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Bertille Hausberg (Traducteur)
EAN : 9782864247784
160 pages
Editions Métailié (05/05/2011)
3.76/5   86 notes
Résumé :
Des villages immuables de la cordillère des Andes aux
glaciers de la Terre de Feu, Luis Sepûlveda nous raconte son
pays, le Chili. Vingt-cinq contes et autant de rencontres:
Nushino, le chasseur; les frères Arancibia, amis des jeunes
poètes; les companeros qui résistèrent à Pinochet; un chien
punk qui sent approcher la police et, en pleine jungle
amazonienne, un vieux qui lit des romans d'amour...
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Critiques, Analyses et Avis (23) Voir plus Ajouter une critique
3,76

sur 86 notes
La gentillesse d'une amie m'a permis de découvrir, cette semaine, les écrits de Luis Sépúlveda et de mieux appréhender le parcours, pour le moins agité, de ce militant politique chilien.
Ce recueil de chroniques, intitulé « Histoires d'ici et d'ailleurs », est sans doute le plus court chemin pour apprécier la personnalité et les talents d'écrivain de cet homme courageux.

Le 11 mars 1990, après 16 ans de cauchemar, prend fin le pouvoir dictatorial du Général Pinochet.
C'est le moment que choisit Luis Sépúlveda pour revenir dans son pays après un exil de 14 ans en Europe. Cet opposant de la première heure au régime militaire a passé plus de 2 ans de prison à Temuco avant qu'Amnesty International ne réussisse à obtenir, en 1977, sa libération contre un exil.

La joie, sans doute immense, de fouler à nouveau le sol de la mère-patrie n'est pas relatée. Sépúlveda préfère sillonner la banlieue de Santiago où les stigmates des années de plomb sont partout présents. Avec sincérité, l'écrivain humaniste rend hommage à ses compatriotes miséreux, ces anonymes qui, parfois au péril de leur vie, ont résisté aux militaires avec des moyens dérisoires. Cette première chronique est particulièrement émouvante.

La deuxième nous permet de survoler dans un petit avion la Terre de Feu.
Sépúlveda a travaillé avec Greenpeace dans les années 80. le militant écologiste dénonce ici la réalisation de projets énergétiques néfastes pour l'environnement et critique ouvertement une industrie touristique peu soucieuse de la fragilité de la région.
L'écrivain rappelle avec à propos qu'en seulement 50 ans, la température de l'Antarctique, de la Patagonie et de la Terre de Feu a augmenté de 2.5 degrés modifiant considérablement la topographie des glaciers de ces régions australes.

Suivent 23 autres chroniques tantôt en Amérique latine, tantôt en Europe.
L'une d'elles devrait particulièrement intéresser les nombreux lecteurs d' "Un vieux qui lisait des romans d'amour" ; elle relate la genèse, au coeur de la forêt amazonienne, de ce livre à succès.

De nombreuses chroniques rendent hommage aux compagnons d'armes de l'auteur.
Sepúlveda a fait partie du GAP, la garde rapprochée de Salvador Allende, dont la devise était : "Ni oubli, ni pardon".
L'homme au tempérament de guerrier déplore avec amertume les mesures d'impunité dont bénéficient, au nom de la réconciliation nationale, les assassins du régime Pinochet.

Tel un bon vin dont les arômes impriment durablement la mémoire, je garderai à l'esprit les chroniques vagabondes de ce livre d'emprunt.
Merci Eliane de m'avoir fait découvrir cet auteur chilien aux convictions affirmées !
Une lecture prochaine d'un roman de Luis Sépúlveda me paraît maintenant une évidence.
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"Histoires d'ici et d'ailleurs" sont de petites chroniques publiées en 2009 et 2010 sur les sujets de prédilection de l'auteur : les rencontres, les amis, les contes, sur fond d'histoire du Chili et de son vécu.
Sans le faire exprès, les quelques livres lus de Sépùlveda ont suivi un ordre chronologique de parution. Ce petit dernier avec lequel je clôture mon chemin date de 2010 et il m'a semblé plus dur. Une plume plus intellectuelle, un peu moins d'humour que dans les précédents. Mais, une belle balade quand même !
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Une vingtaine de petits récits présentés dans le désordre , sur l'amitié , le temps qui passe , la mort de nos amis , l'oubli ,l'exil et ses conséquences .
Je ne connaissais pas du tout l'auteur sauf de réputation , surtout pour son célèbre roman ' le vieux qui lisait des romans d'amour ' . Luis Sepulveda nous relate d'ailleurs ici ce qui inspiré son roman , coup de coeur aussi pour sa première rencontre avec son éditrice , beaucoup d'humour . J'ai ressenti aussi beaucoup de nostalgie . Un seul ( petit bémol ) , les histoires sont assez inégales .
En résumé , écriture fluide , un réel talent de conteur : j'avais l'impression que l'auteur m'emmenait en voyage , un bon moment de lecture qui donne envie de faire plus ample connaissance avec l'oeuvre de l'auteur et de se renseigner sur l' Histoire du Chili que je connais très peu .
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Sepúlveda nous offre ici un livre de chroniques évoquant des rencontres et des histoires courtes bien dans sa manière, tendre et engagée.
Nous y trouverons en vrac des rescapés chiliens et sud-américains des dictatures, des héros de la résistance, son éditrice française, le petit peuple du Chili, un inventeur loufoque, un distributeur automatique de billets escroc, une speakerine de radio Moscou entretenant l'espoir, un chien punk, un portrait hilarant de Berlusconi, entre autres perles.
Voilà un livre de plus, empreint de nostalgie et de tendresse, rendant hommage avec dignité et tristesse à ceux qui rêvaient d'un monde meilleur et qui ont perdu la partie.
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Un Sepulveda bien écrit comme toujours, mais très engagé. Ce n'est pas mon livre préféré de cet auteur. Je suis un peu déçue, à lire si on a pas de meilleur choix dans l'oeuvre de cet écrivain chilien.
Lien : http://araucaria.20six.fr
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critiques presse (4)
Actualitte
23 août 2011
Un vrai rayon de soleil plein de hargne salutaire ! […] Des témoignages à lire et à méditer.
Lire la critique sur le site : Actualitte
Lexpress
27 juillet 2011
D'un récit à l'autre, le Chilien brandit sa lanterne d'Aladin sur une époque qu'il rêve de réenchanter. Et qu'il observe parfois avec ironie, parfois avec amertume.
Lire la critique sur le site : Lexpress
LeFigaro
28 juin 2011
Ce recueil de chroniques récentes, de témoignages, de portraits, de contes aurait pu s'appeler «Ébauche d'un autoportrait».
Lire la critique sur le site : LeFigaro
LeSoir
14 juin 2011
Fait de textes « très personnels » d'après l'auteur, ce recueil nous emmène au plus près du Chilien. [...] C'est un livre bouleversant, écrit dans une langue simple et franche, qui prend directement aux tripes. Quitte à les tordre.
Lire la critique sur le site : LeSoir
Citations et extraits (25) Voir plus Ajouter une citation
La Patagonie, la Terre de Feu, les confins du Bout du Monde sont en danger. Une vision irrationnelle du progrès et le développement intensif, auxquels s'ajoute un tourisme irrespectueux, font de ces territoires extrêmes des lieux condamnés.
Tandis que nous volons au-dessus de la bahía Inutíl, Victor me dit :
- Dans un avenir proche, en arrivant aux abords du Perito Moreno, les touristes pourront lire : ici il y avait un glacier.
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La voix de Katia Olevskaïa était la voix d'un ange laïc qui, sur les ondes de radio Moscou, nous dispensait les doses d'espoir pendant les années les plus dures et les plus obscures de l'histoire du Chili. (…)
Au temps de la peur, quand les chiens occupaient les rues du Chili, quelqu'un allumait la radio, cherchait la fréquence sur les ondes courtes, baissait le son et les camarades se réunissaient autour du récepteur pour résister car la résistance à la dictature s'est forgée pendant de froids après-midis, des nuits trop longues, en exerçant le droit élémentaire de la clandestinité qui consistait à s'informer, à connaître le nom et le nombre de morts ou de disparus. Mais cette forme de résistance, de clandestinité à voix basse, nous apportait également la certitude de ne pas être seuls au milieu de l'horreur, et la voix de Katia annonçant « Écoute, Chili » était le seul espoir qui nous parvenait. (…).
Je l'ai rencontrée à Moscou peu avant son départ en Israël, son exil final. En faisant quelques pas dans un Moscou hivernal nous avons vu des vieillards transis de froid vendre leurs décorations de héros de l'Union soviétique. Je n'oublierai jamais la vieille dame qui proposait une série de photos de la Seconde Guerre mondiale, celles des Roses de Stalingrad, une escadrille de femmes pilotes dont les avions représentaient le pire des cauchemars pour les nazis. Les clichés montraient ces belles jeunes filles soviétiques et la veille dame qui les vendait était l'une d'entre elles. Katia m'a jeté un regard bleu de tristesse, j'ai pressé sa main et nous avons pris le large dans cette mer de vaincus. (…).
Katia Olevskaïa est morte dans un pays lointain, sous d'autres cieux, car c'est ainsi que s'éteignent les anges soviétiques et laïcs.
Écoute, Chili, allume un vieux poste de radio, cherche sur les ondes courtes, réunis les tiens pour un acte nécessaire de résistance et de souvenir. Le silence de l'éther te dira que la douce voix de Katia s'en est allée pour toujours.
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Salvador Allende a dit un jour, avec raison, que nous étions un pays notarial. On faisait confiance et on croyait à l’égalité parce qu’on la pratiquait. Tous les jours, dans un bar quelconque, quand deux poivrots se disputaient, l’un disait soudain à l’autre : « Tu es un imbécile ». Et la réponse invariablement était : « Tu vas me répéter ça devant un notaire ».
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Je suis heureux de reconnaître que le Chili décrit dans ce reportage a beaucoup changé en bien et en mal : les noms des victimes ont été revendiqués, de nombreux criminels sont en prison, le tyran est mort comme un misérable voleur et ceux à qui le pouvoir a fourni une occasion de s'enrichir y sont parvenus et sont de plus en plus riches.
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C'est beau de voler sur la ligne d'eau qui délimite les confins du continent américain et de la Terre de Feu. Une sensation contradictoire de paix et de violence étreint le voyageur, un désir d'éternité s'empare de son esprit. L'envie de s'exclamer "J'espère que tout cela ne changera jamais" s'étrangle dans la gorge, parce que cette beauté a toujours été en danger, et aujourd'hui plus que jamais.
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