Bof
Ce livre est très succinct: 80 pages. C'est la deuxième partie qui m'a intéressé et donc seulement 40 pages. On peut résumer ce livre assez facilement: La démocratie est universelle et pour qu'elle fonctionne il faut que le débat s'instaure entre les citoyens. Je pense qu'il existe mieux comme livre sur le sujet.
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Lorsque Alexandre le Grand demanda à un groupe de philosophes jaïns en Inde pourquoi ils prêtaient si peu attention au grand conquérant, il obtint la réponse suivante, qui mettait directement en cause la légitimité de l'inégalité : "Roi Alexandre, aucun homme ne peut posséder une plus grande partie de la surface de la terre que celle sur laquelle il se tient. Tu es un homme, comme nous tous, sauf que tu es toujours agité et propre à rien, toujours à voyager si loin de chez toi, et à être un fléau pour les autres comme pour toi-même! (...) Bientôt tu seras mort, et alors tu ne posséderas que la parcelle de terre qui suffira à t'enterrer."
La seconde difficulté concerne la division du monde en civilisations distinctes entraînant des correspondances géographiques ; dans cette division, la Grèce est considérée comme partie intégrante d'une tradition spécifiquement "occidentale". Cela est non seulement difficile à soutenir étant donné la diversité historique des différentes régions d'Europe, mais c'est aussi oublier un élément implicite de pensée raciste dans cette réduction globale de la civilisation occidentale à l'Antiquité grecque.
Dans cette perspective, il n'est pas trop difficile de voir dans les Goths et les Wisigoths, et d'autres peuples européens, les héritiers de la tradition grecque (ils sont tous européens"), alors qu'il existe une grande réticence à prendre en compte les liens intellectuels existant entre les Grecs et les anciens Égyptiens, les Iraniens et les Indiens, et cela en dépit de la préférence que manifestaient les Grecs eux-mêmes -comme l'indiquent les récits de l'époque- à converser avec eux, plutôt qu'à palabrer avec les Goths.
De la même manière, lorsque dans les années 1590, le grand empereur mongol, Akbar, qui croyait au pluralisme et au rôle constructif des discussions publiques, faisait des déclarations en Inde sur la nécessité de la tolérance, et s'activait à organiser le dialogue entre des gens de confessions différentes (comprenant des hindous, des musulmans, des chrétiens, des parsis, des jaïns, des juifs et même des athées), en Europe, l'Inquisition faisait encore rage sans avoir perdu de sa virulence. Giordano Bruno fut brûlé pour hérésie à Rome sur le Campo dei Fiori en 1600, alors même qu'Akbar s'exprimait sur la tolérance à Agra.
Considérer la démocratie en termes de débat public, en tant que "gouvernement par la discussion", nous aide aussi à identifier les racines historiques - très profondes - des idées démocratiques de par le monde. L'apparente modestie occidentale qui prend la forme d'une humble réticence à promouvoir le "concept occidental de démocratie" dans le monde non occidental correspond en réalité à l'appropriation impérieuse d'un héritage global, comme s'il était exclusivement celui de l'Occident. Le doute qui existe quant à la "promotion" des idées occidentales auprès des sociétés non occidentales se combine à l'absence totale de doute quant à la conception de la démocratie comme une idée occidentale dans sa quintessence, une conception immaculée de l'Occident.
Cette erreur d'appréciation résulte d'une négligence grossière à l'égard de l'histoire intellectuelle des sociétés non occidentales, mais aussi de l'erreur conceptuelle qui voit la démocratie essentiellement en termes de vote et d'élections, plutôt que dans la perspective plus large du débat public.
J'ai, ailleurs, démontré le fait notoire que dans la terrible histoire des famines dans le monde, aucune famine ne s'est produite dans un pays indépendant et démocratique, jouissant d'une relative liberté de la presse. On ne peut trouver d'exception à cette règle, où que nous regardions : les récentes famines en Ethiopie, en Somalie, ou dans d'autres pays soumis à des régimes dictatoriaux ; les famines en Union soviétique dans les années trente ; en Chine la famine de 1958-61 avec l'échec du Grand Bond en avant ; ou à une époque plus lointaine, les famines en Irlande ou en Inde sous une domination étrangère.
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