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EAN : 9782368481028
192 pages
Tertium (05/04/2013)
4.56/5   8 notes
Résumé :
Au cœur des Pyrénées, trois enfants sont projetés dans un monde hors du temps. Ils rencontrent Laminak, dracs, hadas, druides ainsi que des humains dont la première vie s’est tragiquement achevée entre France et Espagne. Guidés par la mystérieuse Estévania, protégés par les chevaliers Arnaud de Norac et Geoffrey d’Aumale, Peyo, Inès et Simon se lancent dans une quête riche en rebondissements….

À travers un hommage aux Pyrénées de son enfance, l’auteur... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (6) Voir plus Ajouter une critique
Le plus important, lorsque je lis un roman jeunesse, c'est de retrouver mon âme d'enfant. Revivre pendant quelques heures des aventures comme lorsque je me cachais sous les draps avec ma lampe de poche pour lire en cachette, la nuit, un Club des cinq ou un Clan des sept. Pour autant, je n'aime pas non plus que les textes soient trop "gnan-gnan".

Sophie Séronie-Vivien réussit à réunir, dans ce roman fantastique (dans les deux sens du terme), tout ce que j'aime. Il peut se lire de 7 à 107 ans puisqu'il contient un double niveau de lecture. Je le mets au même niveau que les contes du XVIIe siècle, que l'on croyait être pour enfants alors que, la plupart du temps, ils s'adressaient bel et bien aux parents. Sur fond de guerre, d'injustice, de délation et d'oppression, trois jeunes enfants, Inès, Simon/Victor et Peyo, évoluent dans un monde qui n'est guère enchanteur. L'élément déclencheur est la fuite et la cachette de Simon, le petit juif. Devenu Victor, frère adoptif d'Inès et de Peyo, les enfants de Jean-Baptiste, il va devoir se livrer à une lutte sans merci contre la bêtise humaine et l'horreur dans toute sa splendeur. Cela va le projeter, avec les deux autres enfants, dans un monde parallèle. le fantastique va se révéler avec des personnages légendaires ou mythologiques, tous plus intéressants les uns que les autres. En lisant ce récit à trois voix, les jeunes lecteurs vont non seulement apprendre des pans de culture régionale mais aussi des événements historiques. La dualité bien / mal apparaît mais sans être niaise pour autant. Bien au contraire. L'histoire énoncée ici leur permettra de réfléchir et peut-être même de faire prendre conscience à leurs parents que l'intolérance est dangereuse.

Quant aux adultes, ils se replongeront avec délices dans ces légendes oubliées tout en comprenant vite que le fantastique rejoint la réalité et que, finalement, ces textes anciens étaient porteurs du même message. L'Histoire avec un grand H n'est qu'un éternel recommencement et même si les contes et légendes n'appartiennent pas à son domaine, il n'en reste pas moins qu'ils ont été créés sur la base de faits et de ressentis réels.

Vous l'avez compris, j'ai pris beaucoup de plaisir à lire ce livre enrichissant et bien écrit. Je vous le conseille vivement.

Un grand merci à Babelio, aux éditions Tertium et à l'auteur pour cette belle lecture.
Lien : http://www.lydiabonnaventure..
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Tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Tertium pour ce livre.
« La Vallée des Consolés » est un roman destiné à la jeunesse de Sophie Séronie-Vivien. La couverture de l'ouvrage est à dominante sombre avec, ressortissant de la masse, l'eau claire d'une cascade, le pelage blanc d'un chien et les vêtements clairs des enfants, dans un instantané de ce qui sera la bascule essentielle du récit.
De la même façon que certains auteurs du XIXe, nous avons ici un récit dans le récit, le point de départ étant un grand-père mourant demandant à son petit-fils de lire différents cahiers, qui étaient jusqu'alors tenus secrets.
De là, commence la vraie histoire du roman. Elle se présente sous la forme de récits à la première personne, basculant entre trois narrateurs principaux, qui sont aussi les trois héros de l'histoire : Peyo, sa soeur Inès et Simon/Victor accueilli par les parents de Peyo et sa soeur. le récit, quant à lui, demeure linéaire, le personnage suivant reprenant la charge de la narration exactement là où le précédent l'avait laissé. L'action se déroule dans les Pyrénées, durant la seconde guerre mondiale et démarre au moment où Jean-Baptiste et son épouse prennent sous leur aile Simon, enfant juif dont la famille a été abattue peu de temps auparavant et que l'on renomme Victor. Pour le petit Peyo, l'arrivée de cet étranger n'est pas simple et il lui faudra un peu de temps avant d'accepter la situation, qu'il ne comprend pas vraiment avec son univers jusque-là purement enfantin.
Le récit bascule vraiment quand Célestin les retrouvera au pied d'une nouvelle cascade et les menacera. C'est alors que surgit le Drac et avec lui, le fantastique ouvre ses portes à des enfants perdus et pris dans des événements qui les dépassent. Embarqués dans le domaine d'Abelio, un géant qui aime l'humanité au point d'avoir créé la Vallée des Consolés et d'y accueillir les hommes morts de façon injuste depuis au moins deux mille ans, les enfants, dont la présence menace l'équilibre même de la Vallée, doivent retrouver le géant au plus vite, guidés par Estévania et deux gentilshommes, afin de retourner dans leur monde. Au gré de leurs péripéties, ils rencontreront une fée, les laminaks, un druide et seront confrontés à des histoires où toujours la peur et la haine de l'autre et de la différence mènent à une injustice flagrante, en un miroir des événements noirs de la seconde guerre mondiale…
Ainsi, outre les jolis paysages que l'auteur nous décrit, la mise en scène du petit peuple dans un folklore revisité, il s'agit aussi d'un petit roman d'apprentissage. Les enfants apprennent auprès des Consolés et de la situation des créatures qu'ils rencontrent la tolérance, le courage, la bonté mais aussi l'ouverture d'esprit. Il ne faut pas rester centré sur soi-même et sur sa propre vérité, mais aussi découvrir quelle est la vérité de l'autre…
Même s'il y a une certaine une unité, le style s'adapte cependant à l'âge et à l'origine des personnages : plus naïf et enfantin pour Peyo, plus cultivé et réfléchi pour Simon/Victor, presque neutre pour Inès, comparé aux deux autres. Il est à noter que même si Célestin, le quatrième enfant, fait tout autant parti de l'aventure, jamais il ne prendra la parole et sera toujours vu à travers le regard des trois autres.
Intéressante aussi l'idée de voir interagir des personnages issus de diverses époques et religions. Ainsi, Estévania est-elle une victime des tortures de l'Inquisition, Guilhem le Parfait est Cathare, Geoffrey le catholique et Arnaud le protestant se sont entretués en pleine guerre de religion… Chacun d'entre eux à plus ou moins fort degré est le symbole de la bêtise humaine et de son intransigeance face à l'autre.
L'initiative prise par l'auteur à la fin du roman de donner quelques titres d'ouvrages des sites web à consulter pour aider ses jeunes lecteurs à approfondir leurs connaissances sur les événements historiques et les mythes abordés au cours du récit est fortement appréciable.
Cette lecture a été agréable et ce roman est au final un joli conte qui, s'il garde une morale, reste néanmoins divertissant par l'irruption du merveilleux et d'un tout autre monde en plein récit…
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Encore une belle découverte grâce à la dernière Masse critique donc tout d'abord merci à Babelio et aux éditions Tertium!
Impossible de le refermer avant de savoir la fin, je l'ai lu d'une traite avec comme bruit de fond le vent et la pluie qui tambourinaient contre les vitres. Une ambiance sonore parfaite pour plonger dans cette histoire fantastique.
Comme je n'avais pas relu le résumé avant la lecture, j'ai été très surprise par l'irruption du monde fantastique, du monde "hors du temps". Au début ça commence comme un récit qui nous raconterait la renaissance d'un jeune garçon juif au sein d'une famille aimante qui tente de lui faire oublier les drames qu'il a vécus. Mais n'oublions pas que le décor choisi est exceptionnel: les Pyrénées, le Pays basque, un lieu très symbolique, un lieu de passage...
Et soudain on quitte cette histoire réaliste pour un univers peuplé de légendes.
La Vallée des Consolés, qui recueille d'habitude des personnes dont la mort était particulièrement injuste, abrite des vivants, et cela va bouleverser l'équilibre de ce monde caché.
Le récit progresse grâce aux trois voix des protagonistes (Peyo, le plus jeune des "vivants", Inès, sa soeur, et Simon, le jeune garçon juif), ça donne un rythme très particulier, l'histoire évolue au gré de leurs séparations et de leurs retrouvailles. Ils vont chacun vivre des aventures inouïes, incroyables, dangereuses, bouleversantes et on les suit dans leur quête.
Etonnant, fascinant, déroutant, philosophique, ce roman jeunesse m'a fait découvrir de nombreux détails sur l'histoire et la mythologie des Pyrénées (créatures légendaires, peuples oubliés, langue basque mystérieuse, nature incontrôlable...).
Un roman jeunesse avec plusieurs niveaux de lecture, bref: un coup de coeur!
Un tout petit regret: c'est trop court! Pour les jeunes lecteurs c'est parfait, mais moi j'aurais aimé que l'aventure dure plus longtemps...
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Je suis entrée immédiatement dans le livre et je ne l'ai pas lâché. Il y a plusieurs personnages qui s'expriment tour à tour. Peyo l'enfant des montagnes qui a 10 ans et qui est plutôt un malin plein d'humour et de tendresse. Inès la jeune fille qui est aussi brune que sa mère est rousse et qui semble venir de loin. Et un jeune garçon qui débarque un jour sans crier gare. Il est recueilli par la famille après avoir échappé à une arrestation (à ce moment-là cela se passe pendant la guerre). Ces trois jeunes vont un jour partir dans la montagne et vont vivre une étonnante expérience qui les fera passer de l'autre côté du miroir. Mais là, je dois m'arrêter car ce serait dévoilé toute l'originalité de cette épopée à la fois tragique et envoutante. Seulement dire que les passages historiques font référence à des événements de notre Histoire et qu'is sont transposés dans un monde fantastique où tout un monde d'êtres surgissent pour surprendre le lecteur. Une nouvelle société apparaît.
Sur l'échelle de mes lectures, je donne à ce texte la note de 8/10.
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Un très beau récit qui manie habillement les légendes des Pyrennées et l'aspect historique.

J'ai beaucoup aimé les personnages des enfants, certains plus adolescents, mais j'ai toujours un doute sur l'existence de ce concept à l'époque. Il y a beaucoup d'amitié et d'affection qui lient tous ces personnages mais aussi un peu de jalousie, d'incrédulité lorsque Peyo découvre certaines choses. Ce sont aussi des personnages très courageux, très persévérants tout en restant très crédible.

L'aspect légendaire m'était inconnu car il est vraiment propre au folklore pyrénnéen même si dans d'autres régions, il y a aussi une tradition d'échange entre les hommes et le petit peuple. J'ai bien aimé le vocabulaire propre à cette région, à cet aspect. Pour les mots les plus inhabituels il y a des notes de bas de page. Deux ou trois supplémentaires n'auraient pas été de refus même si le récit reste globalement très compréhensible. A partir du moment où les jeunes sont dans la vallée, de nombreuses rencontres avec des êtres magiques vont se produire. Il y a aussi un combat entre deux forces magiques opposées et l'aspect épique plaira aux amateurs du genre.

Le contenu géographique sur le mode de vie montagnard, assez isolé est vraiment très bien traité. Les lecteurs ne connaissant pas la montagne vont apprendre beaucoup de choses.

J'ai enfin beaucoup aimé la façon dont est traite L Histoire. D'abord il est question de la seconde guerre mondiale et de l'antisémitisme, de la traque des Nazis qui cherchent à exterminer les Juifs. Mais ce n'est pas le seul point historique de ce récit. En effet les personnages vont rencontrer dans la vallée des Consolés différents personnages qui ont vécu à différentes périodes d'intolérances religieuses : Inquisition, Guerre de religion entre Catholiques et Protestant, les Cathares. Une véritable leçon d'histoire et de tolérance.

Le seul point faible est que je n'arrive pas à déterminer le public cible : les troisièmes vont être un peu trop grands pour apprécier l'aspect légendaire, les sixièmes me semblent trop petits pour les connaissances historiques. Il reste les cinquièmes et les quatrièmes. C'est peut-être le créneau visé : le livre n'a pas trop de pages tout en ayant quand même assez, le Moyen-Âge et les guerres de religion sont à cheval sur les programmes d'histoire de ces deux classes, reste le problème de la seconde guerre mondiale... Je pense le faire lire à une collègue professeur d'histoire pour avoir son avis.
Lien : http://vivelesbetises2.canal..
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Citations et extraits (7) Voir plus Ajouter une citation
Le silence règne un instant, troublé seulement par le crépitement du feu.
- Vous dites que vous aviez vingt-cinq ans à votre mort. Vous n'avez pas l'air d'en avoir beaucoup plus : les gens ne vieillissent plus une fois qu'ils sont ici ?
- Le temps passe car le rythme des saisons est respecté, les bêtes naissent, vivent et meurent normalement. Mais sur les Consolés, le temps n'a pas de prise. Aucun ne meurt de mort naturelle ou de maladie.
- Est-ce que des enfants naissent ?
Un voile de tristesse passe sur le visage d'Estévania.
- Non, les Consolés sont immortels mais il leur est refusé de concevoir des enfants. Les seuls petits de la vallée sont ceux qui ont été menés ici par le Drac.
- Et les gens qui habitent ici ? Ils viennent tous du même endroit ?
- Non. Je viens du royaume de Navarre, du côté nord des montagnes, alors que Guilhem que tu rencontreras bientôt est né et mort dans le comté de Toulouse. Chez les vivants, nous n'appartenions ni aux mêmes lieux, ni au même temps. Certains viennent du Béarn ou de la Catalogne, et vivaient jadis du temps de la duchesse Aliénor ou de la Reine Jeanne. Les derniers arrivants ne sont là que depuis quelques hivers.
Mon esprit est en ébullition. J'appelle à la rescousse mes leçons d'Histoire et de géographie. Mais elles ne me sont que de peu d'aide...
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– C’est pas croyable ! répète Peyo. Une cascade de cette taille, ça ne s’invente pas ! Comment a-t-elle pu apparaître tout d’un coup ?
Il n’en revient visiblement pas. Près de lui, Mounioc ne tient pas en place, aussi excité que son jeune maître.
Inès s’approche du petit bassin qui s’est formé au pied de la chute d’eau. Les embruns l’atteignent mais elle n’y prend pas garde, appréciant sans doute la fraîcheur ainsi dispensée.
– Peut-être que l’eau travaillait derrière la paroi et que la pierre a éclaté aux derniers gels ? propose Peyo. Que le trou s’est formé comme ça ?
Sans répondre à son frère, Inès retire ses espadrilles et se jette sous la chute qu’elle traverse en deux bonds. Elle disparaît derrière le rideau d’eau.
Mounioc se met à aboyer furieusement. Au bout de trente secondes, elle réapparaît trempée jusqu’aux os.
– Mais tu es pègue ou quoi ? hurle Peyo. Tu comptais aller où, comme ça ?
Sans se démonter, Inès essore ses longs cheveux noirs. J’essaie de ne pas voir les deux boutons qui pointent à travers son corsage mouillé.
– Je voulais juste vérifier qu’il n’y avait rien derrière.
– Derrière ? dis-je stupéfait. Et que voulais-tu qu’il y ait derrière ?
Elle me regarde comme si la réponse était évidente.
– Il aurait pu y avoir un passage, une grotte, quelque chose que la cascade dissimulerait pour ne pas qu’on le découvre…
– Ne me dis pas que tu as cru que le passage du Drac était derrière la cascade ! demande Peyo avec un air de défi.
– J’y ai pensé, c’est vrai. Mais il n’y avait rien, que la paroi de la montagne. Allons, installons-nous au soleil, que je me sèche.
Et en trois pas d’escalade facile, elle grimpe sur un bloc plat. Elle retrousse sa jupe, offrant ses mollets au soleil. La vue de sa peau blanche, si surprenante tant le teint de son visage est mat, fait démarrer une sorte de tourbillon dans mon ventre. Surprenant mon regard fixé sur ses jambes, elle laisse échapper un sourire fugitif. Je n’ai pas le temps de me remettre de cette vision que Peyo, ayant rejoint sa sœur, me tend la main pour m’aider à monter.
Une fois tous les trois installés, Inès répond à la question que le tourbillon dans mon ventre m’a empêché de poser.
– Dans ces montagnes, certains racontent qu’il existe encore des créatures magiques de l’ancien temps, comme les dracs. Les dracs vivent dans les torrents et parfois près des ponts. Ce sont des génies des eaux, plutôt malfaisants. Pourtant, il existe une légende, que Marie nous a souvent racontée et qui parle d’un drac gentil. Une sorte de gardien qui veille près d’une cascade sur l’entrée …
Inès ne finit pas sa phrase. Ses yeux s’agrandissent et je vois s’y installer la peur. Elle fixe un point en aval, un point invisible pour Peyo et moi car nous sommes assis face à elle. Avant que j’aie pu réaliser que quelque chose de terrible vient d’arriver, une voix rauque ordonne :
– Debout les mioches, descendez de votre rocher. Et toi, le youpin, n’essaie pas de faire le malin.
Cette voix… Et cette insulte qu’elle porte... Je n’ai pas besoin de me retourner pour reconnaître l’homme qui nous a abandonnés dans la montagne, ma famille et moi.
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– Pourquoi vous avez une patte de canard brodée sur votre gilet ?
La vieille porte sa main à la curieuse décoration.
– Ce n’est pas une patte de canard, béroï, c’est une patte d’oie. C’est le souvenir d’un temps lointain où les gens comme nous ont connu bien des malheurs.
– Les gens comme vous ?
– Nous étions des Chrestiaas, petit. Sur nous et nos semblables pesait une terrible malédiction. Depuis des siècles, on disait que nous avions la lèpre, ou que nous étions les descendants des Maures. Rien de tout cela n’était vrai, bien sûr. Seulement tout le monde y croyait. Alors nous devions vivre à l’écart des villages, nous ne pouvions épouser que nos semblables et beaucoup de métiers étaient interdits à nos hommes… Même à l’église nous ne pouvions prier et communier avec les autres.
– Oh ! dis-je choqué. Et la patte d’oie ?
– On nous obligeait à la porter pour que les gens sachent qui nous étions et qu’il ne fallait pas se mêler à nous. Quand nous sommes arrivés ici, beaucoup d’entre nous s’en sont débarrassé. Mais le Blaise et moi avons tenu à garder la trace de l’oie sur nos vêtements. Pour ne jamais oublier ce que les hommes peuvent faire à d’autres hommes.
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Une semaine a passé et c’est déjà le mois d’Août. Plus personne n’a reparlé de l’histoire de Victor. Il joue avec moi maintenant, et m’a même accompagné relever des collets. J’ai bien senti que la vue des lapins étranglés le dégoûtait un peu mais il n’a rien dit.
Inès et ma mère sont au poulailler. Nous deux, nous déjeunons, assis devant un bol de ricoré (il n’y a plus de café à cause de la guerre). Victor qui jusqu’à présent mangeait moins qu’un moineau, dévore sa troisième tranche de pain tartinée de confiture de myrtilles.
– Vous avez de la chance de pouvoir manger à votre faim. A Bordeaux, nous n’avions que ce à quoi nous donnaient droit les tickets d’approvisionnement. Et comme nous n’avions pas les moyens d’acheter au marché noir…
J’imagine un marché où tout le monde serait vêtu de noir, où l’on vendrait des légumes noirs, des fromages noirs…
– C’est quoi le marché noir ?
Victor me regarde, surpris.
– Le marché noir, c’est quand certaines personnes se débrouillent pour obtenir des produits rares, comme la viande, le café, l’huile, le chocolat. Elles les revendent ensuite, très cher, à ceux qui n’en ont pas. Ҫa s’appelle comme ça parce que c’est interdit.
Mon père dit souvent que j’ai beaucoup de chance de savoir déjà lire et écrire. Mais Victor semble en savoir bien plus que moi. Ҫa me rend un peu jaloux.
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Elle est bien gentille Estévania, mais elle espère qu’on va les libérer comment les parents de Simon si jamais on les trouve ? Avec l’épée de Geoffrey, les poings de Célestin et moi qui leur mord le cul ? Des génies, il doit y en avoir une tripotée. Et pour avoir emmené tous les gens de la vallée sans qu’ils résistent, c’est qu’ils doivent être bien armés !
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