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Critique de TRIEB



L'Algérois est un roman sobre, articulé autour de quatre personnages : Marie Guérin, Simon Allegri, Jean Lorrencin, Paul Boisselet.

Marie et Simon sont tous deux lycéens, dans les années soixante, Paul Boisselet est bibliothécaire et oriente les goûts littéraires de Marie. le récit s'articule autour de trois lettres, dans lesquelles les points de vue et visions respectives des personnages sont explicités. Jean Lorrencin, dont le passé est obscur et suscite maintes interrogations, a côtoyé Marie et Simon. Il a, paraît-il, participé aux barricades d'Alger en 1960, aurait été membre d'une organisation d'extrême-droite Jeune Nation. C'est un pied-noir, originaire d'Alger. Dans la lettre de Paul Boisselet, les goûts et tendances littéraires et politiques de ce jeune homme sont évoquées : il aime Brasillach et cite Maurras, comme pour justifier par avance son engagement politique : « Nous devons être intellectuels et violents. » Marie, quant à elle, admire Paul Boisselet, ce bibliothécaire qui lui prodigue de bons conseils : « Quant à moi, j'étais sous le charme. Son étonnante mémoire, sa culture, la passion avec laquelle il essayait de nous initier à la découverte de ses écrivains favoris me l'avaient fait aimer (…) C'est à lui que je dois d'avoir lu Proust de bonne heure. C'est lui sans aucun doute qui m'a conduite sur les chemins de l'imaginaire et de l'écriture. »

Des liens amoureux sont décrits entre Marie et Simon, tandis que Jean Lorrencin reste inquiétant et source de toutes les craintes : n'est-il pas poursuivi par un Algérien qui souhaite se venger de lui depuis les événements d'Alger ?
L'Algérois n'est pas un roman historique, même si l'arrière-plan de la guerre d'Algérie y est omniprésent. C'est plutôt un hommage à l'imaginaire comme refuge, une mise en évidence du rôle du temps : « J'ai gardé les clichés. Ils sont autour de moi pendant que je t'écris (…) il me semble parfois que ce décor, autrefois reconnaissable, a perdu toute réalité (…) Paul Boisselet avait raison ; les pays imaginaires sont les seuls où nous puissions trouver refuge. »
Très bon roman, à la lecture agréable, et dont l'intrigue est déroulée de manière fluide. Il dépeint à merveille les traces que peuvent laisser sur nos vies les individus ou institutions ; il restitue avec une grande pudeur les tourments de l'adolescence, à l'occasion des premières sensations amoureuses.




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