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Critique de nadejda


Je suis reconnaissante aux Editions Zulma qui permettent la découverte de ce livre superbe de Enrique Serpa, son premier et, je crois unique, roman paru en 1938. Ce qui est incroyable c'est qu'il faille attendre 2009 pour en avoir une traduction française.
C'est un texte noir mais dont l'écriture est d'une très grande poésie. Les êtres que l'on y croisent sont rudes, des marins qui pour survivre abattent un travail de forçat qui ne les nourrit plus eux et leur famille, ou complètement abandonnés et démunis comme ces prostituées vieillissantes, ces enfants qui se vautrent dans la boue de village aux maisons délabrées... le grand dénuement, la misère du plus grand nombre face à l'opulence insolente de quelques-uns, seront le ferment de la future révolution.
Au coeur de ce roman comme nous le dit l'épigraphe « ... contrebande d'alcool ; contrebande de pensées, pour endormir ma conscience qui parfois protestait. Mais qu'étais-je d'autre, moi, l'hypocrite, le timide et le vaniteux, qu'un produit frauduleux parmi tous ces hommes véritables» et si la trame du récit est simple Serpa nous le rend captivant car il a l'art de décrire, très souvent en ayant recours à des métaphores marines, le dédale de l'âme humaine et les paysages parfois somptueux, parfois souillés d'ordures avec la même passion et la même magie. 
Nous assistons à l'affrontement de deux hommes, le narrateur , armateur de la Buena Aventura, et Requin, capitaine du navire, que leur conception de la vie oppose mais qu'un mélange de haine, de mépris et aussi d'admiration et bien sûr d'intérêts communs vont réunir pour en faire des complices dans cette aventure marine où la peur et l'amour de la mer sont omniprésents. C'est violent et beau.
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