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Critique de 5Arabella


New Delhi, dans les années 80. Nous partageons pendant quelques temps la vie d'une famille indienne, composée de trois générations. D'abord les grand-parents, obligés de partir du Bengale après la partition de l'Inde, ce dont le grand-père Dadu ne s'est jamais remis, trouvant le plus grand réconfort dans le souvenir. Et comme suite à des ennuis professionnels, son activité de médecin est très sporadique, il a le temps de revenir au passé. La survie matérielle de la famille repose donc essentiellement sur les femmes, et en particulier sur la fille de Dadu, Ma, qui travaille pour subvenir aux besoins de tout le monde, tout en n'arrivant pas à surmonter la mort de son mari, militaire, tué bêtement dans un accident. Et puis il y a les deux filles de Ma, Chobi, la très sage, qui après de brillantes études travaille dans un journal, et la belle et frivole Sonali, qui par ses frasques va se mettre en danger, et mettre en danger sa famille.

Je ne sais pas à quoi cela est dû, mais j'ai dévoré ce livre, l'histoire m'a tenu en haleine presque jusqu'à la fin. Pourtant on ne peut pas dire que l'écriture est particulièrement forte et personnelle, plutôt neutre et impersonnelle, mais finalement elle s'adapte bien à ce roman, dont l'intrigue constitue l'intérêt principal. Je ne peux pas non plus dire que les personnages soient particulièrement fouillés, il y a un côté conventionnel dans l'opposition entre les deux soeurs, le chagrin insurmontable de leur mère... Mais finalement cela fonctionne malgré tout, même si je n'ai pas été surprise, il y a une certaine crédibilité dans l'ensemble. le portrait de la société indienne n'est pas non plus détaillé, l'auteur a choisi une famille de gens cultivés, dans laquelle tout le monde a reçu en partie une éducation à la britannique, et qui suit bien l'évolution du monde, donc les références à la cultures à proprement indienne ne sont pas permanentes (sauf pour la nourriture). Mais finalement c'est peut être cela qui est intéressant, montrer comme cette catégorie de la population jongle entre deux appartenances et façons de vivre, dès le berceau. Certes, cela ne représente qu'un partie de la population, mais au moins cet aspect sonne très vrai. Et c'est peut être finalement cela qui donne son intérêt au livre, le fait que l'auteur n'ait pas des ambitions qui dépassent ses possibilités, mais décrit un milieu qu'elle connaît, dans une écriture efficace et adaptée au sujet, en évoquant certains événements historiques et en soulevant quelques questions récurrentes à la société indiennes (une ou des nations, les violences à répétitions, la place de la religion...) mais sans avoir la prétention d'y répondre.

C'est donc une lecture très plaisante.
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