J'ai eu envie de tourner une autre page à la fin du livre, que l'histoire de Pauline et
Pierre-Louis Finzi continue... le désir est tellement sous-jacent dans ce livre… mais on sentait l'irrémédiable venir.
C'est pour ça que j'ai dû interrompre ma lecture un temps, je ne voulais pas qu'il arrive ce qui montait page après page. C'est dire que
Passy est rondement bien mené.
On a l'impression d'être un peu dans l'atmosphère de nonchalance du roman de
Duras, Lol V. Stein, j'ai la réminiscence d'une danse et uniquement d'une danse. Dans
Passy régne aussi le désir, c'est le roman d'une chose qui n'arrive pas.
Gildas est infect, c'est le personnage pour moi qui a le plus de relief, pourtant peu décrit ; il est le silence.
Les thèmes abordés font la richesse de ce roman, entre autres le rapport à la science et à la médecine.
Le pic du roman se situe au milieu, une nuit blanche se tisse là – grâce à l'entrelacement de la parole, du thème juif et des corps des deux amants - une nuit du dévoilement de
Pierre-Louis : on a l'impression que
Pierre-Louis va se mettre à aimer et à sortir de sa fuite perpétuelle. Il se passe quelque chose de
l'amour, les corps enlacés, pendant toute la nuit jusqu'au petit matin. C'est dans nos profondeurs que résonne la lecture. J'ai remarqué dans mes lectures qu'il y avait parfois un mont que l'auteur franchissait, puis il continuait de remarcher sur la plaine, après le suspens de la montée. C'est l'effet de cette nuit.
Le personnage d'irrésolu de
Pierre-Louis Finzi est admirablement portraituré.
Passy nous fait retrouver dans notre mémoire le Dernier Tango à Paris. Marlon Brando et Maria Schneider faisaient
l'amour dans un appartement vide, à l'endroit de
Passy où vit
Pierre-Louis Finzi. le roman est si ancré dans une émotion charnelle du lieu qu'il communique avec l'émotion ancienne de ce film.
Passy est plein de désir, mais ce n'est jamais dit. C'est peut-être une finesse.