AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,34

sur 305 notes
5
14 avis
4
8 avis
3
3 avis
2
0 avis
1
0 avis

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Il y a des livres que l'on aborde avec un certain respect, et que l'on referme la gorge nouée, le coeur lourd, avec une étrange sensation de malaise. Les livres autobiographiques de Jorge Semprun en font partie, notamment celui-ci, le tout premier qu'il ait écrit sur son "expérience concentrationnaire", comme on disent les bien-pensants. Ici, la chronologie est volontairement bouleversée, comme pour mieux suivre l'évolution de la pensée et des souvenirs, évoquant tour à tour la Résistance, l'arrestation, le voyage, bien-sûr, mais aussi "l'après", la libération, le retour en France... du camp lui-même, Semprun ne dit que le minimum, mais ces détails sont aussi rares que terribles, lorsqu'il raconte pudiquement comment les prisonniers, à l'appel du matin, se rangeaient autour de leurs camarades morts pendant la nuit, faisant tenir debout leurs cadavres, afin d'obtenir quelques rations supplémentaires de pain, celles-ci étant calculées chaque jour en fonction du nombre de détenus... Mais l'on sent que dans ces lignes, Semprun n'arrive pas encore à parler du camp lui-même, il est peut-être encore trop tôt pour cela, même vingt ans plus tard ; on dirait que l'auteur cherche avant tout à réellement s'attarder sur le voyage, sur cet aller simple vers l'Enfer, qu'il a partagé avec un camarade attachant, qu'il appelle le gars de Semur, mort dans ses bras peu avant l'arrivée à Buchenwald, comme tant d'autres avant lui au cours du voyage. Toute l'horreur est déjà là : la mort rôde avant même l'arrivée au camp, arrivée marquée, dans l'esprit de l'auteur, par le massacre ignoble d'enfants juifs par les soldats SS. Mais l'écriture de Semprun est peut-être encore plus troublante par sa retenue et sa sobriété, que l'on retrouve chez d'autres "rescapés" comme Primo Levi ou Elie Wiesel. Semprun dit l'indicible, dit ce que tant d'autres n'ont pas voulu entendre ; pire encore, à sa sortie du camp, il se rend dans un village voisin, d'où il constate amèrement que les villageois ont nécessairement vu et compris ce qui se passait à quelques mètres à peine de leur petite vie tranquille, eux qui ont sans rien dire respiré pendant des années la fumée des fours crématoires... (la suite en cliquant sur le lien ci-dessous !)
Lien : http://ars-legendi.over-blog..
Commenter  J’apprécie          30
"Le grand voyage" est un récit autobiographique de Jorge Semprun, un auteur et homme politique espagnol qui était résistant au régime d'Hitler durant la seconde Guerre Mondiale en France. Ce roman raconte son voyage de déporté dans un wagon à bestiaux entre la France et l'Allemagne après qu'il ai été arrêté par le Gestapo en tant que maquisard. Il raconte alors ses souvenirs liés à la guerre ainsi que ceux liés à son exil entre l'Espagne et la France alors qu'il était encore adolescent.

J'ai trouvé ce livre assez compliqué à lire car lors de son voyage, Semprun nous raconte des souvenirs passés et futurs à "L'histoire du wagon". Il est alors difficile de comprendre la chronologie de l'histoire et de sa vie. L'histoire reste cependant bien écrite et intéressante pour ne pas oublier ce qui s'est passé durant cette période.

Flo.
Commenter  J’apprécie          20
Je n'ai pas été impliqué, happé par le grand voyage comme je l'ai été par L'écriture ou la vie, ou bien, sur un thème proche, par La Nuit ou par Si c'est un homme. Pourquoi ? A quoi cela tient-il ? Peut-être y a-t-il trop de digressions dans celui-ci, ou peut-être aurait-il fallu lire celui-ci avant L'écriture ou la vie ? conformément à la chronologie ? Ou bien celui-ci est-il trop centré sur l'auteur ?
Commenter  J’apprécie          00


Lecteurs (1088) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1709 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *}