Petit livre rafraîchissant et grave, constitué de cinq nouvelles, chacune mettant en scène une originale manière mais totalement immorale, quoique, de se débarrasser d'un mari (ou futur ou futur-ex), ou d'une rivale. Pourquoi le titre de trente ? je n'ai pas la réponse mais peu importe.
Cinq nouvelles, donc il conviendra d'apprécier cet art particulier et notamment celui de la chute.
J'ai apprécié et la construction et donc la chute pour chacune. C'est drôle, caustique, atroce (mais ouh ouh c'est du roman, de la fiction, c'est pas pour de vrai), amer parfois, sordide, et par conséquent terriblement, tendrement humain. Et non, l'humain n'est pas un gentil animal !
La première nouvelle est excellente et m'a fait penser à
La Poison (le film de
Sacha Guitry datant de 1951 et non pas le remake fadasse plus récent). Je ne peux pas dévoiler évidemment, mais dans ce cas, il s'avère que la chute de la nouvelle, extrêmement rapide, joue un rôle important dans le plaisir du lecteur.
La seconde nouvelle est la plus sordide, de mon point de vue, puisqu'il y a manipulation des enfants. Mais là aussi, c'est humain, même si ce n'est pas beau.
La troisième est toujours de mon avis la plus faible, un peu trop axée sur le côté criminel et finalement sans surprise (la chute est un peu faible).
La quatrième est diabolique et dans son récit et dans sa construction. Géniale.
Quant à la cinquième, elle porte le titre de " une happy end, en quelque sorte", certes, l'auteure a voulu sans doute une petite note plus gaie, ou moins morbide. Elle se termine par un discours militant quant à la violence au sein des couples ou plus généralement des relations.
J'ai pris plaisir à cette lecture car le propos, éminemment grave et dramatique, est traité avec humour et recul plutôt subtil.