La ballerine aux gros seins

Un roman choral original. Une lecture fluide et agréable qui questionne le rapport des femmes à leurs corps.

« Barberine a la danse dans le sang. Dès son plus jeune âge elle rêve de devenir ballerine. Une discipline de fer et le corps fin comme un fil. Jusqu'à ce que ses seins décident de grossir. Commence la guerre de Barberine contre Dextre et Sinistre. »

A savourer comme du petit lait.

Une auteure que je découvre avec ce drôle de petit roman entièrement centré sur le corps.
Notre héroïne passionnée de danse aspire à un corps maîtrisé où rien ne doit dépasser ni balloter. Mais il lui faut composer avec la réalité de son corps charnel et sensoriel impossible à discipliner… L'affrontement est inéluctable !
On est au coeur du rapport à la puberté, à la féminité, aux formes et aux normes. Il est question de corps refusé, maltraité, éliminé. Pourtant le ton n'est pas si sombre, et lorsque la parole est donnée aux seins on est même dans la fantaisie.
Car ce biais stylistique -qui m'a d'abord déroutée et fait penser aux pubs donnant la parole à des dents ou des ongles- résonne de bienveillance !
J'ai savouré le vocabulaire à la Nothomb, le regard connaisseur sur un art heureusement en évolution (où des danseurs handicapés intègrent enfin certaines troupes), et j'ai aimé le final qui transforme les blessures en création !

Il y a un petit air d'Amélie Nothomb dans cet ouvrage de Véronique Sels, dont je rencontre la plume pour la première fois. Je pense notamment au choix des prénoms (Barberine, Dextre et Sinistre), au fait de donner une plume aux seins eux-mêmes et aux énumérations rythmées qui parsèment le texte. Outre cette comparaison (qui s'est imposée à moi dès les premières pages), j'ai trouvé le récit original et dynamique. Dommage cependant que Barberine se détourne si vite de ses objectifs une fois arrivée à New-York: j'aurais aimé plus de persévérance, plus d'épisode dans sa lutte contre ses encombrantes protubérances mammaires avant d'aboutir au dénouement, plutôt classique. Un titre original, auquel il manque probablement quelques péripéties pour en faire un véritable coup de coeur.

Le titre annonce qu'on va nous parler de seins et de danse. Certes , mais de là à faire "parler" les seins ! un peu pourquoi pas...mais un chapitre sur deux cela m'a gêné pour rester dans l'histoire de cette jeune fille que ses seins obsède autant que la danse.
Elle découvre une autre forme de danse, autre que celle classique, s'émancipe et va habiter à New-York. Je commençais à m'intéresser à tout cela mais à nouveau les seins viennent s'en mêler et restent définitivement trop présents afin que celle lecture me plaise, finalement j'ai été déçue.

Lu en 2018.

« Et les seins sont à la ballerine ce que la surdité est au musicien : une malédiction. » On s'en doutait, à voir évoluer sur scène ces figures féminines éthérées, sautillant, élevées dans les airs par des danseurs athlètes, mais bon, il faut aussi s'aider un peu...
L'héroïne de ce roman, Barberine Blin sait très tôt dans sa jeune vie qu'elle sera ballerine ou rien. Mais elle a aussi un destin mammaire qui l'attend au détour.
Véronique Sels propose avec humour un roman original sur cette problématique de la tyrannie de l'apparence, donnant la voix aux seins de Barberine, dénommés Sinistre et Dextre, qui interviennent au discours plutôt accablant que tient leur hôtesse à leur sujet.
De l'humour mais aussi une réflexion intéressante sur le corps féminin, le désir qu'il suscite, et sur toute cette mécanique complexe dont l'ultime aboutissement naturel serait peut-être la maternité ou non.

Je ne savais pas du tout à quoi m'attendre en ouvrant ce livre qui raconte le combat livré entre une danseuse et son auguste poitrine. Je ne sais toujours pas trop ce que j'en pense en l'ayant fermé!

Chaque évènement de la vie de Barberine est raconté par l'héroïne elle-même, puis par Sinistre et Dextre, ses très bavards obus. Oui, c'est un peu tiré par le téton, je vous le concède… C'est un peu tarabiscoté, je ne donnerais pas 5 étoiles à ce récit un peu allumé. Mais ce n'était pas désagréable pour autant, loin de là.

Si vous aimez les jeux de mots, les mots rares et délicats, vous en aurez pour votre argent : l'écriture est très « intellectuelle », c'est un très bel exercice de style. Y a du beau monde au balcon ! Mais l'intérêt de ce roman est plus stylistique que narratif, puisque l'histoire est assez quelconque.

Quelle histoire originale et quel plaisir de lecture !
Un petit livre et une auteure découverts grâce aux critiques Babelio, et qui m'aura fait passer un excellent moment.
C'est l'histoire de Barberine et de ses seins, Dextre et Sinistre, une histoire contrariée et complexe, les désirs de Barberine ne s'accordant pas toujours avec ceux de Dextre et Sinistre.
C'est un texte plaisant et bourré d'humour, mais qui évoque aussi avec justesse le rapport des femmes avec leur corps.
Un petit plaisir de lecture...

Une belle danse littéraire entre des nénés et son hôtesse...
Une idée très sympa de faire parler son corps et cette partie en particulier pour l'histoire d'une jeune fille qui voue sa vie à la danse et dont le seul obstacle évident semble lié à la proéminence de sa poitrine!

Qu'ils soient gros, petits, fermes ou fripés, nous avons toutes une histoire à raconter sur nos seins. Voici celle de Barberine et de ses deux acolytes mammaires. La ballerine aux gros seins de Véronique Sels est un roman pétillant, une comédie légère et pleine de bon sens.
Depuis sa naissance, et même avant cela, Barberine est passionnée de danse et prévoit d'en faire son métier. Alors elle commence très tôt les cours de danse, dont la féerie qui s'en dégage nous fait rêver. Peu à peu, la variété des genres de cette dernière permet à la jeune fille de suivre un chemin initiatique. La rencontre avec de nouvelles formes d'expression chorégraphique amène Barberine à se découvrir elle-même. Elle est douée, elle a ses chances. Mais une ombre menace de se dessiner au tableau tandis que pointe la puberté.
Mais Barberine n'est pas la seule narratrice de la ballerine aux gros seins. Ses seins, Dextre et Sinistre, prennent la parole dans ce qu'ils appellent leur « autobiographie mammaire ». le roman nous livre alors un point de vue inédit et atypique sur le monde : le voir par les yeux d'une poitrine bouleverse en effet toutes les perspectives. Celle-ci raconte les choses comme elles sont, simplement, s'attache aux sens et aux perceptions physiques. Elle donne ainsi à voir de l'intérieur et de façon totalement insolite certains mécanismes physiologiques comme la puberté. Ce soudain déliement des langues, si tant est qu'on puisse dire cela, sonne alors comme une libération de la parole.

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Pépite ! Quelle belle et originale manière de parler de la féminité au travers de la vie de Barberine, danseuse et de ses seins. Chacun prend la parole et se raconte dans ce qu'il est de plus intime. C'est piquant, drôle, charmant et très perspicace, le tout assorti d'une écriture très fine, tout en synonymes et énumérations pour appuyer le propos. Cette lecture permet également de découvrir le monde de la danse et de compléter ses connaissances en biologie.