemporary creative talents, Quentin Blake and Will Self. Discover more of the book here: https://bit.ly/2lOpzsr
Animation: by YUKIMOTION based on illustrations by Quentin Blake
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