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Le vide tome 1 sur 3
EAN : 9782896150236
436 pages
Editions Alire (16/09/2010)
4.21/5   822 notes
Résumé :
Pierre Sauvé
À l'orée de la quarantaine, veuf, père d'une fille de vingt ans. Sergent-détective à la police municipale de Drummondville, il enquête sur un quadruple meurtre qui a toutes les apparences d'un crime passionnel.

Frédéric Ferland
Début de la cinquantaine, divorcé, père de deux adultes qu'il ne voit guère, il cherche depuis des années l'excitation ultime, celle qui donnera un sens à son existence et à la vie en général, qu'il a... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (159) Voir plus Ajouter une critique
4,21

sur 822 notes
"Le Vide" de Patrick Senécal - La chronique au bord du gouffre...

Avec "Le Vide", on se sent happé dans un univers tourbillonnant, un abysse sans fond. C'est une expérience aux confins de la folie que nous délivre un Patrick Senécal qui pète la forme.

"Le Vide", c'est tout d'abord une intrigue très originale dans l'approche, encore plus quand on sait qu'elle a été écrite en 2006. C'est aussi un roman visionnaire.
Pas simplement parce qu'il parle de l'abrutissement des masses qui regardent des programmes mornes, putassiers et sans intérêt (mais je ne serai pas celui qui jette la première pierre, ça m'arrive aussi) mais surtout pour le chaos et la violence qu'il décrit et qui renvoient à des faits d'actualités qui ont marqué ces derniers mois au fer rouge. C'est bluffant !

Un vrai phénomène de société décrypté et annoncé tel une pythie moderne par l'écrivain inspiré.

C'est ensuite un style enflammé, puissant, hypnotique qui nourrit un besoin de beauté absolue. Avant l'histoire, ce sont les mots qui secouent le lecteur. Qu'ils soient drus, qu'ils soient crus. Car en plus d'aligner de jolies phrases, quand il parle de cul, et il en parle, Senécal appelle un chat un chat et une bite une bite. Oui... Et c'est chaud !

"Le Vide" est une (dé)construction hallucinante, un vertige vers le néant qui s'esquissent sous nos yeux. L'auteur renforce la désorientation du lecteur avec un chapitrage qui paraît aléatoire (évidemment, ce n'est pas le cas), en démarrant par le chapitre 21, et dont les numéros résonnent comme une perte des sens troublante.

Ce sont des personnages qui sortent de l'ordinaire, en souffrance, scarifiés de fêlures disgracieuses, qui suffoquent. Peut-être un peu trop d'ailleurs...

Mais c'est avant tout un récit captivant qui va t'embarquer. Toi, puis toi et toi aussi là-bas, te planque pas. On t'a vu ! Il va t'embarquer aussi ! Y a pas de raison ! Fais pas le malin !

Après, le roman n'est pas exempt de défauts. Certaines scènes et certains personnages sont assez répétitifs, la dépression suinte dans les pages et est très (trop ?) communicative. À ne pas lire si tu viens de te faire plaquer ou de perdre ton boulot.

Cependant, il est à recommander parce que ne pas le lire, ce serait louper une expérience livresque hors du commun, ce serait passer à côté d'un grand auteur, ce serait se priver d'un moment inédit. Et ça, c'est pas possible les ami(e)s. 3,5/5

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J'ai dévoré les 925 pages du Vide en deux jours (merci mes insomnies). J'en ressors avec un profond goût d'amertume. Je découvre Patrick Senecal avec ce roman et j'ai admiré son incroyable construction. Il mélange les chapitres pour mieux préserver le suspense et ça marche du tonnerre.

Quant aux thèmes abordés, c'est là où ça devient aussi palpitant que douloureux. le roman dénonce avec virulence et cynisme la vacuité de nos vies contemporaines qu'on tâche de remplir avec d'insipides envies, des émissions de téléréalité débilitantes et avilissantes. On rentre dans un cadre standard boulot-mari/épouse - les gosses - la maison... Senecal ou la vie en rose... fané.
Il dépeint avec force les ressorts d'un reality-show intitulé La vie au Max qui consiste à réaliser les rêves les plus fous (sordides surtout)des participants. Succès monstre au Québec, des millions de téléspectateurs sont littéralement collés à leur téléviseur à chaque émission, le public présent pendant le direct en pleine frénésie,  tous attendant le prochain trip, l'espérant bien barge ou bien hard sexuellement. Un vrai programme intellectuel, quoi.
En filigrane transparaissent l'avidité de passer à la télé quitte à piétiner sa dignité  (sa quoi? diraient certains), la solitude des candidats une fois leur quart d'heure de célébrité terminé, les conséquences de leurs actes auxquelles ils n'avaient absolument pas réfléchi, voulant juste faire le buzz  (grrr et pourtant je n'aime pas ce mot qui évoque l'insupportable grosse mouche qui vrombit juste quand on va s'endormir).

Les personnages sont tous bien amenés, crédibles et ambigus. le sergent-détective Sauvé m'a cependant parfois tapé sur les nerfs. le plus fascinant reste Maxime Lavoie, le présentateur et producteur de la vie au Max.

Même si j'ai beaucoup apprécié ce livre, je ne suis pas certaine de l'offrir. Car il faut le moral bien accroché pour affronter le vide que nous inflige Patrick Senecal. Il tape fort et réussit à transmettre le désespoir qui suinte un peu partout. A déconseiller aux personnes dépressives ou qui traversent une mauvaise passe. Sans entrer dans le détail pour ne pas éventer le suspense, je me suis sentie en résonance avec certains des propos avancés dans le livre. D'où le goût amer et la sensation de malaise après cette lecture.

Sur la quatrième de couverture, L'Hebdo suisse le décrit comme "un roman bien ficelé, intense, estomaquant, qui plonge dans le désarroi existentiel d'une foule avide de divertissement et d'hommes et de femmes désespérés.". Pour une fois, je trouve que l'avis sonne juste.
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Voilà un vide qui est un gros pavé !
Le Vide, c'est encore un portrait de l'homo desesperatus post seconde guerre mondiale, celui.celle qui ne croit plus à rien -et à lui même, sa grandeur et sa dignité, encore moins. L'anti-héros de Céline, de Houellebecq, de Litell et autres auteurs de monstrueux polars et thrillers dont nous sommes si friands, l'anti-héros qui est capable de tout par paresse, lâcheté, bêtise, cruauté ...Celui qui nous a menés et nous mène au désastre.
Patrick Sénécal choisit la voie du thriller pour sa démonstration, et la téle-réalité comme incarnation de la déchéance humaine. L'anti-héros est une foule de téléspectateurs, trois millions de Québécois fascinés chaque semaine par une émission trash "Vivre au max", où les heureux candidats sélectionnés peuvent réaliser leurs rêves les plus fous (insulter leur patron, leur belle-mère, sauter en parachute, combattre des piranhas, passer la nuit avec une porno-star...) Les rêves et leur vacuité sont très rapidement au centre de l'intrigue. de cette foule d'êtres vides jaillissent trois hommes : le présentateur, Max, milliardaire reconverti dans le showbiz, un psychologue suicidaire et dérangé, Stéphane, et un inspecteur de police (les Canadiens disent "détective"), Pierre. D'abord fort éloignés les uns des autres, les liens vont se nouer à travers l'émission et un quadruple meurtre sur lequel Pierre enquête.
L'intrigue est prenante, le propos est moderne, mais j'ai trouvé cela un peu longuet, ce qui fait que, grande lectrice de thrillers, j'ai assez rapidement compris où on allait. Heureusement, quelques rebonds inattendus m'ont raccrochée au livre. L'aspect moral du récit correspond à notre réalité, mais il m'a semblé un peu trop forcé, un peu trop heavy, comme disent nos Québécois dans le livre. J'aurais préféré une mélancolie et un désespoir plus dilués, profonds, las, et plus ironiques aussi, comme chez un auteur dont on ne doit pas prononcer le nom mais qui sait constuire des livres -mondes pour ces êtres vides, avec une telle intensité que les lire est une douleur physique et morale. Les personnages ici sont à la fois trop superficiels et hystériques pour nous ressembler. Ils vont trop loin, trop vite. On les regarde de l'extérieur.
Un très bon point : la fin, qui pourrait virer au n'importe quoi, tremble un peu sur ses bases mais finit par nous emporter. Bien joué.
C'est donc un très bon livre, que je conseille.
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C'est avec ma copilote Saiwhisper, que nous lisons ensemble, le roman « le vide », de l'auteur Patrick Senécal. C'est un écrivain que j'affectionne, pour moi c'est une relecture et pour mon amie, c'est sa première lecture de lui. Je l'accompagne donc dans « Le Vide »…



Intense, Effroi, Torpeur

C'est un très bon pavé, on s'attend vraiment à chaque point de rencontre. C'est une bonne lecture, l'auteur Patrick Senécal prend bien le temps, d'installer son histoire et de nous présenter ses trois protagonistes, qui vont se croiser : Pierre, Maxime et Frédéric. Je trouve que l'action, met un peu de temps, avant de démarrer, même si on comprend, qui doit bien mettre en place, son récit. Comme c'est écrit au Québec, je vois toutes les régions, que je connais. C'est un décor qui m'est familier, dans le récit qu'il nous offre, ainsi que les termes techniques, qu'il emploi dans le vocabulaire québécois.

Il faut avoir le coeur très solide, car l'auteur Patrick Senécal aborde des sujets sur l'actualité, c'est des thèmes souvent difficiles, à la fois tabous et qui font mal au coeur. Il s'en sort très bien avec les portraits, de ses personnages principaux, qu'ils nous dévoilent. On les découvre dans leurs quêtes, dans leurs émotions aussi dans leurs adrénalines. Il m'arrive parfois que je ressente des longueurs, je sens une routine qui s'installe desfois ça m'ennuie un peu, dans ma lecture. Comme je lis avec ma complice, nos échanges alimentent ma curiosité et je continue pour savoir ce qu'il arrive à nos personnages. On peut flairer un peu ce qui peut arriver, à cause des mots qu'il utilise, mais il arrive à bien garder le suspense, autour des événements. J'approuve qu'il manie très bien dans l'ensemble, pour arriver, à une finale, qui nous réserve.

«Mais comme vous avez choisi le vide, alors créons le vide…»

Je constate, qu'il maitrise très bien, la thématique du «vide » car justement c'est ce qui nous guide. Il est écrit, qu'il est considéré aussi, comme un roman noir, avec un mélange du polar. Je conseille donc d'avoir le moral, si le lecteur choisit de lire ce type de littérature, il est réservé aux amateurs du genre. On remarque également que les chapitres sont mélangés, pour avoir lu, en ordre et en désordre, je ne vois pas la différence. C'est original en soi, l'auteur Patrick Senécal parvient un peu à embêter le lecteur, car on se demande, c'est de quelle manière, il faut le lire.

Pour moi, je suis contente de le relire, même si ce n'est pas un coup de coeur. Ce qui fait une différence dans ma lecture, c'est vraiment nos partages, que je fais avec mon amie Saiwhisper. On analyse vraiment ce qui se passe, et on partage nos avis, qui vont se rejoindre beaucoup. Il faut être vraiment attentif car il possède beaucoup de matières à réflexions, surtout avec nos personnages, qu'on doit suivre, on plonge vraiment au coeur « du vide » avec eux.



J'invite donc à aller voir, la très belle critique, de mon binôme Saiwhisper, et je l'en remercie d'avoir choisi «Le Vide ». Je ne réfère pas nécessairement lui, pour la découverte de cet auteur talentueux, il détient d'autres livres à son actif.

Siabelle
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« Un auteur québécois qui possède l'art de nous ébranler les émotions... » Avec cette critique de l'édition québécoise, nous voici déjà dans l'univers langagier du roman.

La vacuité, la superficialité, le nihilisme, le vide « meuble » la vie de l'animateur milliardaire, du psy...et on en découvre de belles lorsque l'on demande aux gens de proposer d'exaucer leurs rêves en direct à la télévision.
C'est un thriller qui donne froid dans le dos par le fait de sa proximité avec notre vie. Trash comme un mélange de téléréalité et de témoignages du type « c'est mon choix ». Il vous faudra avoir le coeur bien accroché pour encaisser une scène « gorissime » où les protagonistes se réfèrent à ceux du film « Délivrance ».

Quelques longueurs mais celles ci sont agréablement compensées par le charme de la façon québécoise de s'exprimer.
Ce livre nous aspire dans une spirale morbide à notre corps défendant et on se demande pourquoi ce si bon scénario n'a pas donné lieu à une adaptation au cinéma.
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Citations et extraits (64) Voir plus Ajouter une citation
- Alors, si tout va mal, c'est de notre faute?
- C'est la faute à qui, sinon? rétorqua Lavoie en levant à nouveau les bras. Aux autres? Mais quels autres? Nous sommes les autres!
- Pourquoi on ne se rend compte de rien, alors? Parce qu'on est cons?
- Non, on n'est pas cons, répondit Lavoie. Mais on ne veut pas réfléchir! On n'en a pas envie! Déjà qu'on travaille sept à dix heures par jour, on ne se fera pas chier à réfléchir en plus! Faisons comme tout le monde, à la place! Écoutons les mêmes conneries que tout le monde, mangeons la même merde, achetons les mêmes cochonneries et pensons tous la même chose! C'est plus simple! C'est rassurant! Et pendant un certain temps, ça marche! On se croit heureux parce qu'on est ce qu'on nous dit d'être! Et on y croit, n'est-ce pas? N'est-ce pas?
(...)
- Ça marche, mais pour un temps seulement, reprit Lavoie. On finit par se rendre compte d'une chose abominable : même si on remplit notre vie de futilités, de mouvements vains et d'activités insipides, elle devient de plus en plus vide.
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Ils vivent les mêmes expériences que les participants, mais par procuration, répond Lavoie sans chercher à esquiver. Ce n'est pas tout le monde qui aurait le guts de faire l'amour en parachute ou de plonger dans une rivière au volant d'une voiture. Ces idées-là fascinent sûrement beaucoup de personnes ! De voir des gens les réaliser à la télé, ça donne au spectateur une sorte de contentement, ça crée une complicité. Comme au cinéma. On se met à la place du héros. Pourtant, personne dénonce le cinéma, alors pourquoi on dénonce les reality shows ?
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On peut avoir peur d'arriver en retard quelque part, peur de ne pas être à la hauteur d'une situation, peur du ridicule, qu'il soit arrivé un accident... Mais la terreur, la vraie, si intense qu'elle n'est supportable qu'à court terme, n'existe que dans l'incertitude, dans l'inconnu, dans l'éventualité du pire... Le moment le plus atroce pour l'homme qui tombe en bas d'une falaise...doit être ce bref instant où il vacille et tente de reprendre son équilibre. Pendant la chute, le sentiment prédominant et sans doute le fatalisme, ou l'abandon, ou les deux. Mais les quelques micro-secondes durant lesquelles cet homme se demande s'il va basculer ou non doivent-être saturées d'une terreur pure.
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Tu t’en doutes un peu, non ? Même si tu viens me voir encore pendant dix ans, cinq fois par semaine, ça ne changera rien parce qu’il est trop tard ! Tu as cinquante-trois ans, tu as passé ta vie à travailler en aménagement urbain, à t’occuper de ta maison, à magasiner, à élever des enfants qui sont partis, à rester fidèle à un mari qui ne te désire plus, à parler de rien avec tes voisines aussi ternes que toi, à écouter la télévision, à te coucher à dix heures quarante et à te lever à sept heures dix, à faire un voyage dans le Sud de temps en temps dans un hôtel plein d’autres Québécois blasés, à prendre un petit verre une fois par six mois, à te faire coiffer, à maigrir et à engraisser, à feuilleter des magazines féminins, à fantasmer sur ton beau-frère que tu évites comme la peste, à empiler des REÉR pour tes vieux jours, à écouter Céline Dion et Bruno Pelletier, à t’émouvoir sur de mauvais films, à décorer ton salon et ta cuisine, et là, après trente ans de ce rythme, tu te couches le soir, tu regardes le plafond et tu étouffes, tu paniques et tu ignores pourquoi, tu l’ignores mais tu comprends une chose, c’est qu’il est trop tard ! Trop tard pour quoi, tu ne sais pas, mais trop tard, oui, ça tu le sais, tu le sens, trop tard, TROP TARD !
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Vivre au Max est un reality show nouveau genre. Et dans reality show, il y a le mot réalité. Et dans la réalité, il y a la mort, absurde et incompréhensible. Nous en avons eu une terrible démonstration ce soir. Mais Eric nous a quittés en toréador. Je ne prétends pas que c'est ce qu'il aurait souhaité et, d'ailleurs, nous ne le saurons jamais. Mais aussi ironique que cela puisse paraître, il est mort en accomplissant son rêve. Alors que des millions de gens meurent avec le regret de ne jamais l'avoir accompli.
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1,2,3 BD ! Chez les libraires ! vous présente les BD coups de coeurs de Mathieu & Julie et la librairie L'Octobulle à Castres. - Speedball de Florian Pige et Etienne Gerin chez Sarbacane - Aliss par Patrick Senécal et Jeik Dion aux éditions Alire - Forgotten Blade ; Scénarios : Toni Fejzula , Tze Chun ; Editeur : ANKAMA 1,2,3 BD c'est le jeudi à 18h30 sur la chaine Youtube et les RS. Trait pour Trait parcourt toujours les librairies de France pour des conseils de lecture. #GALERIE #BD #POPCULTURE #BANDEDESSINEE #COMICBOOKS #9EMEART Retrouvez 1,2,3 BD ! Chez les libraires! sur : https://www.youtube.com/TraitpourtraitBD https://www.facebook.com/TraitpourTraitBD https://www.instagram.com/traitpourtraitbd/ https://twitter.com/TPTBD
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