le merveilleux Sempé nous ayant quitté, je me suis replongé, comme beaucoup, dans quelques-uns de ses albums. Celui-ci est fort réussi, avec son style si subtil. Ainsi deux souris devant un labyrinthe complexe entouré par des scientifiques complotent avant de faire une expérience médicale de manière à avoir encore et encore du fromage ! Une femme déclare à ses amis que tout le monde lui recommande d'être "elle-même", et se lamente sur le manque d'ambition que cela révèle...
Sempé n'est donc pas toujours si lisse qu'on l'imagine, mais il y a aussi un regard parfois un brin traditionnel sur la société...Peu importe, c'est tellement joli, une sorte de Edward Hopper drôle et mélancolique.
Mon seul bémol ce sont certaines planches un peu bavardes à mon goût, mais qui n'enlèvent rien au charme toujours aussi puissant de cet artiste que l'on n'a pas fini de regretter !
L'humour et le coup de crayon tout en poésie de Sempé reste inégalé et inégalable. J'avais acquis ce livre pour l'aquarelle automnale de la couverture, mais l'intérieur est loin d'être décevant, les petites merveilles de Sempé ne le sont jamais ! Cet ouvrage est quasiment un must ! Et dans tout cet humour tellement bien vu, et toute cette poésie, vient se nicher une petite pointe de mélancolie...
Inutile de présenter l'univers de Sempé ou la poésie flirt avec simplicité et douceur et ou l'humour est à la fois feroce et tendre.
J'ai trouvé cet album magnifique mais beaucoup plus mélancolique et triste que ceux que j'avais eu l'occasion de lire précédement. A feuilleter si vous avez un peu de vague-à-l'âme. Ou pas trop.
Toujours le même régal et la même acuité de regard. Un sociologue majeur.
Quelle soirée ! Tout ce que j'ai mangé était fade. J'étais à côté de Bellerin-Brivot qui nous a parlé de sa revue, son rôle, qu'il définit comme "passeur". L'importance du passeur à une époque où le savoir se désagrège, la mission humble, mais noble,du passeur. Bref, passeur par-ci, passeur par-là, pendant trois heures. Comme Edwige ne sale pas les repas à cause des divers régimes et que Bellerin-Brivot avait monopolisé les condiments, je n'ai pas osé lui demander de me passer le sel ou le poivre de peur de déclencher un éclat de rire qu'il ne m'aurait pas pardonné.
Comment s'appelle le personnage principal ?