Druuna, tome 4 : Carnivora

Druuna se réveille, engourdie, le cerveau embrumé, sans souvenir. Elle découvre qu'elle est dans un vaisseau qui s'est crashé sur une étrange planète. Elle semble la seule survivante de l'équipage. Elle cherche à savoir où elle est quand elle découvre une étrange ville, immense et déserte. Elle est agressée par une machine qui tente de la happer. C'est alors que d'étranges individus aux yeux blanc et habillés en cape tuent le monstre mécanique et enlève Druuna. Elle se réveille nue dans une cellule et se voit dans un écran faisant l'amour à un être mi-homme, mi-machine...

Cette nouvelle édition compile les deux derniers volumes de Druuna parus dans les années quatre-vingts. Ces deux derniers épisodes devaient conclure les aventures étranges de la belle devenue icône de la bande dessinée érotico fantasy de cette décennie qui vit la bande dessinée adulte foisonnée et devenir populaire. Cette version est la version numérisée par les éditions Glénat qui ont fait un très bon travail en remettant en valeur cette série culte. Pour ma part, j'avais en son temps arrêté de lire la série papier dans les années quatre-vingts ou nonante (quatre-vingt-dix pour mes amis français) au quatrième tome et c'est avec plaisir et des yeux neufs que je découvre donc ces ultimes opus. Glénat nous a annoncé la publication d'un neuvième tome inédit, à voir car on peut affirmer que l'auteur nous offre réellement une fin mais qu'elle reste ouverte à la création d'autres épisodes. Beaucoup de mystère sur Druuna restent non élucidés et aussi sur d'autres projections d'avenir de la belle qui semble bien seule quand ce dernier livre s'achève.
Pour les dessins, rien à redire ni sur l'univers toujours complexe et fantasmagorique de Serpieri. Nous sommes récompensés par un très beau carnet de croquis et de scènes coupées pour terminer l'ouvrage. Pour l'histoire, je peux faire les mêmes reproches que pour les deux tomes précédents. Au début, tout ne semble qu'un prétexte pour exhiber les formes pulpeuses de la belle héroïne, Naïade de l'espace et du temps. Il faut attendre que la conclusion approche pour enfin retrouver de la profondeur, du sens à l'histoire. Nous effleurons même de la philosophie quant à l'utilité de l'homme, la complexité de ses choix, ses origines et son devenir.
Enfin, je ne boude pas mon plaisir, j'ai vraiment aimé cette série qui m'a replongé dans ma jeune vie d'adulte, la version numérique est d'une très belle facture et je vais me mettre en attente de découvrir ce que va devenir Druuna quelques vingt ans plus tard. Absolument à lire pour les nostalgiques mais aussi pour ceux qui s'intéressent au genre et qui n'on pas encore découvert les charmes opulents de la très belle Druuna, vénus de la science-fiction.