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4,02

sur 5006 notes
Petit bijou de la littérature, ce court livre nous emmène dans la jungle avec Antonio José Bolivar... ce vieux attachant qui lit des romans d'amour. Drôle, percutant, dramatique, ce livre est tout cela à la fois.
Lu une première fois à 18 ans, je me souviens avoir passé un bon moment. 29 ans plus tard, j'ai relu ce livre et me suis tout autant régalée.
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C'est une journée plutôt classique à El Idilio. le dentiste itinérant s'occupe de ses patients et récolte une bonne poignée de dents avant de les échanger contre ses dentiers. Lorsque le cadavre d'un jeune homme blond est retrouvé dans une pirogue, les habitants accusent directement les Indiens de ce meurtre. Antonio José Bolivar connaît très bien les Shuars puisqu'il a vécu avec eux et affirme sans aucuns doutes que la responsabilité va à une femelle ocelot qui n'a fait que se venger.
Débute alors une chasse effrénée au coeur de la forêt amazonienne : les hommes chassant la bête et la bête chassant les hommes.

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J'ai longtemps attendu avant de lire ce petit roman d'une centaine de pages mais j'ai fini par m'y mettre et mes attentes ont été satisfaites !
Effectivement, au fil des pages, Luis Sepulveda nous emmène au coeur de l'Amazonie, de ses paysages et traditions Indiennes. Ce livre est un hymne à la nature et à son essence même et nous rappelle l'impact des hommes sur celle-ci et les populations qui y vivent.
Nous suivons Antonio José Bolivar qui a appris à comprendre cette nature débordante, qui en prend soin et la respecte au contraire des chercheurs d'or ou même du maire d'El Idilio qui n'y voient qu'un gouffre de ressources à exploiter et qui n'y trouvent que des ennemis qu'ils considèrent comme sauvages.

J'ai adoré plonger dans ce monde qui nous ramène aux essentiels et nous invite à découvrir la vie en Amazonie puisque du côté de nos métropoles nous n'en savons pas grand chose si ce n'est les trafics qui y sont établis et les menaces d'extinctions d'espèces de plus en plus nombreuses.
La manière dont les hommes de la ville y sont décrits nous amène directement à nous mettre du côté des Indiens et de la nature et je pense qu'une petite piqûre ne fait pas de mal (c'est justement ce que j'ai le plus aimé dans ce roman).
La pureté de Antonio José Bolivar qui, malgré les difficultés qu'il a surmonté, puise son bonheur dans le simple fait de lire quelques lignes chaque jours en forêt, est une bouffée d'air frais qui nous rappelle justement les raisons pour lesquelles nous aimons lire.
Au fil du livre et surtout à la fin, nous nous rendons compte que dans cette jungle hostile, chaque individu a sa place et, depuis l'arrivée des hommes colonisateurs, chacun tente, tant bien que mal, de survivre même si leur survie est menacée de jour en jour.

Enfin bref ! J'ai adoré cette lecture et je pense que ça se voit ! La plume de l'auteur est d'autant plus agréable que les descriptions qui y sont faites ! En 100 pages il y aurait encore plus à dire mais je vous laisse le plaisir de découvrir cette jolie histoire ;) En tout cas pour ma part, je comprends pourquoi je n'en avais entendu que du bien !
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Le vieux est campé dans sa cabane, debout devant sa table, lisant lentement des romans d'amour tout en dégustant une Frontera. le dentiste arrache des dents, ponctuant ces interventions malhabiles par des jurons bien placés. Les Jivaros, hilares, observent ce drôle de médecin trifouiller la dentition de ses patients. le maire, la Limace, assis dans son bureau, vide les bouteilles d'alcool, suant et dégoulinant de sa bêtise.

Et puis, il y a cette femelle jaguar qui a tué l'un de ces stupides gringos après la mort injuste de ses petits. Vengeresse, sa haine est insatiable, une chasse à l'homme va débuter. C'est ce bon vieil Antonio José Bolivar, lecteur assidu de roman à l'eau de rose, respectueux de l'environnement et des êtres qui y vivent, qui va devoir se lancer à sa poursuite. Son plus fidèle ami est Nushino, un Shuars, qui lâche des pets sonores pour exprimer son contentement ou pour couper court à la conversation.

Luis Sepúlveda dénonce avec drôlerie et sensibilité, la cupidité des hommes, leur soif de pouvoir, et la déforestation de ces territoires sauvages. Forêts hostiles, ceci dit, qui n'ont jamais eu besoin de l'empreinte corrosive de l'être humain pour pouvoir s'épanouir et vivre en paix.
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Après avoir découvert la plume de Luis Sepulveda à travers son recueil La Lampe d'Aladino et autres histoires pour vaincre l'oubli, j'ai eu envie d'en lire plus. Mon choix s'est porté sur son premier roman (mais pas sa première oeuvre) et j'ai été charmé par cette courte histoire.

L'auteur nous emporte en Amazonie, dans un petit village au bord du fleuve où la vie est rude. Ici survivent tant bien que mal quelques colons, dont Antonio José Bolivar dit le Vieux. Sa vie est rythmée par les pluies, le passage du bateau (avec le dentiste), les relations avec les Indiens et la lecture des romans d'amour. Lorsqu'il est obligé de se lancer à la poursuite d'un fauve tueur d'homme, cela va être l'occasion de se remémorer sa vie depuis son mariage à 15 ans dans la Cordillère à aujourd'hui.

Si le roman est court, il foisonne d'idées. Tour à tour roman drôle, roman d'aventure, roman écologique, roman historique, le récit de Luis Sepulveda nous entraine dans la forêt amazonienne. Et on a réellement l'impression d'y être. La moiteur, la pluie qui tombe et qui s'insinue dans nos vêtements, les bruits, les odeurs,… tout y est. On rentre dans ce roman et on chemine avec Antonio. On découvre sa vie, sa relation aux autres, sa relation avec la forêt. C'est réellement un hymne à la forêt amazonienne et un manifeste pour la sauver. Ce qui était vrai en 1992, l'est encore plus aujourd'hui. J'ai trouvé beaucoup de poésie dans ce texte. Mais aussi beaucoup d'humour. J'ai savouré le passage avec le dentiste. J'ai adoré détesté le maire qui représente, pour moi, l'homme blanc qui croit pouvoir dompter la nature et imposer sa loi. Il est d'un ridicule par moment.

Une lecture qui m'a charmé et qui a confirmé ma première impression. Je suis conquise par le style de Luis Sepulveda. Vivement ma prochaine lecture…
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Lu en 2016. Vraiment, j'ai été touchée par cette histoire et par la plume de l'auteur.
Une immersion aventureuse au coeur de la jungle amazonienne et de la jungle humaine, assoiffée de gloire, d'or et de sang...
Un récit captivant, dont j'ai apprécié le rythme, le ton, l'intrigue et la mise en lumière de chaque personnage. La scène finale est de toute beauté, malgré sa cruauté.
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J'ai toujours un peu de mal avec les romans courts.
Mais comment en tenir rigueur à celui-ci ?
Furtif comme une attaque dans le noir, il hantera longtemps chaque repli de votre mémoire.
Je l'ai lu parce qu'il fallait le lire. Je finissais par en avoir honte. Et je suis tombée dedans comme une bleue.
Je ne m'attendais pas à une telle puissance, une telle violence et, disons le, une telle tendresse.
J'ai été frappée par la tendresse de cette histoire.
Elle n'est pas évidente. Mais elle y est.
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Spoilers.

Une lecture sous le signe du plaisir.

D'abord le plaisir manifeste de l'écrivain qui campe des personnages au caractère bien trempé, qui échangent des dialogues ciselés, francs, souvent ironiques. Des rires, des moqueries, de la complicité qui se manifestent sans arrêt.

Le plaisir des personnages donc, le plaisir d'être ici, d'assister à des scènes humoristiques et cocasses (elles tournent souvent autour du maire obèse ou du dentiste avec sa "consultation"), d'échanger des paroles respectueuses ou des clins d'oeil.

Enfin, le plaisir du lecteur, qui se délecte de ces situations et de cette belle écriture, d'Antonio José Bolivar amateur de romans à l'eau de rose prêtés par le dentiste qui lui-même les emprunte à... une prostituée ! le plaisir de voir l'auteur nous amuser avec les noms à rallonge (Dolores...) ou ironiques (El Idilio, El Dorado).

On découvre la vie près de la forêt amazonienne, le mode de vie des autochtones Shuars, leur connaissance poussée de la survie dans cette nature hostile, dangereuse. Mais cette nature est menacée par les chercheurs d'or ou de pierres précieuses qui en profitent pour chasser les animaux sauvages et déclenchent la haine vengeresse de la panthère.

C'est le pitch de départ mais ce n'est que sur les trente dernières pages que la traque commence à proprement parler, et c'est ce qui m'a un peu déçue dans ce récit, j'aurais voulu en lire davantage à ce sujet, ou plus tôt. Dénouement magnifique, inattendu (Antonio qui met un terme aux souffrances du mâle) après un duel homme-panthère haletant.
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Voici la charmante histoire d'un vieil homme qui lit des romans d'amour, mais surtout qui possède une connaissance profonde et viscérale de la jungle amazonienne, de la chasse aux fauves et de la nature qui l'entoure. Il sait intégrer la sagesse ancestrale des peuples autochtones qu'il côtoie et, contrairement aux colons, chercheurs d'or ou autres profiteurs qui gravitent dans ce petit monde, il sait observer et a un immense respect pour ce monde naturel.
En somme, une courte fable distrayante et chaleureuse.
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📕 "Le vieux qui lisait des romans d'amour" Luis Sepulveda

📖 Au coeur de son Amazonie natale, Antonio José Bolivar appelé "le vieux" ne voit pas la vie sans de belles et tragiques histoires d'amour. Ses lectures sont des moments suspendus où il s'autorise à s'évader, jusqu'au jour où une femelle Jaguar à qui des braconniers ont enlevés ses petits menace de s'attaquer à son village, il est le seul, au vu de son vécu à pouvoir l'affronter...

✒ le décor se met vite en place, forêt luxuriante et angoissante, conditions de vie précaire mais pour le vieux rien ne vaut un bon roman. Lui qui a vécu plusieurs vies dont la plus instructive fut celle parmi le peuple Shuar qui lui a tout enseigné sur le respect de la nature et de ses habitants.

👍 Un joli petit roman, conte écologique qui condamne la déforestation et les braconniers, mais aussi un rappel à l'évasion nécessaire que peut provoquer la lecture dans la vie d'un homme. Un double message écrit dans un texte fluide, ponctué de notes d'humour. Une chouette petite lecture.
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Une lecture aux allures de conte au coeur de la forêt amazonienne.
Une atmosphère pleine des bruits de la jungle où toute choses peut devenir mortelles.
Un roman remplit d'aventures et de personnages plus typiques les uns que les autres que la plume de Sepúlveda nous rend aussi vivants et réalistes que l'on pourrait presque les toucher du doigt.
C'est aussi un magnifique plaidoyer pour le respect de la forêt amazonienne aussi ses habitants ancestraux que sa faune ou sa flore.
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