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François Gaudry (Traducteur)
EAN : 9782864246756
272 pages
Editions Métailié (19/02/2009)
3.05/5   21 notes
Résumé :
Soit un gosse de douze ans, misérable, surnommé le Nopal, qui inhale de la colle et lave les pare-brise aux feux rouges, et sa petite bande de copains aussi fêlés et mal lotis que lui.

Soit le riche propriétaire d'une station de radio qui organise un concours d'enfants héros"- lesquels, pour être sélectionnés et gagner un million de pesos, doivent s'être distingués par un comportement héroïque lors de circonstances dangereuses ou tragiques.
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Jorge Osuna, douze ans, surnommé le Nopal, vit dans la rue, dans le Mexico des pauvres, avec sa bande de copains, inhale de la colle et gagne quelques pesos en lavant les pare-brise des voitures. Sa mère survit comme femme de ménage dans un bar minable, en tentant d'oublier Jorge père, parti en les abandonnant.
Marcos Valladares a fait fortune en créant une station de radio qui sponsorise un concours dont l'objet est de récompenser un enfant héros et sa famille. Il vit en parvenu, entretenant sa femme, son fils Marquitos et l'inévitable maîtresse.
Le Nopal et Marcos n'auraient jamais du se rencontrer. Mais Marquitos tue par imprudence Jorge Osuna père, et tout se dérègle...

Enrique Serna nous emmène à la rencontre d'une métropole où une richesse sans pudeur côtoie la misère la plus sordide, sous l'oeil intéressé d'une police et d'une justice corrompues.
Il le fait dans un langage où la poésie et l'humour, la férocité et l'horreur cohabitent et cherchent à embrouiller le lecteur. Il efface certains repères temporels, et estompe la frontière entre rêves délirants, ou hallucinés, et réalité. le résultat ne se lit pas facilement, mais le plaisir est là.
L'auteur ne cherche pas à rendre ses personnages attachants. Il les décrit dans toute la nudité de leurs sentiments, et plus souvent dans leur cruauté, exprimée ou cachée, que dans leurs amours ou amitiés.
Un roman dur et sans fard qui nous entraîne dans les bas-fonds, physiques ou moraux, de Mexico, dans une ambiance glauque. Et c'est brillamment réussi !
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Une folle chorale baroque et foisonnante nous plonge dans l'enfer sur terre. Les nombreux personnages sont tous secondaires parce qu'il n'est pas question dans ce monde urbain mexicain d'être principal en quoi que ce soit. Dans cette satire sociale à la fois sombre, bariolée et pleine d'un humour plus corrosif que des vapeurs de colle, Enrique Serna nous dit l'absence d'avenir d'une société à la dérive, quelle que soit la classe sociale, individualiste, intellectuellement indigente, rapace et lâche, où règne l'indécence, le mépris social et surtout l'absence de perspective pour d'innombrables marginaux : lire Enrique Serna amuse et terrifie.
Ecrite sur le ton d'un Balzac mexicain, cette comédie humaine dresse le portrait d'un monde malade de ses excès, bourré de contradictions et d'hypocrisie, sans jamais se départir d'un sens aigu de l'autodérision.
Même si ses personnages sont d'une âpreté parfois insoutenable et confrontés à des situations d'une grande cruauté, Enrique Serna choisit toujours le côté humain de ses protagonistes.

Son écriture énergique est particulièrement travaillée, dense et intense, et rappelle que, dans un Mexique ravagé par l'analphabétisme et la corruption à tous les étages, la littérature est d'abord et avant tout un plaisir, puis ensuite une manière d'aiguiser son intelligence.
Lien : https://tandisquemoiquatrenu..
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Quand je serai roi de Enrique Serna est ma 2e lecture mexicaine après Gabacho de Aura Xilonen et j'y ai retrouvé ce mélange de cru et de références intellectuelles, cette violence racontée dans un mélange de réalité et d'imaginaire glauque... Ici, le roman noir mêle dans une construction de récit qui recherche l'originalité plusieurs personnages perdus dans une société sclérosée par l'argent - celui qui manque ou qu'on désire ou qu'on a sans être heureux, et qui joue toujours un rôle dans les actions - et complètement embrouillée dans les valeurs bien / mal.
J'avoue avoir fini par lire en diagonale, lassée de trop de mocheté sans trouver un peu de lueur d'humour et/ou de tendresse.
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Voici un roman noir pas très facile à aborder. Entre les délires hallucinatoires du Nopal, jeune chef de bande sniffeur de colle, qui ne parvient pas à sortir de ce corps d'enfant, il rêve de son premier poil pubien, les abjects bassesses de la société bien pensante, où l'argent est roi, et justifie tout, on s'achète même une bonne conscience, la flicaille corrompue à la solde des gens plus ou moins fortunés, les parents indignes, bourreaux et victimes, bref. rien de réjouissant, c'est une peinture féroce de la société mexicaine. le style demande beaucoup de concentration.
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Le Nopal, c'est le chef d'une bande de gosses de treize ans, shooté à la colle et gagnant quelques pièces en lavant les pare-brise aux feux rouges. C'est le fils de Carmen, pieuse repentante de ses ébats infâmes révolus avec son mari Jorge Osuna. Marquitos, lui, est un enfant hors du besoin, fils du riche directeur d'une station de radio « populaire » lequel organise un concours d' »enfants héros ». On n'imagine pas ce que peuvent faire des parents et des enfants pauvres pour obtenir le million de pesos, ni ce qu'un gosse de riche désoeuvré peut faire avec la belle carabine de son père…

Une peinture féroce de la société mexicaine, où aucun personnage n'est épargné, chacun prêt à la pire bassesse dès qu'il y a un peu d'argent en jeu. Un roman dur et grinçant.
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
"Il est des infamies qui tiennent du cancer. Elles ne provoquent au début qu'une légère douleur et pourrissent lentement les organes pour finir par corrompre tous les tissus sains. C'est ainsi que l'infamie de Jorge ravagea Carmen. Elle sentit d'abord comme un coup d'épingle au coeur, une injection de rancoeur envers son mari qui se propagea ensuite au sexe masculin et finit en haine du sexe dans sa totalité, de ces glandes traîtresses, du malheur de ne pas être née habillée, de ne pas être asexuée et plate, comme les poupées avec lesquelles elle jouait enfant, mais d'être un morceau de charogne percée d'orifices poilus, puants, carnivores. Elle devint une championne de la mortification charnelle."
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« Inhaler. Protégé par un scaphandre en plastique, Jorge Osuna plonge son visage dans les eaux laiteuses de la colle. Les mains qui tiennent la poche de glu médicinale mollissent, vaincues par une tiède lassitude, comme si des brins de laine se répandaient dans les veines. » (incipit, p. 11)
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Je crois que le meilleur signe de progrès dans un pays est de ne pas produire de héros de l'ignorance.
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Videos de Enrique Serna (4) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Enrique Serna
Anne-Marie Métaillé - Rentrée littéraire (2/2) .Anne-Marie Métailie? vous présente l'ouvrage d'Enrique Serna "La Double vie de Jésus". Parution le 25 août 2016 aux éditions Métailie?. Retrouvez le livre : Note de musique : "Losing Love by Dexter Britain" - free music archive. Retrouvez la librairie Mollat sur les réseaux sociaux : Facebook : https://www.facebook.com/Librairie.mollat?ref=ts Twitter : https://twitter.com/LibrairieMollat You Tube : https://www.youtube.com/user/LibrairieMollat Dailymotion : http://www.dailymotion.com/user/Librairie_Mollat/1 Vimeo : https://vimeo.com/mollat Instagram : https://instagram.com/librairie_mollat/ Pinterest : https://www.pinterest.com/librairiemollat/ Tumblr : http://mollat-bordeaux.tumblr.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/ Soundcloud: https://soundcloud.com/librairie-mollat Blogs : http://blogs.mollat.com/
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