Du très bon :
Le suspens est bien mené, c'est formidablement bien écrit, le québécois n'enlève rien (au contraire) à l'ambiance, même si les jurons sont un peu répétitifs.
On comprend certains mots non explicites en français (fif, moi je ne connais pas, en tous les cas.)
L'action tourne rondement, un vrai de vrai page-turner.
Les moins : c'est trop superficiel. C'est le côté négatif d'une action menée tambour battant, sans prendre le temps de respirer ni de réfléchir. Il n'y a aucun approfondissement de rien (le roman est court, 300 pages à peine).
Du coup, si on en ressort échevelé, dégoûté, voire horrifié, on est aussi considérablement frustré sur le manque d'explications à ce qu'il se passe dans cette fichue maison, "Oniria".
Senécal gagnerait à prendre un peu exemple sur S. King (un peu, pas à plagier) et à approfondir ses personnages et ses univers, qui sont déjà riches à la base, pour obtenir un meilleur résultat. Ce roman est, somme toute, très "filmesque", on ne sait quasiment rien de l'intériorité des protagonistes, et j'avoue n'avoir toujours pas compris le fil conducteur essentiel du roman...
C'est à dire les recherches de la psy sur les psychopathies. Il n'y a pas d'explication logique et cohérente à faire ce qu'elle fait... A part une curiosité malsaine et morbide, voire aussi perverse que ceux qu'elle prétend étudier, mais ce ne sera jamais évoqué. Tout ce qui peut faire la richesse d'un livre par rapport à un film (à savoir connaître l'intériorité des protagonistes) n'est pas exploité du tout par l'auteur, et je trouve cela dommage. Ici le problème est d'autant plus flagrant que l'ensemble de ses personnages manquent de profondeur, alors qu'il pourrait y avoir des différences notables entre eux.
Je ne parle même pas de la matière même des rêves, qui n'est à aucun moment "expliquée" ou interprétée, ce qui est quand même un des boulots de base des psys. (Ah tiens, en en parlant, je tiens peut-être un bout du "fil conducteur", mais s'il faut en arriver à écrire et réfléchir sur ce qu'on a lu pour arriver à tenir quelque chose, c'est que ça manque singulièrement de clarté... Bref, tout ça, c'est très survolé, trop à mon goût...
La psy (dont je peine à me rappeler le nom) a comme prétexte qu'elle va pas "expliquer" à des prisonniers en cavale, mais c'est quand même une grosse solution de facilité que d'invoquer ce genre d'argument pour éviter d'avoir à expliquer quoi que ce soit.
On a donc un beau florilège de scènes affreuses, une fois de plus (comme dans Aliss), mais pas grand chose qui "ancre" l'histoire et lui donne matière et cohérence. de mon point de vue, ça ne suffit pas à faire un excellent roman. Après, ça joue sur le suspens, de prendre le temps de développer les personnages et les bases de son histoire, c'est sûr. C'est sans doute un choix d'écriture de la part de l'auteur. Mais moi, ça m'a manqué.
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