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Les Soldats de goudron tome 4 sur 4
EAN : 9782265065703
185 pages
Fleuve Editions (12/05/2006)
3.79/5   28 notes
Résumé :
Comment réussir un hold-up quand on s'attaque à un coffre-fort vivant, cannibale et, de surcroît, bâti comme la plus effroyable des machines de guerre ? Un thriller futuriste, biologique et anthropophage par le plus explosif des représentants de la science-fiction française.
Opération " Serrures carnivores " est la réédition du n° 1537 de la collection Anticipation du Fleuve Noir paru en avril 1987 et depuis longtemps introuvable.
Ce roman a été cour... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique


Mon premier roman, avec cet auteur, c'est : «L'enfer, c'est à quel étage ? » Il m'avait laissé une très bonne impression, mais ce n'est pas pour tout le monde. C'est assez spécial, c'est un univers à part. Je veux découvrir un autre livre de lui, alors je me lance donc à l'aventure avec : «Opérations Serrures Carnivores» et je regarde la 4e de couverture, qui me laisse un peu perplexe.



Déstabilisant, Fascinant, Révoltant

Dès les premières pages, tu restes saisis, tu te demandes où tu viens de déposer les pieds, dans cet univers futuriste. Tu es stupéfaite. On s'aperçoit que le gouvernement a un petit rôle à jouer et qu'en fait c'est les robots qui décident de la justice et ils règlent ça très rapidement. Avec cette nouvelle méthode, on croit que la justice est rendue et qu'on protège les gens, mais c'est le contraire qu'il se produit. Des erreurs sont de plus en plus commises et l'ambiance devient tendu et sème la panique.

L'histoire :
On fait la connaissance de Mathias, il ne possède plus de pouvoir, en tant que policier. Sa copine est anxieuse et elle veut un scaphandre pour se protéger. Il refuse car il ne veut pas faire comme les autres. Il attend de voir, ce qui va arriver. Il n'écoute pas vraiment les ordres, il sait qu'il risque des conséquences, et c'est ce qu'il arrive. Il se retrouve hors-jeu. C'est alors, qu'on lui offre d'analyser un coffre-fort sophistiqué et on lui confirme qu'il n'y a aucune erreur. Au contraire, il voit une faille et il veut aller voir de près le système. Il doit faire un plan et il veut y aller par infraction. C'est une opportunité qui s'offre à lui, est-ce qu'il va être capable d'y accéder et de s'en sortir vivant ?



Quand on entre dans ce roman, on n'en ressort pas indemne. On aime suivre Mathias, on se met aussi à sa place. On voit avec ses yeux, comment est devenu la société, comment y pense, on approuve ou non ses gestes. Je me suis posée également quelques questions :
- Est-ce qu'on ferait comme lui si ça nous arrivait ?
- Est-ce qu'on achèterait un scaphandre et on suivrait la mode ?
- Est-ce qu'on resterait cacher dans notre scaphandre ou chez
soi ?
- Est-ce qu'on aurait peur de sortir au cas il arrive quelque chose ?
- Est-ce qu'on croirait tout ce que dit le gouvernement ?



Le livre «Opérations Serrures Carnivores», se lit très bien. C'est bien beau avoir des idées, il faut quand même en arriver, à être capable d'écrire un bon scénario. C'est plutôt réussi. Dans l'ensemble, son écriture est fluide, son vocabulaire est riche et complexe. Il nous décrit une société dans des termes plutôt pessimistes et individualismes. Est-ce que c'est surprenant ?
C'est une histoire très captivante à suivre, tu es enveloppé d'un climat fragile et malsain. Tu es toujours sur le qui-vive. L'auteur arrive à nous maintenir notre concentration, car on veut savoir comment cela va finir. Il parvient à nous décrire ses inventions, par des mots forts et ingénieux. Il arrive toujours à nous surprendre par son talent de conteur, son imagination débordante et son côté créatif. Je trouve important de le dire que son livre, a gagné un prix :
- Grand Prix de l'imaginaire (roman francophone) – 1988

Je trouve que l'auteur choisit très bien le titre de son livre et c'est quand tu as parcouru l'histoire qu'on comprend vraiment ce qu'est : «Opérations Serrures Carnivores.» J'avoue avoir eu une petite déception vers la fin, il nous laisse sur notre appétit. On ne sait pas ce qui va arriver, à
notre héros. C'est une belle lecture, que j'ai partagée avec Bernacho. À mes yeux, Serge Brussolo est un auteur à connaître et on devient vite dépayser quand on ouvre un de ses livres, et ce n'est sûrement pas mon dernier.

Siabelle
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Ce roman très inventif a reçu le Grand Prix de la Science-fiction Française 1988. Dans ses livres de SF, Brussolo nous a souvent fait voyager dans des mondes aussi délirants qu'effrayants, des mondes pas si éloignés du notre que cela. Ici, la société paranoïaque qu'il décrit fait froid dans le dos. Comme tous les Brussolo de cette période, l'écriture est riche et très imagée. Dès les premières lignes, l'auteur se surpasse. On a l'impression qu'il veut battre un record : celui du plus grand nombre d'idées par page. En effet, elles fourmillent tout au long du récit jusqu'au mot FIN.

Ainsi, en quelques pages seulement on a droit :

- à des prêtres qui brandissent des bibles de fer pesant plus de vingt-cinq kilos (en dessous de seize kilos, un prêtre n'est pas respecté !). La pratique constante de la prière transforme ces prêcheurs en athlètes aux biceps hypertrophiés et les églises en salles de gymnastique…

- à des flics devenus de simples éclaireurs remplacés par les unités de justice autonome. Sorte d'hybride entre un char d'assaut et une pelleteuse, elles saisissent les délinquants et les déposent dans un caisson de justice, en réalité un four à chaleur variable suivant la faute (des cloques pour les délits mineurs à la crémation). Elles font office de police, tribunal et prison en réponse au désir sécuritaire de la population…

- à des super-criminels comme ce Armless, sans bras et le crâne rasé couvert d'une pellicule de cals, qui n'hésite pas à défoncer la vitrine d'une bijouterie à l'aide de sa tête pour attraper les bijoux avec sa bouche. Il charge les passants avec sa tête à la chair durcie par l'entrainement contre des sacs de sable. Et ce faisant, brise les os et colonnes vertébrales d'une dizaine de passants…

- au succès grandissant des scaphandres de protection urbaine qui permettent aux citoyens les plus peureux de vaquer sans peur dans le métro. de plus en plus à la mode (de nombreux modèles sont vantés dans les catalogues), ces carapaces à l'épreuve des balles et des explosions évitent à ceux qui les portent d'être à la merci d'une agression ou d'un attentat. Mais les néo-civilisés adeptes de la défense passive ne quittent quasiment plus leurs armures de plus en plus confortables et perfectionnées. Certains finissent par habiter dedans comme des tortues…

- à beaucoup d'autres merveilles scientifiques à double tranchant comme les crèmes « de sculpture anatomique » (un jour votre femme a une poitrine d'adolescente et le lendemain des mamelles hypertrophiées), les peintures anti-graffiti sur les wagons qui obligent les voyageurs à se vêtir de « blouses de transport » (au contact de ces parois auto-nettoyantes les enzymes incorporés au revêtement digèrent la couleur des habits !), les magazines protoplasmiques illustrés d'images constituées de bactéries colorées. Une fois ces BD vivantes (au goût sucré) arrivées à la date de péremption, il n'est pas rare de voir les enfants les dévorer…

Voilà pour le contexte, parlons un peu de l'histoire. On suit un flic viré, au bout du rouleau, qui est engagé par une compagnie d'assurance pour ausculter le système de sécurité d'une banque privée. Il décide de voler le magot et de quitter la ville pour rejoindre un des pays du tiers monde. En effet, ces pays encore préservés des effets pervers du modernisme font figure de paradis. Mais pour cela, l'ex-policier doit s'attaquer à des coffres-forts d'un nouveau genre. Des animaux de synthèse vivants (ressemblant à d'énormes crapauds), cannibales et bâtis comme de véritables machines de guerre. Pénétrer dans leur estomac relève du suicide...

Les derniers chapitres sont proprement hallucinants et dantesques.

C'est un bouquin tout simplement génial.
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Fermons les yeux. Nous sommes en 2099. Un intellectuel en vogue préface une monographie consacrée à un auteur majeur du passé. Quelques titres de chapitres : « monomaniaque de l'angoisse existentielle physique », « préfigurateur du dissolutionnisme », « premier théoricien de la réforme épistémologique du 21ème siècle ». Hum. Sur la couverture, dans un scaphandre, la tête de Ben Brussovik, acteur vedette de Voracious Vaults 7.

Bien sûr, le film de 2099 ne rend presque rien de l'ambiance qui se dégage du roman de 1987. Il y a pourtant une pincée discrète de sa critique sociale, de longs moments d'attente oppressante, les monstres surréalistes, les scènes apocalyptiques, et les charmes généreux de Niki van Beck. Les scénaristes et le réalisateur ont-ils eu connaissance de la monographie ?

Ils y auraient lu que Brussolo a « aboli toutes les catégories épistémologiques » et les a reconstruites dans « sa propre vision cosmologique angoissante ». On y parle de « logique de l'encore pire qu'avant », « effacement des frontières ». Brussolo, « en observant un ticket abandonné sur le sol du métro, reconstruit le monde en l'emplissant d'une intentionnalité hostile et aveugle ». Hum.

Le préfacier ajoute que « usant d'un langage ontologiquement cauchemardesque et radicalement incatégorisable, Brussolo façonne un nouvel état paradigmatique de la matière animée et inanimée en réciprocité dialoguante avec l'universalité des angoisses post-post-modernes qui intimise l'altérisation constitutivement aliénante du monde hypercybernétisé » Hum hum.

Je l'ai lu, ce roman (en la compagnie de Siabelle, ce que je ne peux que vous conseiller d'accepter si elle vous le propose).

Pour être franc, j'ai trouvé le scénario plutôt indigent, les personnages pas très épais, et la vraisemblance dissoute dans l'estomac d'un coffre-fort. L'auteur y donne l'impression d'écrire en suivant un vague canevas et en improvisant le reste avec désinvolture. Il fait quelques tentatives pour se conformer à des canons dramaturgiques, mais finit par abandonner son méchant dans un fossé parce qu'il est arrivé au bout du nombre de pages autorisées.

Mais malgré tout ça c'est ultra foisonnant d'inventions, oppressant et fascinant à la fois, difficile à lacher. Quelles visions !
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L'action se passe dans un futur où les forces de police n'ont plus qu'un rôle administratif : les poursuites,interpellations,jugements et châtiments sont dévolus aux unités robotisées qui sillonnent les rues.
La nouvelle mode est de s'endetter pour posséder une armure autonomes capable de résister à un lance-flamme, un tremblement de terre... La sécurité est devenue une obsession, la peur est omniprésente et la population juge plus fiable de tout confier aux robots, l'humain étant faillible et dangereux.
Mathias est un de ces flics désormais sans véritable mission. Sa petit amie sombre dans une angoisse maladive et ne rêve que d'armure autonome, feuillette indéfiniment les catalogues de protection. Mathias ne parvient pas à rester loin de la rue, il sait que son comportement va le faire virer, peut-être même condamner puisqu'il n'a pas le droit d'intervenir en cas de délit et qu'il a bien du mal à y résister...
Une femme lui propose alors d'expertiser le coffre fort le plus résistant jamais conçu.Il y voit l'opportunité de recommencer une nouvelle vie, loin de cette folie de contrôle : il découvre une faille et décide de cambrioler la banque.
Ouvrir un roman de Serge Brussolo, c'est s'exposer délibérément à l'angoisse, à la nausée, au bancal, à l'indéfinissable, au bizarre, à l'excessif, au grotesque, à la parodie, à la critique impitoyable de la "civilisation" et aux déboires bien prévisibles de l'humanité. Ouvrir un Serge Brussolo, c'est accepter de délirer le temps d'une lecture, de perdre pied, d'être dans un "ailleurs" où constamment on se demande "Mais quel esprit tordu peut pondre des idées pareilles ?". Et en plus, c'est bien écrit, de plus l'action ne nous laisse pas vraiment le temps de souffler. Ce roman ne détrônera pas mes préférés de cet auteur, mais sans doute j'en garderai le souvenir du plus étrange lu jusqu'ici.
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Un soldat de goudron désabusé depuis que les robots de justice font la loi à sa place, tente un braquage dans une banque dont les coffres sont des monstres de synthèse vivants et dont la clé est une autre entité de synthèse à la forme de petite fille et vivant dans l'estomac des monstres. Et qui se nourrissent de l'énergie des bombes explosant à minuit tous les jours… Encore une fois, l'auteur s'en donne à coeur joie dans le loufoque et le délire dans un monde sécuritaire et paranoïaque. Mais on se laisse prendre au jeu et on suit ce casse avec plaisir.
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
- Alors c'est vous le ''gynécologue des coffres-forts'' ricana-t-elle. C'est un pseudo de truand ça.
- Dans notre métier, la frontière, est souvent poreuse, marmonna Mathias. Pour combattre le mal, il faut apprendre toutes les stratégies du virus. J'ai eu l'occasion d'approcher les plus grands ''accoucheurs de coffres'' des vingt dernières années.
- Accoucheurs ? On ne dit pas plus ''perceurs'' ?
- Non. On ne perce plus les coffres. Ce serait d'ailleurs plutôt eux qui auraient tendance à percer les casseurs incompétents.
- Êtes-vous familiarisé avec les modèles de pointe ?
Mathias avait l'impression de passer un examen à l'école de police. La colère faisait rougir ses oreilles et sa langue devenait chaque seconde de plus en plus sèche. Il se força à rester calme.
- Je me suis maintenu en forme, dit-il à la manière d'un ancien athlète qui essaye de se faire engager comme videur dans un pince-fesses de troisième ordre.
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Le compte à rebours entama son émiettement temporel. La gargouille inclina le bloc granitique qui lui tenait lieu de tête. Mathias refréna une subite envie de courir. S'enfuir n'aurait pas résolu le problème. Il était là pour se faire dévorer... Mais qui peut rester impassible devant un gouffre hérissé de sabres ? Qui peut sereinement accepter de se voir engloutir par une gueule capable de déchiqueter un éléphant comme on mâche un hamburger ?
Mathias ferma les yeux. La seconde suivante, il se sentit happé par un tentacule musculeux et soulevé des airs. La langue de l'animal venait de se nouer autour de son torse pour l'arracher du sol. Le scaphandre protesta quand les dents essayèrent de le briser au passage, mais l'exosquelette tient bon. Mathias se retrouva propulsé dans un univers mou et gluant.
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On n'appréciait pas beaucoup les justiciers et tous ceux qui avaient tenté de passer outre avaient fini dans l'enfer portatif du bûcher mobile. Être arrêté une arme à la main équivalait à signer son arrêt de mort. Il pressa le pas, subitement angoissé. Quelqu'un l'avait-il vu lancer la lame de fer sur Armless ? Il suffisait qu'un seul témoin aille rapporter cette anecdote au commissariat central pour lui attirer tous les ennuis du monde !
Qu'est-ce qui t'as pris, bon Dieu ? s'injuria-t-il, tu aurais eu bonne mine si le tranchant de la page s'était fiché dans la gorge de Casque d'os ! Tu n'aurais pu avancer aucune excuse. Aucune.
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On disait que les bibles de fer, affreusement lourdes, ne pouvaient être manipulées que par des curés aux muscles de culturiste, que la pratique constante de la prière transformait peu à peu les prêcheurs en athlètes aux biceps hypertrophiés, et les églises en salles de gymnastique.
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Jamais les forces de police n’avaient eu à affronter un troupeau de coffres-forts vivants dont la puissance de feu dépassait celle d’un char de combat hyper-sophistiqué ! Généralement on s’en prenait aux voleurs, pas aux coffres !
« Quelle merde ! » jura-t-il mentalement.
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Vidéo de Serge Brussolo
ATG#94 : le Retour de Brussolo
Serge Brussolo fut l’un des premiers invités de l’ATG ! Pratiquement 7 ans plus tard, Serge écrit toujours d’excellents romans mais c’est pour une plongée dans un passé plus lointain qu’il est de retour : la Rome antique !
Misteur D, encadré par L.U.D.M.I. et Lord Ton Père, ont écouté religieusement le professeur Serge Brussolo qui nous a emporter vers les rives du Tibre.
J’espère que vous serez aussi passionnés que nous le fûmes et merci encore à Serge pour ce moment de pur bonheur !
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