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Critique de SeriallectriceSV


Comment prendre du plaisir à habiter son corps quand celui-ci ne répond pas totalement, du moins en partie, aux critères ô combien strictes de la danse classique ? Cette partie, ce sont les seins, ce qui ne nous aura pas échappé au vue du titre, plutôt évocateur, et ces seins justement, sont une malédiction pour Barberine, l'héroïne de ce roman. Alors qu'elle rêvait de devenir ballerine, son anatomie mammaire en décidera autrement. Et là, c'est le drame, le coup de massue pour cette jeune adolescente : avoir des seins dans ce milieu signifie être recalée dare-dare, rien à faire, la norme c'est la norme, pas de volume, voyons !
«À cette époque je ne mesure pas encore combien la morphologie des corps fait écho à cette obsession qu'à la société de compartimenter l'humain comme la viande, par gabarits, espèces, communautés et castes. La danse classique est blanche, aristocratique et maigre. le ballet jazz est métissé, qui épouse les courbes voluptueuses de la classe populaire. La danse de rue est noire, jeune, revendicatrice et tout en muscles. La danse moderne tend à échapper au formatage, à l'apartheid morphologique, au conformisme des corps.»
Véronique Selz nous offre une lecture touchante, parsemée d'humour et de délires, et interroge sur le regard de la société sur le corps des femmes, sur le rapport des femmes à leur corps, notamment au moment de la fatidique transformation du corps liée à l'adolescence, période opérant des changements plus ou moins marqués, des changements que l'on ne s'approprie pas forcément facilement pour les filles comme pour les garçons d'ailleurs.

Une lecture documentée également. L'auteure nous parle de l'art de la danse, du classique au moderne et nous propose un petit détour par New-York et un contact avec la danse moderne américaine. J'ai aimé son évocation du monde de la danse classique, dans lequel je me suis retrouvée et qui m'a rappelé bien des souvenirs, heureux pour moi ;-) Ah l'odeur de la danse classique...
«Qui n'est jamais entré dans une boutique Repetto ignore le parfum particulier de la danse classique fait de cuir, de bois de plancher, de Lycra, de satin, de mousseline, de fierté, de crainte et révérence.»
Un livre original, qui se lit vite, un peu déjanté, pas commun (deux seins qui s'expriment et plutôt bien d'ailleurs !). Un petit reproche toutefois, même si j'ai trouvé l'idée très originale de faire parler des seins, j'avoue que ces passages ne m'ont pas tous marquée, et certains pas vraiment liés à l'histoire de Barberine, ont créé pour moi une rupture dans le récit.
Un tout petit reproche, vraiment, car ce livre vaut le détour, à mon avis !

Un grand merci à Babelio, aux éditions Arthaud et à Véronique Selz pour l'envoi de ce roman dans le cadre d'un masse critique privilégié Babelio.
Lien : https://seriallectrice.blogs..
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