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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782864242543
224 pages
Editions Métailié (02/10/1997)
3.67/5   190 notes
Résumé :
Le soir de leur rencontre, il croit rêver. Une fille si magnifique ne peut lui appartenir. Et pourtant, Isabel veut le revoir : ils ont rendez-vous chez elle, samedi. Mais voilà, jamais il ne parviendra jusqu'au lieu magique.
Le café prend un goût d'échec, les fleurs se fanent d'attendre l'aimé, la ville devient labyrinthe. Quand ils sont manqués, les rendez-vous chamboulent volontiers une vie...

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Critiques, Analyses et Avis (26) Voir plus Ajouter une critique
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C'est drôle comme les choses arrivent parfois : il aura fallu la nouvelle du décès de Luis Sepulveda pour que je me décide à lire en entier son admirable Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre. Jusque là j'avais savouré une ou ceux nouvelles par ci par là, suffisamment pour décréter que c'était un des plus beaux livres que j'ai jamais lus... Aujourd'hui je l'ai terminé et l'émotion d'avoir lu un grand livre se mêle au chagrin de savoir son auteur parti pour toujours. C'était finalement le bon moment pour lire ce recueil : ces nouvelles mystérieuses, fantastiques, mélancoliques, magiques aussi sont là pour dire que cette lecture était un rendez-vous, réussi lui, entre un lecteur et un auteur, un dernier rendez-vous, celui où l'on dit : Adios!
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L'un des plus merveilleux livres de nouvelles qu'il m'ait été donné de lire. C'est empli de désespoir et chaque nouvelle retourne le coeur car elle met le doigt sur des instants de fragilité avec une force incroyable. Je crois que tant l'écriture, qui a une grâce et une acuité de l'instant, que les histoires évoquées, forment un tout des plus justes dans la perception que reçoit le lecteur d'un moment que l'on peut qualifier de critique dans une vie, d'un " rendez-vous manqué. " Une poignée de porte, un livre doré, un train dans les nuages, une photo déchirée ou même un centimètre gagné sur le désert… chaque détail compte et avec Luis Sepulveda, on navigue sur les brisants, de Hambourg à Santiago, les digues craquent, les brise-lames crient leur impossibilité à retenir les flots des tourments. Les plus beaux textes de Sepulveda pour moi. Merci Poulette pour cette magnifique découverte :) Je te rends le livre avec plein de choses en plus dans la tête !
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Rendez-vous d'amour dans un pays en guerre était dans ma PAL depuis très longtemps et c'est à l'occasion d'un challenge que j'en ai profité pour l'en sortir.

La littérature sud-américaine est toujours l'occasion d'un voyage et puis ceux qui me connaissent savent a quel point j'aime les nouvelles.

Malgré tout, je reste sur ma faim car j'ai trouvé le recueil très inégal. Certaines nouvelles sont excellentes, touchantes, pleine de suspense et surtout avec une chute ou un retournement de situation totalement inattendue comme je les aime. D'autres par contre m'ont laissé complétement indifférentes, comme si on avait affaire à un autre auteur.

Je suis quand même bien contente d'avoir retrouvé Luis Sepúlveda, que je n'avais pas lu depuis un petit bout de temps.
Lien : http://missmolko1.blogspot.i..
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Vingt-sept nouvelles, classées dans quatre parties distinctes :
- Rendez-vous manqués de l'amitié,
- Rendez-vous manqués avec soi-même,
- Rendez-vous manqués avec le temps qui passe,
- Rendez-vous d'amour manqués.

Une belle écriture, beaucoup de nostalgie, un sentiment d'étrangeté... Je n'ai pas été à l'aise avec toutes ces histoires... Beaucoup de politique aussi et de récits de luttes...
Quelques très beaux passages il est vrai, mais une impression de vide, de manque, de malaise... Certains autres livres de Sepulveda m'ont beaucoup plus "parlé". Je reste un peu en retrait par rapport à cette oeuvre.
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Il m'a fallu lire quelques nouvelles avant de me rendre compte que j'avais déjà lu ce livre il y a une vingtaine d'année.
Ces nouvelles déconcerteront ceux qui ont lu et apprécié les romans tels que le vieux qui lisait des romans d'amour ou Histoire d'une mouette et du chat qui lui apprit à voler.
Ici, la nostalgie, les regrets, l'exil sont évoqués par rapport aussi bien au Chili d'avant le coup d'état de Pinochet que pour ceux qui, bien avant, avaient quitté l'Espagne après la guerre civile.
Difficile à lire et à apprécier quand on n'a pas tous les codes.
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Citations et extraits (57) Voir plus Ajouter une citation
Pour tuer un souvenir

Tu as la photo entre les mains et tu trouves trop artificiel le paysage aux couleurs polaroïd. Trop bleue la mer, trop transparent le ciel, trop incendié cet horizon, trop de brillance dans les regards des deux personnages qui s'enlacent au mépris du vent, vêtus de pull-overs semblables.
Tu regardes dehors et la seule chose que tu vois c'est le reflet que la vitre te renvoie comme une gifle, parce qu'il fait nuit et qu'à cette heure les fenêtres se transforment en miroirs qui renvoient la solitude, les intérieurs accablants, les maisons comme la tienne, maisons vides, maison avec café sans sucre le matin, café rapide et la voiture qui ne démarre pas et les minutes qui passent, maisons où tu découvres le matin des signes de déprime qui te signalent à cor et à cri que tu es en train de perdre la grande bataille.
La photo reste dans tes mains. Elle était dans un tiroir que tu n'avais pas ouvert depuis des mois, mais elle est aujourd'hui dans tes mains et tu sens que le moment est venu d'assassiner ces souvenirs anciens.
Alors tu dois prendre la photo comme un parallélépipède parfaitement horizontal et, c'est le plus important, devant une de ces fenêtres qui semblent reprocher à la pièce sa lumière blafarde.
Ce n'est pas toi qui déchireras la photo. C'est quelqu'un d'autre, quelqu'un de plus courageux ou de plus impersonnel, un autre je-tu qui flotte dans le vide derrière les vitres.
Tu verras cette personne faire un mouvement de crabe avec les doigts, ses mains s'écarter de chaque côté et chacune emporter un morceau presque semblable de la photographie. Puis cette même personne rassemblera les morceaux et refera le même geste une, deux, trois fois, plus si elle l'estime nécessaire, jusqu'à ce qu'inexplicablement tu sentes la fatigue dans tes doigts.
Par la vitre, tu verras tomber des flocons de neige trop gros pour être graciles et violeurs des lois de la gravitation. Ils tomberont vite et, quand tu regarderas le tapis, tes yeux verront les vestiges mutilés d'un souvenir dont rien ne peut plus être sauvé.
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Rien de plus immobile que le soir avec sa routine mortelle de rideaux tirés aux fenêtres, de lueurs moribondes qui éclairent des intérieurs assoupis, de grilles qui répriment tout désir de sortir acheter des cigarettes, de rues aux lumières blafardes qui projettent des obélisques sur le pavé. Le soir colle à la fumée de la cigarette, prend une teinte bleue si fine qu'elle se déchire quand il se souvient qu'il vient de lire un article sur la mort de Thelonious Monk, et il lui semble stupide de s'être laissé surprendre en pleine rue par l'annonce du décès d'un homme qu'il n'a jamais connu et dont il a toujours été séparé par une telle distance que se mettre maintenant à la calculer, peut-être en consultant l'Encyclopédie ne servirait qu'à renforcer ces ombres immobiles et cette odeur d'urine.
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Finalement, on en prend son parti. on se résigne à perdre le nirvâna. Le pire châtiment n'est pas de se rendre sans lutter. Le pire châtiment c'est de se rendre sans avoir eu la possibilité de lutter. C'est comme de jeter l'éponge par forfait de l'adversaire et même si l'arbitre lève le bras du boxeur vainqueur au milieu des bâillements, la sensation de déroute dure jusqu'à devenir résignation.
Je retournai au billard, aux tapis, à la douzaine de bières gagnées sur le premier imprudent. Salgado m'attendait et nous avons rejoué la pièce du nez éclaté et de l'oeil fermé, deux, trois fois jusqu'à nous serrer la main en déclarant que l'amitié devait être comme ça, bagarreuse.
Mabel.
Avec le temps j'ai appris à oublier ses mots-yeux, la dimension de ses adjectifs-lèvres, la netteté de ses mains-substantifs. Avec le temps, le temps est passé sur mes pas et je me suis empli d'oublis qui m'ont oublié. La ville dont je viens de parler n'existe plus, ni les rues, ni la boutique des muettes, ni les cravates larges comme des rames, ni les palmiers nains, ni l'atmosphère proustienne sans décadence. Tout a disparu. La musique, la salle de bal, le chien penché vers le gramophone. Tout est perdu, je l'ai perdu. Il y a longtemps que mon oeil n'est plus gonflé, mais il me reste un bleu à l'âme et quelque chose manque, Mabel, quelque chose manque et c'est pourquoi je marche dans la vie comme un insecte boiteux, un lézard sans queue ou quelque chose du même genre.
(Rendez-vous d'amour manqués - Histoire d'amour sans paroles)
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Il sait qu’il a une cassette du quartet de Thelonious Monk quelque part et il sait aussi que John Coltrane est au saxophone soprano, et qu’il y a si longtemps qu’il a écouté My favorite things pour la première fois que ce n’est pas la peine de faire appel aux calendrier su souvenir.

Il se met à chercher à quatre pattes, à ôter la poussière des cassettes, à lire paresseusement les inscriptions en couleur, en notant la fuite des années sur les mots à moitié effacés, et il finit par trouver.

My favorite things et Thelonious Monk mort récemment à l’autre bout du monde, peut-être dans une odeur de cigarettes semblable à celle qui envahit cette pièce où le soir s’est arrêté et pèse de tout son poids. Au saxophone soprano le tempo sensuel de John Coltrane.

Il débouche une bouteille de vin et se prépare à rendre un hommage posthume à ce mort dont le cri monte des pages du journal. Il introduit la cassette dans l’appareil pour attendre les premières notes, […]
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Il est tranquillement assis en train de contempler l'immobilité du soir. Il joue à deviner les reflets de l'eau sur la fenêtre, les éclats de lumière qui filtrent à travers les plantes, il regarde parfois la pendule sans la moindre intention de connaître l'heure exacte parce que tout simplement ça lui est égal.
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