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sur 259 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Le 17 décembre 1968, Mary Bell, une fillette de 11 ans, est condamnée à la prison à perpétuité par le tribunal de Newcastle pour homicide involontaire avec responsabilité atténuée.Quelques mois plus tôt, elle avait en effet causé la mort de deux enfants, Martin Brown, 4 ans, et Brian Howe, 3 ans.
A l'époque, Gitta Sereny qui couvrait le procès pour son journal, est horrifiée de voir cette enfant jugée comme une adulte, maltraitée par la presse, poursuivie par la vindicte populaire et qualifiée de psychopathe par des psychiatres qui l'ont à peine entrevue. En 1972, elle publie Meurtrière à onze ans : le cas Mary Bell où elle dénonce le traitement infligé aux enfants tueurs en Angleterre, après une longue enquête auprès de la famille de Mary et de tous ceux qui, de près ou de loin, sont intervenus dans son arrestation et son procès. Lors de ces interviews, elle découvre les mauvais traitements dont a été victime Mary durant sa petite enfance et qui expliquent partiellement sa violence future.
En 1998, soit 30 ans après les faits, elle revient sur cette affaire qui continue ponctuellement d'intéresser la presse anglaise. Cette fois, elle s'entretient avec Mary elle-même, revenant avec la principale intéressée, sur les meurtres, le procès, la prison, la libération.

Quand un livre est en lice pour le prix du meilleur polar Points, on s'attend, peut-être à tort, à lire un polar. Or il ne s'agit ici ni d'un polar, ni d'un roman mais bel et bien d'un travail journalistique d'envergure mené par Gitta Sereny, en étroite collaboration avec Mary Bell, la ''meurtrière du onze ans'' devenue une femme libre après douze années derrière les barreaux. La première surprise passée, on entre dans la vie de celle qu'on appelait May, de ses crimes à sa libération, en passant par ses années de prison et son enfance tourmentée. Sans voyeurisme ni parti pris, Gitta Sereny raconte le parcours familial et judiciaire d'une petite fille broyée par le système. Son propos n'est pas d'excuser les crimes mais d'expliquer les faits qui ont conduit au passage à l'acte et surtout de dénoncer la justice anglaise qui traite les enfants criminels comme des adultes. Sous-jacente, la question est aussi de savoir pour combien de temps on est redevable à la société des crimes que l'on a commis. Doit-on payer toute sa vie ou une rédemption est-elle possible ?
Sentiments ambivalents à la lecture de ce livre dur et violent. Les meurtres effroyables et la personnalité trouble de Mary sont contrebalancés par la révélation des mauvais traitements infligés par sa mère et par la punition imposée par les juges. Une enfant si jeune enfermée sans espoir de libération, intégrée à une prison pour femmes dès l'âge de 16 ans et durant des années jamais suivie psychologiquement ou psychiatriquement, peu ou mal préparée à une éventuelle sortie, forcément cela interpelle sur la façon dont une société gère le cas des enfants délinquants...Et en amont, la prévention est à revoir. Avant son passage à l'acte, Mary a lancé plusieurs appels à l'aide mais les services sociaux et la famille sont restés sourds à sa souffrance, par manque de moyens et soucis de discrétion. Prise en charge plus tôt, Mary n'aurait sans doute pas tuer...
Un livre fort, passionnant à certains égards mais qui souffre de certaines longueurs et n'entre pas dans le cadre du polar.
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J'ai eu étonnamment beaucoup de mal à venir à bout de l'ouvrage de Gitta Sereny. Je n'ai pourtant aucun reproche à faire sur le travail documentaire que l'auteur a effectué sur le destin de cette petite fille anglaise, qui à l'âge de onze ans, a tué deux jeunes enfants.
Je me suis vraisemblablement faite avoir par le macaron apposé sur la couverture « Prix du meilleur polar des lecteurs de Points ». Il n'y a pourtant rien de romancé dans « Une si jolie petite fille ». Jusque dans la forme, on découvre très vite que le livre est bien un pur document retraçant le parcours de la jeune Mary Bell, juste avant le drame, pendant son procès, puis sa détention, et enfin, ce qu'elle est devenue ces dernières années. Pendant presque cinq cent pages, l'auteur fait un récit détaillé de ce qu'ont vécu l'enfant et son entourage en intercalant des témoignages des personnes citées.

La redondance dans la forme des entretiens et le soin que porte Gitta Sereny aux lieux et aux personnes concernées n'a pas facilité ma lecture. Mon intérêt ne s'est éveillé que lorsque l'auteur souligne l'incapacité des structures de l'époque – et c'est malheureusement encore le cas aujourd'hui – à prendre en charge correctement une enfant, qui malgré son terrible crime, avait une sensibilité, une histoire. Il faut saluer l'impartialité de Gitta Sereny qui s'attache à relater les faits sans juger hâtivement, sans condamner même lorsqu'elle évoque ce qu'a subi Mary dans son enfance.
Malgré tout, cet ouvrage reçu dans le cadre de Masse Critique m'a amenée à m'interroger et me renforce dans ma conviction qu'il n'y a pas de question de « Mal », même dans les meurtres les plus atroces. Ainsi, je m'interroge encore : à quel âge le jeune est-il conscient de la portée de ses actes ? En quoi le passé peut-il déterminer nos actions futures ? Une rédemption est-elle toujours possible ?

En me penchant sur un tel fait divers, je savais que je ne resterais pas insensible, mais je ne m'attendais pas à être si révoltée par les structures censées préparer la réinsertion de Mary. Une phrase m'a particulièrement glacée, celle du docteur Chamarette, à propos du séjour de Mary en prison : « C'est assez incroyable que personne n'ait essayé de l'aider à se confronter à elle-même avant aujourd'hui. Cela montre à quel point on accorde peu de valeur aux êtres humains. »
Les dernières pages sur la mère de la jeune criminelle et tout ce qu'elle lui a fait subir sont extrêmement dures et j'ai été choquée de voir à quel point la jeune Mary avait été traumatisée.

Ainsi, même si ma lecture a été plutôt laborieuse, je reconnais que Gitta Sereny nous livre un portrait extrêmement complet et complexe de Mary Bell, qui nous fait nous rendre compte qu'il y a encore beaucoup de progrès à faire dans l'accompagnement des enfants criminels.
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Une si jolie petite fille est une enquête journalistique sur une histoire vraie : celle du meurtre, à quelques semaines d'intervalle, de deux enfants de 3 et 4 ans par Mary Bell... une enfant de 11 ans.
Sujet interpellant s'il en est.

Soyons honnêtes, même si ce qui m'a intéressée dans le fait d'engager cette lecture, relevait d'une démarche intellectuelle de compréhension : qu'est-ce qui amène un enfant à devenir un meurtrier ? Il y a, je suppose, pour ce phénomène extra-ordinaire, une fascination morbide.
Si l'on veut lire ce livre, commençons par reconnaitre notre propre part sombre.

J'ai un vrai regret pour la structure du livre. A tort peut être. Je m'explique : le livre s'ouvre succinctement sur le procès et la mise en contexte de la vie de Mary Bell, son voisinage, sa famille, etc. Les meurtres nous sont décrits sans s'appesantir sur les détails, ce qui est bien ainsi.
Ensuite, le livre est principalement constitué d'un long entretien avec Mary Bell : condamnée, elle passera de ses 11 à 16 ans dans un centre éducatif fermé, puis à une prison pour femmes durant 12 ans.

Tout au long de ces entretiens, j'ai ressenti un certain malaise : Mary Bell (qui à ce moment est sortie de prison, a 40 ans et est mère d'une enfant) a un fonctionnement malsain très perceptible, elle manipule et affabule beaucoup, est incohérente (la journaliste recoupe les informations par d'autres sources et nous signale les éléments erronés), est violente, minimise voire ne reconnait pas sa responsabilité, ne se centre que sur son ressenti sans aucune analyse et sans jamais exprimer de regrets sincères pour ses victimes et pour les actes qu'elle a commis.

En bref, Mary Bell, contrairement à l'auteure, n'a suscité chez moi aucune empathie. de son passé, la journaliste ne nous parle qu'à mots couverts. On sait que Mary Bell a subi des abus, mais rien n'est dit. Betty, sa mère toxique, est totalement immature et dysfonctionnelle, prostituée, alcoolique, rejetant dès le début Mary Bell et se faisant de l'argent sur son dos comme la bête de foire médiatique qu'elle est devenue.
Son père est quant à lui un rebelle à l'autorité, paranoïaque et faisant des séjours réguliers en prison.

Évidemment, on se rend bien compte que Mary Bell ne pouvait être que perturbée d'avoir grandi dans pareil contexte. Mais tout de même, elle nous est décrite sous des traits psychopathiques (étiquette qui lui sera d'ailleurs collée lors de son procès... même si l'on sait que chez des enfants, ce diagnostic est difficilement vérifiable), et ce qu'elle a fait à ces enfants - si jeunes ! - est réellement terrible !

Alors donc, j'ai eu un peu de mal moi-même à ne pas tomber dans l'étiquette du monstre. Car, de plus, sa résistance à consulter un psychiatre me laissait en plus frustrée sur un éclairage de sa personnalité et du processus qui l'a amenée à ce point de rupture. Des enfances malheureuses, voire très malheureuses, ce n'est pas si rare. Et pourtant, de telles extrémités sont rarement atteintes. Alors mon "pourquoi ?" n'était pas satisfait.

Je me suis donc intéressée avec distance au parcours pénitentiaire de Mary Bell. Je comprenais néanmoins la démarche de l'auteure de vouloir dénoncer le système judiciaire britannique qui est de juger - l'affaire remonte à 1968 mais à l'heure de la réédition enrichie du livre, c'était toujours d'actualité - les enfants criminels comme des adultes. Bien sûr cette prise en charge apparait totalement inadéquate. Bien sûr, pareil passage à l'acte ne peut être le fruit que d'un appel au secours.

Justement. Ce n'est qu'à la fin du livre qu'un chapitre est consacré à l'enfance de Mary Bell et là on nous livre les détails des traumatismes qu'elle a subis, ce qui éclaire sous un jour complètement nouveau et son comportement, et ses meurtres. C'est selon moi le chapitre le plus intéressant car il met en mots toute l'histoire dans sa vision panoramique et rétrospective.

Alors pourquoi avoir mis ces révélations à la toute fin ?
Pour ménager un suspense ? Il ne s'agit pas d'un polar mais d'une histoire vraie, dramatique.
Pour respecter l'ordre chronologique des entretiens - car pour Mary Bell, mettre en mots ce qu'elle a vécu revenait à dire l'indicible - ?
Je ne sais.
Mais dommage, j'aurais certainement lu toutes ces 400 et quelques pages différemment...

La journaliste le répétait régulièrement : ce qui est arrivé à Mary Bell ne la dédouanait pas de ses crimes. Mais n'ayant pas connaissance des événements dramatiques de sa vie, l'empathie de l'auteur pour elle m'apparaissait déplacée et même me dérangeait !
J'aurais donc mieux compris...

A tout le moins, si vous vous engagez dans cette lecture, attendez-vous à être bousculés et à y rencontrer beaucoup de noirceur.
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J'ai entamé ce livre en pensant qu'il s'agissait d'une intrigue, d'un roman scénarisé bien que basé sur des faits réels, d'un polar, comme indiqué sur la couverture... Or, il n'en est rien.

Il s'agit d'un documentaire, d'une immersion dans la tête de Mary Bell, jeune femme devenue meurtrière à l'âge de 11 ans et dont le parcours met en exergue les failles du système judiciaire britannique pour les enfants.
Gitta Sereny, journaliste et auteur de cet ouvrage, cherche également à comprendre, sans excuser, le parcours de cette enfant, de sa naissance jusqu'à l'indicible...

Une vie sordide peut-elle atténuer la monstruosité de certains agissements ? A quel âge un enfant est-il réellement responsable de ses actes ? C'est à ces questions que vous serez confrontés en ouvrant ce livre.
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Cette lecture a vraiment été difficile pour moi. En premier lieu, à cause de la forme du roman : Gitta Sereny s'adresse directement au lecteur pour expliquer sa démarche. Cependant, elle intègre également dans son texte, des extraits de témoignages, provenant parfois de plusieurs interlocuteurs différents, tous écrits en discours direct. Ce qui fait que, par moments, on ne sait plus vraiment qui parle.

De plus, malgré la volonté de Gitta Sereny de rendre le témoignage compréhensible au lecteur en amenant une certaine structure, le récit n'est pas toujours linéaire : Mary semble avoir lâché ses souvenirs par bribes, sans aucun souci de chronologie. Là encore, il n'est pas toujours évident de remettre les événements dans le bon ordre, ce qui fausse la lecture.

Ce livre est dense et dérangeant, d'autant plus que ce n'est pas de la fiction. Il témoigne des atrocités vécues par Mary dans son enfance et de l'incapacité de la justice à l'avoir aidée. Il pose également la question de la rédemption, car aujourd'hui encore, Mary paie lourdement le prix des actes qu'elle a commis en 68, alors qu'elle a fini de purger la peine qui lui a été infligée depuis longtemps.

Une lecture intéressante mais beaucoup plus dure qu'il n'y paraît.
Lien : http://www.maghily.be/2016/0..
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Je dois avouer que je reste sur une impression mitigée.

Voici donc retracée l'histoire de Mary Bell. A l'âge de 11 ans, Mary et son amie Norma vont tuer deux petits garçons. Elles seront arrêtées, interrogées, confrontées, jugées. Seule Mary sera déclarée coupable et condamnée.

Gitta Sereny a déjà écrit un livre sur le crime de Mary et le déroulement de son procès. Ici, elle s'attache à Mary elle-même. Ce livre est un document sur la vie de Mary. La façon dont elle a vécu le procès, ses années d'emprisonnement dans différents établissements carcéraux (pour enfants puis pour adultes), puis sa vie depuis sa libération. Elle s'attache à essayer de comprendre et d'analyser les réactions de Mary. Et aussi d'établir une vérité avec l'aide de Mary, à partir de ses souvenirs. La difficulté est de faire la part des choses entre les souvenirs subjectifs de Mary et les souvenirs des autres protagonistes intervenant dans la vie de la jeune fille auxquels elle va devoir se confronter. Chose d'autant plus difficile que Mary est elle-même devenue maman et qu'elle fait son possible pour protéger sa fille.

C'est intéressant cette enquête sur les motivations qui poussent un enfant au crime. Sur la façon aussi dont la justice traite ces affaires particulières, et ces enfants criminels. Gitta Sereny met ici en avant la façon dont Mary Bell a pu géré et appréhender sa culpabilité et ses traumatismes (notamment l'implication de sa mère), les trahisons, l'image de monstre déviant qui a été donnée d'elle et étalée dans la presse lorsqu'elle était enfant. C'est un récit poignant et dérangeant.

Quant au texte par lui-même, il y a quand même des longueurs. L'auteur, au fur et à mesure de l'avancée du récit, et donc de la vie de Mary, revient souvent sur les crimes bien sur, mais aussi sur certains évènements pertinents de la vie de Mary. Cela induit un effet de répétition qui peut avoir un effet un peu soporifique. On a parfois un peu l'impression de tourner en rond. Malgré l'intérêt porté à ce livre, j'avoue avoir été contente d'atteindre la dernière page. Je l'ai trouvé trop long, certainement parce que chaque fait abordé est très étayé.

Lien : https://lyseelivres.wordpres..
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Comme le dit si bien l'auteur l'enfance est sûrement la clé de cette tragédie.
À 11 ans, comprend t'on vraiment ce qu'est la mort ? Je ne pense pas...
C'était très dur mais très intéressant.
On n'en ressort pas indemne...
Ce livre à été à la fois captivant et éprouvant. J'ai fais quelques pauses afin d'arriver au bout !
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Avec le prix du meilleur polar en page de couverture, je me suis dit que j'allais tomber sur un bon thriller, bien ficelé et tout à fait étonnant puisque l'héroïne criminelle n'était rien de moins qu'une jolie jeune fille de 11 ans. Je me suis demandé comment arriver à rendre crédible une telle audace en matière de thriller, visiblement réussie si l'on en croit ce prix, affiché ostentatoirement en page de couverture ! Quelle ne fut pas ma surprise quand, au fil des premières pages, je me suis rendue compte qu'il ne s'agissait en réalité pas d'une fiction mais bien d'une histoire vraie, déjà traitée des années auparavant mais remise au goût du jour grâce aux liens tissés entre l'auteur Gitta Sereny, journaliste d'investigation reconnue aux Etats-Unis et cette petite fille Mary Bell, au coeur d'un terrible fait divers.

Ce livre c'est donc la rencontre entre cette journaliste et ce terrible fait divers du printemps 1968 dans la ville de Newcastle-sur-Tyne. Ecrit une première fois sous le titre de "Meurtrière à 11 ans. le cas Mary Bell" et relatant à l'époque les éléments de l'affaire mais aussi le déroulement, la finalité du procès ainsi qu'une enquête solide sur l'entourage de cette enfant deux après les faits. Je n'ai pas lu ce livre, qui est visiblement repris en partie dans celui que je viens de finir.
Alors pourquoi un second livre ? Parce que devenue maman, Mary Bell, cette jeune femme en construction a ressenti le besoin, la nécessité de parler elle-même de cette terrible affaire et de le faire avec la journaliste qui l'avait déjà fait dans un précédent livre.

Nous voici donc dans un récit de cette tragédie construite sur un aller-retour constant entre aujourd'hui et autrefois, entre réalité et souvenirs, entre erreur judiciaire (ou grosse faille législative en matière de droit des mineurs) et horreur de l'enfance.

Apparait entre les lignes une chose essentielle : sans en adoucir ou amoindrir la portée de ces faits terribles et la douleur terrible des familles des victimes qui s'ensuit, il est très difficile de juger un enfant de crime, encore moins dans des institutions faites par et pour les adultes avec tellement peu de regard pour et sur l'enfant concerné ! Là-dessus le manque est énorme, préjudiciable pour tout le monde, les victimes et les auteurs eux-mêmes, et si ce livre peut faire bouger les consciences au moins sur ce problème-là ce sera déjà ça de gagner.
En assistant au lynchage en règle d'une toute petite jeune fille de 11 ans mais aussi au parcours chaotique qui s'ensuit, mais aussi de toute cette enfance destructrice en amont, on se rend compte que le système est ignoble pour tous, les enfants qu'on aurait pu / aurait dû épargner, et les autres qui auraient dû/pu être sauvés ...

Un live coup de poing qui, même s'il est difficile à lire en raison de la dureté des faits relatés, permettra, je l'espère un système plus juste pour tous ces enfants qu'on laisse à la dérive sans leur apporter l'aide dont il ont besoin pour grandir normalement, sereinement. Tous ces enfants qui, faute de repères, en viennent à des aboutissants terribles.

Un peu raide donc, et un peu voyeuriste (et c'est surtout cela qui m'a gênée, à me demander toujours si je ne devrais pas fermer le livre, soulevant par cette lecture même trop de choses contraires, l'envie de comprendre cet acte ignoble mais le besoin de le faire passer sous silence comme pour en amoindrir l'horreur).

Je ne sais pas vraiment quoi en dire de plus ... Si ce n'est que je e propose à l'échange ... Alors si quelqu'un veut se faire son propre avis ...
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Histoire terrifiante, vraie, de l'assassinat par une petite fille de 11 ans de deux petits garçons de 3 et 4 ans. C'est arrivé dans le nord de l'Angleterre. L'auteur revient sur les faits de nombreuses années après.
Même si l'histoire est intéressante sa lecture est parfois fastidieuse. A partir du moment où l'auteur revient sur l'enfance de Mary on ne peut plus s'arrêter.
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Gitta Sereny, qui est journaliste et écrivaine, s'est intéressée à l'histoire de Mary Bell, cette petite fille qui en 1968, à l'âge de 11 ans, va assassiner, à quelques semaines d'intervalle, deux petits garçons de 3 et 4 ans. Après avoir écrit un premier documentaire qui retrace cette histoire, elle a pu cette fois, avoir le témoignage de Mary Bell, qui après avoir purgé une peine de 12 ans a refait sa vie. Avec elles, nous allons remonter le fil de toute cette histoire : les meurtres ainsi que le procès en passant par ses années de prison, sa libération, mais aussi l'enfance de Mary Bell.

Ce roman, c'est 7 mois d'entretien entre les deux femmes et au total deux ans de travail pour Ginny, d'ailleurs, elle a fait un travail de recherche phénoménal ! Loin de prendre au mot tout ce que lui dit Mary, elle n'hésite pas à rectifier ou à contredire celle-ci lorsque les faits ont été modifiés ou inventés. J'ai aimé qu'elle garde son professionnalisme et qu'elle arrive à rester neutre.

Ensemble, elles dissèquent chaque période de la vie de la jeune meurtrière et si comme le dit l'autrice en début de roman, il ne faut pas oublier les deux petits garçons qui sont les premières victimes ainsi que leurs familles, je n'ai pu m'empêcher d'avoir de l'empathie aussi pour Mary.

Jugée à une époque où l'on ne savait pas quoi faire de ses enfants meurtriers, on assiste au procès où les ratés sont nombreux... Jugée dans les mêmes conditions qu'un adulte, personne ne se demandera comment une petite fille a pu en arriver à faire de telles atrocités. Personne ne se penchera sur l'enfance qu'elle menait... Et pourtant, à travers ce documentaire, on se rend compte que cela aurait été nécessaire car, et c'est mon avis personnel, d'autres personnes (une en particulier) auraient dû être elles aussi punies.

Si certaines périodes m'ont plus intéressées que d'autres et que j'ai eu parfois une sensation de longueur qui a rendu ma lecture laborieuse, il n'empêche que c'est un portrait complet de cette terrible histoire que nous livre l'autrice. Un récit qui ne peut laisser indifférent et qui m'a fait ressentir tout un panel d'émotions.

En résumé, si le sujet vous intéresse, je ne peux que vous le conseiller pour son récit complet et détaillé.
Lien : https://onparlelecture.wordp..
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