Blake et Mortimer, tome 23 : Le bâton de Plutarque

Sorte d'épisode 0 parut en 2014 qui, chronologiquement, viendrait se situer avant le premier album de 1950. Nous y retrouvons nos deux comparses en pleine guerre, en 1944 ; alors que Blake est encore capitaine, pilote de la Royal Air Force et Philip Mortimer un scientifique travaillant pour l'armée.
Ce que je trouve admirable, c'est la façon dont le dessinateur est capable de reprendre jusque dans leurs moindres détails les personnages créés par Edgar Jacobs et dont le scénariste retrouve le flux et les thématiques des dialogues.
Le procédé, que l'on retrouve finalement assez souvent, peut être critiqué. Je trouve néanmoins formidable de pouvoir continuer à se plonger dans ces univers qui nous ont tant plu, à tous les âges de notre vie.
Survient alors un questionnement : Lorsque l'on sait que Jacobs ne désirait pas que la série continue après sa mort, quelle différence y a-t-il alors entre une « reprise » et un « plagiat » ?
Assurément une simple affaire de gros sous.
Mais qu'importe. Profitons de nos joies d'enfant retrouvées !

Avec le bâton de Plutarque, nous remontons au printemps 1944, avant le secret de l'Espadon. Evidemment, la menace pèse sur l'empire britannique. Une troisième guerre mondiale, rien que ça . By jove! Blake sera l'homme de la situation.

Choisi pour une délicate mission, il retrouve avec bonheur son ami de jeunesse, scientifique de renom, Mortimer. Et c'est dans cet album que nous découvrons la première rencontre entre nos deux héros et leur ennemi juré et immortel, Olrik.
J'ai trouvé cet épisode fidèle à l'ambiance des albums de Jacobs, au niveau du déroulé du scénario et du dessin. Cependant, à mes yeux, ça manque de rythme ,une petite dose supplémentaire d'aventure et de fantastique n'aurait pas été superflue.
J'adorais voir Mortimer courir dans tous les sens, Blake agissant en sous marin, Olrik plus machiavélique que jamais.
Ce fut toutefois bien agréable de retrouver mes amis Francis Blake et Philip Mortimer, même si je reste plus attachée aux aventures telles que le mystère de la grande pyramide, L'affaire du collier ou SOS Météores.

Un nouvel opus sympathique, mais qui ne m'a pas spécialement emballé.

Après « la suite » de la Marque Jaune plutôt loupée, cette seconde équipe nous propose une préquel au Secret de l'Espadon. Un défi audacieux plutôt bien réussit.

Pour commencer, je dirais que la couverture de cette BD est assez moche. Faut avouer que ce tome-ci et le précédent n'ont pas livré des couvertures mémorables… ou alors dans le cadre de la mocheté. C'est dommage.

La première chose qui m'a frappé et que j'ai beaucoup aimée, c'est de voir une aventure qui tourne beaucoup autour de Blake. Enfin ! Soyons honnête, le beau Britannique est souvent moins mis en avant que son camarade écossais.
On découvre les qualités de pilote de Blake mais aussi ses… aptitudes de parachutiste… (les fans comprendront).

Pour ce qui est de l'histoire, on est en face d'une bonne préquel effectivement.
J'ai bien aimé le côté énigme avec les codes utilisés par l'armée. Mais l'ensemble ne m'a pas transporté.
Mais j'ai trouvé que l'ensemble manquait un peu de dynamisme, l'ensemble est plutôt mal rythmé, surtout qu'il y a beaucoup à lire (une des grandes caractéristiques des Blake et Mortimer).
Il y a un point que j'ai du mal à dire si je l'aime ou pas. C'est Olrik. Je suis bien contente qu'on le voie (comme toujours), car ce n'était pas évidemment vu le rôle qu'il tient dans le Secret de l'Espadon. Mais je regrette qu'il ne soit pas plus présent. de plus, on peut y voir « la première » rencontre du colonel avec Blake et Mortimer. Cela m'a un peu déçue, car dans l'Espadon, on avait l'impression que le trio se « connaissait » depuis plus longtemps et que les deux héros avaient déjà plusieurs fois contrecarré certains de ses plans.


Une nouvelle aventure sympa mais qui ne m'a pas plus transporté que cela, surtout que le duo Julliard et Sentes avaient livré le Serment des cinq lords, très plaisant, et La Machination Voronov, l'une des meilleures aventures post-jacobiennes.

Un nouveau duo à la manoeuvre pour tenter la gageure... reprendre et donner du peps à une série cultissime, dont les afficionados tirent à vue...

Un peu comme pour le revival de Corto Maltese, les auteurs font feu de tout bois: seconde guerre mondiale, chiffrage, Olrik, technologie nouvelle, retournements de situations... Mais ici, les auteurs font le pari d'un préquelle, racontant les retrouvailles de Blake et de Mortimer, car il n'échappera à personne qu'ils avouent se connaître quand ils se voient au camp où se logent les spécialistes du chiffrage britannique.

Donc les ingrédients qui ont fait le succès de la série sont là. le grand méchant, machiavélique, le péril jaune, les avions aux lignes incroyables. Et c'est, je dois bien l'avouer, un demi-succès. C'est d'abord un peu confus,; puis cela se simplifie, et l'action prend le dessus, mais de manière assez convenue. Les rôles sont trop bien définis. Et le lecteur n'est pas vraiment déstabilisé, ni surpris.

Le trait est sans reproche. Idem pour les aspects scientifiques du scénario. On sent le scénariste très documenté sur le chiffrage et le codage. Mais tout lecteur connaissant le sens d'un bâton de Plutarque verra une partie du (trop rare) suspense s'envoler.

Le seul intérêt : préparer le tome suivant