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Luis Sepulveda, célèbre auteur chilien et son ami le photographe Daniel Mordzinski parcourent la Patagonie en 1996 et en rapportent ce somptueux livre de voyage, illustré par de magnifiques photos en noir et blanc.

Avec eux nous vivons au jour le jour la réalité quotidienne de ce pays, le marquage des génisses chez les gauchos, le parcours à bord de la Trochita, nom familier donné au Patagonia Express; les aléas de la distribution des terres agricoles, le vécu des immigrants européens depuis plusieurs générations.

La Patagonie et la Terre de Feu ont toujours été considérées comme des territoires susceptibles d'être spoliés impunément.

Sepulveda nous montre comment, tout au long du 19ème siècle les Amérindiens vivant dans ces zones ont été dépossédés de leurs terres.
Plus récemment, des milliardaires américains s'approprient des milliers d'hectares, sans qu'il y ait contrôle possible par la population locale quant à l'utilisation de ces terres.
Un magnifique ouvrage d'histoire, de géographie et d'économie..
qui me donne envie de repartir là bas...
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Le dernier "Far South", presque immaculé de civilisation.

Magnifique voyage itinérant de place en place, à la rencontre de personnages tous plus atypiques les uns que les autres, dans un décor où la civilisation a encore du mal à s'imposer, même si elle a déjà causé des dégâts irrémédiables.
Luis Sepulveda, et son "socio" photographe Daniel Mordzinski, mus par une recherche d'absolu, choisissent les grands espaces patagoniens pour satisfaire à leur quête ontologique.
On y découvre des personnages hauts en couleur, un artiste-luthier, un descendant de Davy Crockett, mais aussi un lutin (!)... tous vivent libres leur passion, leur nature dégagées - pour un temps encore - des codes, des règles d'une société de plus en plus mondialisée. Des rencontres donc, avec des êtres libres, libres de pensées, libres d'exister....!
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Livre de voyage ou compilation de nouvelles ? Ce livre est un peu des deux. Sepulveda a ce sens du récit, ce sens du conteur, qui transforme quelques anecdotes de voyages en légendes ! Non, anecdote est trop connoté, il s'agit plutôt de rencontres, la véritable essence du voyage, que Sepulveda nous conte aux fils des pages. Un voyage fait au sud du 42eme parallèle, avec son « socio », complice photographe Daniel Mordzinski, mais aussi avec son coeur, grand ouvert sur la vie. Dix neuf cent quatre-vingt seize, les deux complices décident de faire ce voyage au Sud et de le raconter avec leurs mots à eux : la lumière pour Mordzinski et l'encre pour Sepulveda. Ils partent, sans vraiment plus de but que de se laisser guider par les rencontres, ce qui veut dire aussi prendre le temps. le vrai voyage était là. Les rencontres avec ce luthier Cervantesque sorti de la brume à la recherche d'un violon au milieu de nulle part, le poivrot descendant de Davy Crockett, les mécanos du Patagonia express et de nombreux autres dont Sepulveda a écrit la légende et que Mordzinski a immortalisé avec son Leica.
Ces nouvelles du sud, c'est aussi un plaidoyer pour ces hommes ancrés dans la terre australe, au caractère endurci par les vents de Patagonie, ces hommes et ces femmes que Sepulveda chérit aussi dans nombres de ces livres. Des héros de l'ordinaire, savants mélanges de dureté et de douceur, de vent tempétueux et de lumière rasante. Des hommes et des femmes exploités, maltraités, et qui ne demandent rien de plus que de vivre leur liberté.
Ces dernières nouvelles du sud, hélas ne sont pas bonnes. Elles témoignent de la toute puissance de l'argent qui gangrène les esprits, pourrit les racines et coupe les ailes. Par bonheur, il y a les livres. de fiction, ou de voyages, ils nous invitent dans les contrées de notre âme que l'on aurait oubliées, ils ouvrent ces fenêtres sur les mondes à vivre et à rêver.
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Luis Sepúlveda (1949-2020) est un écrivain chilien, devenu célèbre grâce à son beau roman "Le vieux qui lisait des romans d'amour". C'était un homme très marqué à gauche et un ferme soutien des peuples autochtones spoliés par les colons de l'Amérique du Sud. C'était aussi un grand voyageur. Dans le présent récit, il raconte l'expérience qu'il a vécue, en compagnie de son "socio" Daniel Mordzinski. Ils sont est partis de Buenos Aires et ont abouti en Terre de Feu. La Patagonie, c'est le vaste Far South de l'Argentine, une terre ingrate et balayée par un vent infernal, peu peuplée. Dans cette immensité, des petites bourgades ou plus souvent des hameaux servent d'escale aux deux voyageurs. Ils y rencontrent des personnages, hauts en couleur, qui évoquent des anecdotes personnelles ou bien le passé du lieu où ils vivent. Et l'auteur adore s'en faire l'écho: c'est un excellent conteur. Avec lui, le mythe se mélange au reportage. A son récit se juxtaposent les photos en noir et blanc prises par son socio (images dont j'aurais avoir le titre…). Ce livre se lit facilement. J'indique que j'ai eu du mal avec le début un peu poussif (à Buenos Aires) et que j'ai préféré les chapitres avec les gauchos et d'autres habitants de Patagonie - une terre d'aventure très éloignée et peu visitée.
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Dernières nouvelles du sud est un recueil de légendes, un récit de voyage, ou un peu des deux, partagé entre deux "socios" Luis Sepulveda et Daniel Mordzinski (pour les photos).

Les nouvelles constituent autant d'étapes pour ces voyageurs de grands chemins en route vers le sud, toujours plus vers le sud.
On y rencontre les gauchos habiles, une magicienne à la peau parcheminée et aux mains fertiles, la tombe d'un shérif texan poursuivant Butch Cassidy et le Kid, le descendant imbibé de David Crockett, une veille loco, un luthier heureux, un lutin gaélique, des fantômes beaucoup de fantômes.

La Patagonie est une terre sans limite, conquise par des hommes aventuriers qui ont appris à y vivre et à y mourir, loin des acquisitions récentes des milliardaires d'aujourd'hui qui semblent se foutrent complètement des hommes et de l'histoire de cette terre, pure et venteuse. Remplie d'espace et de légende.

31 décembre 2012
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En 1996, Luis Sepulveda, écrivain chilien, et Daniel Mordzinski, photographe argentin, partent pour un périple en Patagonie à la rencontre des terres australes et de leurs habitants : des habitants souvent hauts en couleur, gais et chaleureux, malicieux, voire farceurs et dans tous les cas, très attachants.
Les deux « socios » abordent ces rencontres sans forfanterie ni ironie, mais sans résister à souligner la cocasserie et l'exotisme de certains patagons. Il en ressort une galerie de personnages surprenants qui vivent sous des cieux austères et dans un isolement certain, le tout rehaussé par de belles photos en noir et blanc.
J'ai bien aimé cet opus mais je suis restée un peu sur ma faim car 182 pages dont à peu près la moitié de photos, c'est bien peu pour raconter un périple de plusieurs milliers de kilomètres au sud du 42° parallèle…
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« En Patagonie, on dit que faire demi-tour et revenir en arrière porte malheur. Pour rester fidèle aux coutumes locales, nous avons poursuivi notre chemin car le destin est toujours devant, et on ne doit avoir dans son dos que la guitare et les souvenirs. »

Attendez, j'vous raconte…

J'arrive à peine d'un voyage enchanteur au pays de Sepúlveda pour vous donner les Dernières nouvelles du Sud, le Sud du bout du monde. Mon sac-à-dos est chargé de souvenirs, pas de ceux qui s'abîment et se perdent, mais des souvenirs comme des odeurs qui s'impriment à jamais dans les mémoires du coeur. Mes compagnons de route, Luis Sepúlveda et Daniel Mordzinski - photographe franco-argentin - avaient envie de nous raconter la richesse lumineuse dont sont imprégnés les gens qui vivent dans cet endroit que l'on dit l'un des plus purs de la planète : la Patagonie. Et moi, je ne demandais pas mieux que de les suivre…

À bord d'une vieille bagnole, notre voyage débutait à San Carlos de Bariloche, où nous descendions vers le Cap Horn, à l'Ouest argentin de la Terre de Feu, pour revenir par la Patagonie chilienne jusqu'à l'île de Chiloé, quatre mille cinq cents kilomètres plus loin. La quila venait de fleurir, une variété de bambou andin. Pas un seul nuage dans le ciel, d'un bleu immaculé. Nous avons traversé la steppe patagonienne, affrontant de face les vents violents de ces grands espaces indomptables. Ils nous ont rappelé les beautés sauvages d'une terre qui côtoie de près les eaux glaciales de l'Antarctique et les masses d'air froides qui battent de plein fouet sur la Cordillère des Andes.

« La steppe patagone invite les humains au silence car la voix puissante du vent raconte toujours d'où il vient et, chargé d'odeurs, dit tout ce qu'il a vu. »

Comme seule boussole, nous avions une envie furieuse de nous abreuver du parfum des fleurs sauvages, des saveurs des ravioles con tuco et de l'agneau rôti sur la broche, que mes amis voyageurs affirmaient dur comme fer être le meilleur au monde. le vin chilien coulait dans les verres au son des guitares et des accordéons, avant de finir la soirée devant un bon maté que nos hôtes au visage tanné par le vent nous servaient avec fierté.

De toutes ces rencontres que nous ayons faites, si je devais n'en revivre qu'une seule, j'irais revoir La dame aux miracles, cette vieille femme de quatre-vingt-quinze ans avec ses beaux sillons de rides qui témoignent de son histoire. Sa petite maison de campagne est entourée d'un jardin qui abonde de fruits et de légumes. Les herbes miraculeuses qui foisonnent de toutes parts ont ce don d'éveiller la fertilité. Mais je voudrais surtout, au coin du feu, qu'elle me reparle des souvenirs de l'homme sur la photo sépia. Je saurais alors que le plus beau des voyages est celui qui nous offre le cadeau d'une fenêtre ouverte sur le coeur des gens…

« Un jour mourait en Patagonie mais, à l'aube suivante, une vieille dame de quatre-vingt-quinze ans, qui avait fêté son anniversaire avec deux hommes des grands chemins, garderait la merveilleuse habitude de vivre. »

Je pourrais aussi vous parler de l'homme-luthier, El Tano, avec lui nous avons cherché dans chaque recoin de la steppe des bois rares pour la confection de ses violons. Ou encore des Gauchos de Patagonie, ces cavaliers qui franchissent la Pampa au galop, hommes élégants avec un foulard rouge autour du cou. Ils sont maîtres du lasso avec leurs gestes lents et harmonieux…

Ce récit de voyage est dédié à Osvaldo Soriano. Des pages émouvantes témoignent de son amitié envers l'écrivain et scénariste argentin.

« Osvaldo Soriano se dirigeait à pas lents vers Callao, il s'est arrêté pour saluer un vendeur de journaux, s'est penché un peu plus loin pour caresser un chat de gouttière puis a continué à s'éloigner, à s'éloigner jusqu'à ce que sa silhouette se perde sous les arbres, jusqu'à ce qu'il ne reste plus de lui qu'un souvenir inoubliable, définitif, têtu, incombustible, installé pour toujours dans le coeur de ma mémoire. »

Le temps me manque pour vous en dire davantage, le Patagonia Express arrive dans quelques minutes. Je monterai à bord et je me fermerai les yeux sur ces souvenirs inoubliables d'images et de rencontres.

Des Grandes Plaines du Montana en passant par un igloo du Québec, je dois le cadeau inestimable de cet aller-simple au Sud du 42ème parallèle à un Bison. Si vous passez un jour à la petite maison de campagne de la Dame aux miracles, vous seriez gentils de la serrer très fort dans vos bras de ma part. Dites-lui qu'il n'y a pas un jour qui passe sans que je pense à elle et à la photo sépia suspendue à son mur.

L'amour est le plus beau des voyages…

Lien : http://www.lamarreedesmots.c..
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Bon récit d'aventures à travers la Patagonie. Avec des photos.
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En 1996, l'écrivain chilien Luis Sepulveda et son ami photographe argentin Daniel Mordzinski, son socio, ont pris la route vers le sud du monde, le sud du continent sud-américain, au-delà du 42ème parallèle. Partis de Buenos-Aires, ils roulent vers la Patagonie. Ils s'arrêtent à Bariloche, El Bolson, El Maiten, Punta Arenas; la terre Mapuche et la Terre de Feu. Au gré des rencontres, ils quittent la route, s'arrêtent, partagent le maté et les mots.

Récit de voyage, témoignages, ces textes et ces images s'attachent autant à ces terres qu'à ses habitants; le livre de » deux voyageurs qui voulaient raconter comment étaient les gens de Patagonie. »

C'est la marginalité et la désolation patagonnes. Avec humanité, sans lyrisme, ironique et tendre, sans cacher sa colère et son émotion, Luis Sepulveda raconte son Sud. Il raconte les pionniers, les aventuriers, les exterminateurs et les exploiteurs, cette terre de spéculations et d'expropriations, les tragédies indiennes.

« Pour définir la capacité des armes on parle de pouvoir de destruction. Pour définir la capacité de destruction de certains hommes, il faut parler de pouvoir d'achat. »

Il raconte aussi des histoires de grands espaces et de trains, des histoires improbables de descendants de Davy Crocket et du premier cinéma patagon à Punta Arenas glacée par les vent du détroit de Magellan. Il raconte les richesses non-économiques, la magie des paysages et des rendez-vous de hasard. Et les photographies de noir et blanc, ce sont ces portraits et ces moments.

Il est beau et triste ce livre car c'est, à travers ces histoires, l'histoire d'un adieu, pas une histoire qui finit bien. La fin d'un monde au sud du monde, « le coût impitoyable de notre époque « .
Lien : http://www.lire-et-merveille..
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Luis Sepulveda nous entraine dans un voyage magnifique au pays où "le ciel est si bas qu'on peut le toucher": la Patagonie. Plus qu'un simple récit de voyage, l'auteur nous offre des portraits touchants de ses rencontres. On retiendra notamment celle de El Tano qui marche plusieurs heures droit devant pour trouver le bois parfait pour fabriquer un violon ou encore celle de Dona Delia la "Dame miracle" qui a 95 ans vit seule au milieu des grandes plaines de Patagonie. A travers ces rencontres, c'est également des témoignages sur l'évolution et les transformations du pays qui sont relatés.
Voici donc un beau livre tant pour la richesse de son contenu que par les photos de Daniel Mordzinki qui l'accompagne.
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