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EAN : 9782207236529
192 pages
Denoël (04/01/1990)
3/5   1 notes
Résumé :
"Lecteur, ma mère, dans mon enfance, tapait à la machine, s'adressant à vous. Son coeur ne battait que pour vous. Et moi, j'allais dans le jardin, je rêvais, j'ai vu un siècle entier dans le ciel du jardin, j'ai vu toute ma famille, les morts et les vivants, toutes les branches de l'arbre de cet Eden en friche. Lecteur, j'ai grandi dans votre silence, mais vous êtes aussi l charme de ce jardin."
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Récit autobiographique. Souvenirs de l'enfance à l'âge adulte, évocation de ses origines familiales françaises, tunisiennes, italiennes. Une grande soeur et un petit frère. le drame de la mort de leucémie de son père, chirurgien et directeur de clinique, lorsqu'elle avait 5 ans. La mère, traductrice, intellectuelle, rivée à sa machine à écrire et délaissant ses enfants, mais leur offrant finalement une vie libre et quelque peu émancipatrice. Une grande soeur et un petit frère.

Le jardin, tantôt laissé à l'abandon tel un Eden en friche, tantôt entretenu selon les périodes et l'actualité familiale, est le témoin des événements familiaux et le symbole d'un bonheur dont l'auteure prendra conscience plus tard en écrivant ses souvenirs. Son véritable Eden, elle le trouvera plus tard en femme libre ayant trouvé sa voie dans l'écriture et l'amour des hommes.

Parmi les nombreuses évocations et anecdote, on trouvera par exemple la peur des piqûres faites par le père, le manque d'affection côté maternel, la tendresse et l'amitié pour la nounou Cécile, une consultation chez Françoise Dolto, des consultations chez un psychanalyste, des récits et interprétations de ses rêves, le choix de ses études en mathématiques avant de bifurquer définitivement vers l'écriture, son attirance pour les hommes et quelques anecdotes amoureuses comme sa liaison avec un ami de la famille qui avait autrefois été l'amant de sa mère, ses émois de jeune lectrice (« Oui Oui », « Fantômette », « Contes et légendes », etc.), des évocations d'auteurs comme William Faulknerle Bruit et la fureur », « Lettres choisies », Ernest Hemingway, Scott Fitzgerald (« Lettres à Zelda et autres correspondances »), sa visite de la Maison de Balzac à Passy et l'impression marquante laissée par le lieu, etc.

Ce récit est une bonne façon de faire connaissance Dominique Sels. La première partie consacrée à l'enfance et à l'arbre généalogique, dont on comprend l'importance pour l'auteure qui se livre ici aussi à un exercice de mémoire en hommage à sa famille, m'a paru moins intéressante que la deuxième partie consacrée à ses choix et sa vie d'adulte.

Quand on apprend le décès d'un père à l'âge de cinq ans, on comprend que l'auteure se soit attachée par la suite à des hommes plus âgés, dont il est déjà un peu question ici, mais qu'on retrouvera surtout valorisés dans les ouvrages suivants "Camarillo, adios les seventies" et "Les plus beaux diamants du monde".
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Lecteur, je ne connais pas vos sentiments. Lecteur, vous êtes une personne très mystérieuse et très importante. Vous êtes la personne à qui ma mère s’adresse continuellement au lieu de s’occuper de ses enfants. Vous êtes la personne pour qui la grande maison s’emplit du crépitement de la machine à écrire de ma mère depuis la mort de mon père. Maintenant avec le traitement de texte, la preuve de votre existence est plus silencieuse qu’auparavant.
…/… Lecteur, puisque ma mère tape très souvent à la machine, c’est-à-dire vous adresse sans arrêt des messages, vous devez lire énormément ? C’est grâce à vous que je lis des livres depuis que je suis petite, vous imitant dans le but de dévier l’intérêt de ma mère sur moi. Si je fais comme vous, il n’y a pas de raison qu’elle s’intéresse plus à vous qu’à moi. Je ne vous connais pas mais vous avez compris que vous m’êtes aussi très familier, et j’espère que vous m’avez excusée de vous confier des choses assez personnelles. Je vous écris pour vous dire qu’il n’y en a que pour vous depuis que ma mère vous a rencontré, et que ce n’est pas normal. Elle, inutile désormais de tenter de capter son regard, donc j’essaie aujourd’hui d’attirer le vôtre pour voir ce qu’il peut avoir de si intéressant. Vous devez être une personne sensationnelle, non ?
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Mes premiers romans furent accueillis par un public restreint, il est vrai : cinq ou six lecteurs, mais des meilleurs, recrutés parmi mes amis. Quant au nombre de mes lecteurs imaginaires, oh ! il était incommensurable, grâce à mes rêves, mes rêves merveilleux ! Une nuit, me fut décerné le prix Renard-d’Eau. J’exultais. Contrairement au prix Renaudot, qui récompense dans la réalité un romancier, le prix Renard-d’Eau est attribué à un champion de natation littéraire. Cette discipline du corps et de l’esprit, je ne suis hélas pas à même de la définir avec exactitude. Mon esprit l’avait enfantée après la lecture diurne d’une notice biographique de Virginia Woolf, qui fondait avec son mari une maison d’édition, qui n’était pas capable d’aimer les hommes, bref qui esquivait tant de difficultés et de priorités qu’elle finissait par esquiver la vie elle-même, en allant, les poches pleines de pierres, se jeter dans la rivière. Quelle honte ! Quelles démissions ! Ce n’était pas de jeu. Je n’étais pas comme elle du tout ! Je savais nager !
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* J’avais peut-être neuf ans et puisais dans la bibliothèque des parents. Mon père était mort mais les « livres de papa » occupaient toujours une place distincte.

* D’ailleurs, au début, quand j’écrivais, j’imitais souvent le style du livre que je venais le lire ou que j’étais en train de lire. Je lisais un livre, je l’imitais, je lisais un autre livre, je l’imitais, au gré de mon plaisir et parce que ne savais pas trop comment m’y prendre autrement. Ces essais instructifs ressemblaient à ma vie amoureuse. Je passais d’un homme à l’autre, par engouements intenses et bouleversants, et sans que cela corresponde vraiment à mon désir, puisque je finissais toujours par aller chercher au-delà, un autre livre, un autre homme.
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