Récit autobiographique. Souvenirs de l'enfance à l'âge adulte, évocation de ses origines familiales françaises, tunisiennes, italiennes. Une grande soeur et un petit frère. le drame de la mort de leucémie de son père, chirurgien et directeur de clinique, lorsqu'elle avait 5 ans. La mère, traductrice, intellectuelle, rivée à sa machine à écrire et délaissant ses enfants, mais leur offrant finalement une vie libre et quelque peu émancipatrice. Une grande soeur et un petit frère.
Le jardin, tantôt laissé à l'abandon tel un Eden en friche, tantôt entretenu selon les périodes et l'actualité familiale, est le témoin des événements familiaux et le symbole d'un bonheur dont l'auteure prendra conscience plus tard en écrivant ses souvenirs. Son véritable Eden, elle le trouvera plus tard en femme libre ayant trouvé sa voie dans l'écriture et l'amour des hommes.
Parmi les nombreuses évocations et anecdote, on trouvera par exemple la peur des piqûres faites par le père, le manque d'affection côté maternel, la tendresse et l'amitié pour la nounou Cécile, une consultation chez
Françoise Dolto, des consultations chez un psychanalyste, des récits et interprétations de ses rêves, le choix de ses études en mathématiques avant de bifurquer définitivement vers l'écriture, son attirance pour les hommes et quelques anecdotes amoureuses comme sa liaison avec un ami de la famille qui avait autrefois été l'amant de sa mère, ses émois de jeune lectrice (« Oui Oui », « Fantômette », « Contes et légendes », etc.), des évocations d'auteurs comme
William Faulkner («
le Bruit et la fureur », «
Lettres choisies »,
Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald (« Lettres à Zelda et autres correspondances »), sa visite de la Maison de
Balzac à
Passy et l'impression marquante laissée par le lieu, etc.
Ce récit est une bonne façon de faire connaissance
Dominique Sels. La première partie consacrée à l'enfance et à l'arbre généalogique, dont on comprend l'importance pour l'auteure qui se livre ici aussi à un exercice de mémoire en hommage à sa famille, m'a paru moins intéressante que la deuxième partie consacrée à ses choix et sa vie d'adulte.
Quand on apprend le décès d'un père à l'âge de cinq ans, on comprend que l'auteure se soit attachée par la suite à des hommes plus âgés, dont il est déjà un peu question ici, mais qu'on retrouvera surtout valorisés dans les ouvrages suivants "
Camarillo, adios les seventies" et "Les plus beaux diamants du monde".